Cameroun : covid-19, terrorisme, séparatisme… les principales menaces contre la CAN 2022
Alors qu’il accueille la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) du 9 janvier au 6 février prochain, le Cameroun doit faire face à trois menaces bien identifiées. Il s’agit des séparatistes armés dans les régions anglophones du sud-ouest, des terroristes au nord et de la crise sanitaire liée au covid-19. Un cocktail explosif qui suscite des inquiétudes chez les observateurs. Mais le pays rassure que tout se passera bien.
Le covid-19 sous contrôle au Cameroun ?
Après plusieurs mois d’incertitudes, la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) se tiendra bel et bien au Cameroun, du 9 janvier au 6 février 2022. Les autorités camerounaies semblent avoir relevé le défi des infrastructures et des transports dans les villes qui accueillent la compétition. Cependant, il subsiste des inquiétudes liées à certaines menaces. En premier lieu la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Plusieurs Etats européens et des organisations internationales avaient demandé le report de cette CAN en raison du pic de contaminations ces dernières semaines, à cause du variant Omicron. On aurait également identifié récemment un autre variant, dit « africain », au Cameroun.
Mais Yaoundé a catégoriquement démenti l’existence de ce virus. Il a même rassuré l’opinion nationale et internationale quant à la rigueur de ses mesures de surveillance épidémiologique. Il revendique 24 laboratoires PCR et 4 plateformes de séquençage qui lui permettrait de diagnostiquer efficacement les cas d’infection au Covid-19. Malgré tout, la Confédération africaine de football (CAF) a réduit à 60 % la capacité d’accueil des stades pour tous les matchs de la CAN 20222. Sauf pour ceux du pays hôte, le Cameroun, qui bénéficiera d’une jauge de 80%. Aussi, l’organisation exige-t-elle aux supporters d’être entièrement vaccinés et de présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un test antigénique négatif de moins de 24 heures.
Des tensions permanentes en Ambazonie
Outre le covid-19, le Cameroun doit aussi tenir en respect la menace séparatiste au sud-ouest de son territoire. En effet, une guerre non conventionnelle mine la région anglophone (20% de la population nationale) depuis 2017. Des hommes armés réclament l’indépendance de cette partie du Cameroun qu’ils ont baptisée Ambazonie. Le conflit a déjà fait plus de 3 500 morts et plus de 700 000 déplacés. Les rebelles ont adressé, il y a quelques jours, des lettres de menaces aux autorités locales. Ils ont promis de perturber les matchs de la poule F prévus à Limbé, une station balnéaire située dans leur région. Ce groupe comprend la Tunisie, le Mali, la Mauritanie et la Gambie qui vont aussi s’entraîner à Buea chef-lieu de la région du Sud-Ouest.
En décembre, le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, a déclaré que son état-major avait pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité. Quant à Emmanuel Ledoux Engamba, préfet du département Fako situé dans la région du Sud-Ouest, il a indiqué qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. Il a d’ailleurs rappelé que le Cameroun a déjà organisé le Champion d’Afrique des Nations (CHAN) dans des conditions similaires. Le gouvernement camerounais, lui, a déployé depuis plusieurs semaines des soldats lourdement armés dans tous les carrefours de Buea et Limbé. Ces militaires procèdent à des arrestations et des fouilles systématiques dans les quartiers.
Les islamistes rôdent toujours à la frontière nord
En outre, le Cameroun doit neutraliser les terroristes dans l’extrême-nord. En effet, si les attaques terroristes ont baissé depuis la mort en mai 2021 d’Abubakar Shekau, sa secte Boko Haram demeure très active autour du lac Tchad. Par ailleurs, le groupe rival État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) a consolidé son territoire dans la région et mène des incursions sporadiques au Cameroun. Or, le groupe D (Égypte, Nigeria, Soudan, Guinée Bissau) jouera à Garoua, la capitale du nord. Mais à ce sujet encore, les autorités camerounaises assurent que tout est sous contrôle…