Nosopharm : dernier virage pour le développement d’un antibiotique clé
Après avoir annoncé en juin dernier les résultats positifs des études de toxicologie de NOSO-502, Nosopharm poursuit le développement de son antibiotique first-in-class jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Jacques Dumas a été nommé à la présidence du conseil de surveillance du groupe pour piloter cette phase décisive.
Nosopharm, société française de biotechnologie innovante spécialisée dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments anti-infectieux, a publié en juin dernier des résultats positifs des études de toxicologie BPL pour son programme NOSO-502. Cet antibiotique first-in-class vise le traitement des infections nosocomiales multirésistantes. Elaboré en partenariat avec GNA NOW, un consortium européen financé par l’Innovative Medicines Initiative 2 (IMI2), il est le premier candidat au stade clinique dans la nouvelle classe d’antibiotiques Odilorhabdines (ODL).
Une équipe d’experts en biotechnologie et pharmaceutique
Nosopharm a démontré que NOSO-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les entérobactéries (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter) à l’origine de ces infections nosocomiales multirésistantes. Les conclusions des études, combinées aux autres résultats obtenus au sein du consortium GNA NOW, ouvre la voie pour poursuivre le développement du programme jusqu’à la phase 1, sous réserve d’obtenir l’autorisation réglementaire. Pour réussir cette étape cruciale, Nosopharm a remanié en juillet son conseil de surveillance.
Jacques Dumas a pris la présidence de l’organe, succédant à Jacques Biton. Laurent Fraisse a remplacé Marie-Paule Richard en tant que membre indépendant. Et Sandra Dubos a rejoint le conseil au titre de représentante de l’investisseur Kreaxi, à la place de Gwenael Hamon. Quant à Martin Lauriot Prevost, il intègre la structure dans le costume d’investisseur historique. Cette équipe d’experts en biotechnologie et pharmaceutique devra préparer le prochain tour de financement et établir de nouveaux partenariats stratégiques avec des entreprises publiques et privées afin de poursuivre le développement de NOSO-502.
Dans un contexte de résistance croissante aux antimicrobiens
Plutôt cette année, Nosopharm a signé un partenariat avec INRAE et l’université de Montpellier pour développer de nouveaux anti-infectieux. Cette collaboration devrait permettre la production de chimiothèques de molécules bioactives qui alimenteront ses criblages anti-infectieux. Elle aidera aussi à explorer le potentiel thérapeutique des bactéries Photorhabdus et Xenorhabdus pour des applications en santé humaine et animale. Philippe Villain-Guillot, président du directoire du groupe, croit que le nouveau conseil d’administration fera avancer les programmes prometteurs de découverte de médicaments contre les maladies infectieuses.
De son côté, Jacques Dumas se réjouit « de rejoindre le conseil de surveillance de Nosopharm en tant que président ». Il a foi en « la plateforme unique de découverte de médicaments de Nosopharm basée sur les deux bactéries productrices d’antimicrobiens sous-explorées, Photorhabdus et Xenorhabdus » pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Celle-ci est considérée par l’OMS comme l’une des dix menaces mondiales pour la santé publique depuis des décennies. Il s’agit donc d’un grand défi pour Nosopharm et le nouveau président de son conseil de surveillance. Celui-ci bénéficie heureusement de 30 ans d’expérience en R&D. Il a notamment co-inventé deux médicaments commercialisés, Nexavar ® et Stivarga ®, et occupé de hauts postes dans de grands groupes pharmaceutiques comme Tetraphase, AstraZeneca et Bayer Healthcare.