L’escrime française veut tourner une page avec Rémy Delhomme
Rémy Delhomme a été élu vendredi président de la Fédération française d’escrime (FFE) face à Timothé Boudhil. L’ancien épéiste prend les commandes d’une fédération touchée par des tensions et des démissions en cascade. Il devra réconcilier tout le monde avant d’entamer un nouveau projet.
Rémy Delhomme a été élu le vendredi 11 octobre comme nouveau président de la Fédération française d’escrime (FFE). Sa liste a obtenu 64,42% des voix, contre 35,58% pour celle du concurrent Timothé Boudhil. Après son élection, il a exprimé « toute [sa] gratitude à ceux qui [l]’ont élu président pour la prochaine Olympiade ». Il a assuré que « leur confiance [l]’engage vis-à-vis de tous les licenciés ».
Un ancien champion et un entraîneur aux commandes de la FFE
Rémy Delhomme a obtenu la médaille d’or en équipes aux championnats du monde de 1999 à Séoul. Il a également remporté trois fois le championnat d’Europe, entre 1999 et 2002. Après sa carrière, il est devenu maître d’armes et coach du célèbre cercle d’escrime de Saint-Gratien (Val-d’Oise). C’est donc un homme qui connaît parfaitement la discipline. C’est aussi un témoin des derniers soubresauts au sein de la fédération.
Rémy Delhomme a vécu un certain nombre de choses qui lui ont déplu
« J’étais au comité directeur, dans l’opposition, pendant quatre ans et j’ai vu un certain nombre de choses qui m’ont déplu, des promesses faites qui n’ont pas été tenues », a confié Rémy Delhomme. Il dit avoir assisté à la dérive financière pendant les JO malgré un budget sans commune mesure avec ce que la FFE avait auparavant. Cette mauvaise gestion a entraîné plusieurs départs, dont celui de l’ancien président, Bruno Gares. Ce dernier a démissionné de ses fonctions en septembre 2023, après un signalement au procureur de la République pour des soupçons de malversation.
Rémy Delhomme appelle à « un devoir d’exemplarité »
S’il ne confirme pas un enrichissement personnel de son prédécesseur, Rémy Delhomme estime qu’il devait quand même avoir « un devoir d’exemplarité ». L’ancien champion d’épée promet de ramener la rigueur dans la gestion de sa fédération et de redonner la confiance à tous les acteurs de ce sport. Il dit avoir déjà rencontré toutes les parties-prenantes pour recueillir leurs avis sur diverses problématiques, dont la formation des maîtres d’armes et l’exil des entraîneurs. Pour lui, il est essentiel d’impliquer tout le monde car « l’escrime, sous toutes ses formes, doit unifier sans opposer et valoriser chaque discipline, chaque pratique ».
Un projet baptisé « L’escrime un Avenir Partagé »
Ses actions seront guidées par les 7 lettres du mot ESCRIME. A savoir : Exemplarité, Stabilité, Compétences, Réalisme, Innovation, Mutualisation et Ecoute. Elles reposeront surtout sur le projet « L’escrime un Avenir Partagé ». Celui-ci prévoit notamment de créer un conseil permanent des présidents des ligues pour valoriser les décisions intermédiaires des ligues régionales et des comités départementaux. Rémy Delhomme veut aussi former plus de maîtres d’armes dans les dix prochaines années. Tous ces projets seront menés avec l’aide de son équipe composée de Philippe Omnès, Anne-Lise Touya et Brice Guyart, entre autres noms.