Nosopharm armé contre les infections nosocomiales
Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise, a bouclé en 2022 les tests de toxicologie BPL de son antibiotique Noso-502. Elle devait ensuite lancer des essais cliniques chez l’Homme. Mais cette étape décisive nécessite une importante expertise scientifique et de gros investissements. Le groupe pourrait lever ces freins grâce au programme French Tech Health2 et l’appui du gouvernement.
En juin 2022, Nosopharm a publié les résultats positifs d’études de toxicologie BPL de son antibiotique Noso-502, destiné au traitement de l’antibiorésistance au niveau des infections nosocomiales. Ce remède a montré une grande efficacité contre les agents pathogènes Gram négatifs, responsables de 59% des décès dus à la résistance aux antibiotiques. Il serait même très actif contre les souches les plus problématiques des entérobactéries multirésistantes comme Enterobacter spp, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae.
Dernière étape du développement de Noso-502
Les résultats positifs de ces études BPL permettent à Nosopharm de poursuivre le développement de son antibiotique jusqu’à la phase des essais cliniques. Mais cette étape décisive nécessite de mobiliser des expertises scientifiques différentes ainsi que des fonds conséquents. En juin 2022, la R&D antimicrobienne a remanié son conseil de surveillance et lui a donné deux missions principales. A savoir signer de nouveaux partenariats stratégiques publics et privés, et préparer le prochain tour de table du groupe.
Nosopharm a rejoint la French Tech Health2
Alors que son conseil de surveillance s’activait pour atteindre ses objectifs, Nosopharm a été choisi pour intégrer la French Tech Health2. Ce programme de la French Tech dédiée à l’innovation dans la santé accompagne les entreprises à fort potentiel technologique et sanitaire dans la réalisation de leurs projets. Nosopharm a été retenue pour son riche portefeuille de vaccins contre les maladies infectieuses émergentes, grandes préoccupations des autorités sanitaires depuis la pandémie du Covid-19.
Un réseau pour les partenariats et les financements
Grâce à la French Tech Health2, Nosopharm dispose d’un important levier pour lancer ses essais cliniques chez l’Homme et entrevoir la commercialisation prochaine de son traitement. En effet, le programme offre une participation à des événements de l’écosystème tech et healthTech pour tisser des collaborations scientifiques fructueuses. Il permet également d’intégrer des actions de diplomatie économique, ainsi que de recevoir un appui de l’Etat pour ce qui concerne en particulier les financements.
Un plan souveraineté pharmaceutique annoncé par Macron
En outre, Nosopharm devrait bénéficier du plan de production locale de médicaments annoncé en juin par le président de la République, Emmanuel Macron. Ce plan vise à donner à la France sa souveraineté pharmaceutique et sanitaire, alors qu’elle dépend aujourd’hui en grande partie de la production chinoise et indienne. L’exécutif compte en premier accorder des financements aux entreprises qui fabriquent des médicaments jugés essentiels pour la population française. Parmi lesquels, les antibiotiques auxquels résistent de plus en plus les bactéries.
Vers la résolution d’un problème de santé publique majeur
Si Nosopharm recevait toute l’aide qu’il lui faut, il pourrait bientôt mettre fin à l’antibiorésistance chez les agents pathogènes à Gram négatifs, responsables des maladies nosocomiales. Le groupe résoudrait ainsi un problème de santé publique majeur. L’OMS ayant classé la résistance aux antibiotiques comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique mondiale. Nosopharm pourrait également inspirer d’autres groupes pharmaceutiques avec son approche. Il a misé deux bactéries du sol à fort potentiel pharmaceutique : Photorhabdus et Xenorhabdus.