Chaussures de course : un règlement plus restrictif après les JO 2024
World Athletics (WA), organisme chargé de régir les fédérations nationales d’athlétisme et d’organiser les compétitions internationales, a annoncé jeudi un durcissement du règlement concernant les chaussures de course. Il a notamment décidé que l’épaisseur de la semelle ne dépasserait plus les 20 mm pour toutes les disciplines. Cette restriction rentrera en vigueur à partir de novembre 2024, soit après les JO 2024 à Paris.
« Trouver une solution à long terme à l’équilibre entre équité et innovation »
World Athletics (WA) passe à l’action après plusieurs critiques. L’organisme chargé de régir les fédérations nationales d’athlétisme et d’organiser les compétitions internationales a décidé de restreindre son règlement sur les chaussures de courses. En effet, à partir de novembre 2024, soit après les Jeux Olympiques (JO) de 2024 à Paris, l’épaisseur de la semelle ne devrait plus dépasser les 20 mm pour toutes les disciplines. L’actuel règlement, qui prendra fin le 31 décembre 2021, autorise des semelles de plus de 25 mm pour le triple saut et pour les courses de 800 m et plus.
Tous les équipementiers ont maintenant trois ans pour se préparer à ce changement. « L’objectif principal du groupe de travail sur les chaussures en athlétisme a été de trouver une solution à long terme à l’équilibre entre équité et innovation », a justifié World Athletics dans un communiqué. Outre cette restriction, la WA a également décidé d’interdire aux athlètes de se débarrasser de leurs chaussures après une compétition. Ils ne les remettront plus directement à leur staff, mais les laisseront aux équipes de la WA pour d’éventuels contrôles.
Une polémique avec l’AlfaFly (Nike) de Kipchoge
Toutes ces précautions visent à taire les nombreuses critiques, ces dernières années, sur les chaussures de courses. L’athlétisme international a été énormément bouleversé par l’arrivée d’une nouvelle génération de semelles plus épaisses. Celles-ci se composent majoritairement de plaques de carbone et de mousses révolutionnaires. Elles avantageraient les athlètes qui les portent au pied.
World Athletics avait déjà dû modifier son règlement en 2020. Elle avait interdit l’AlfaFly (Nike), chaussure avec laquelle l’athlète kényan Kipchoge a pu descendre sous la barre des 2 h 2 min sur les 42,195 km. C’était au marathon de Berlin en septembre 2018. Accusé de favoritisme, la WA avait interdit les prototypes de chaussures « volantes » et limiter la semelle à 4 cm d’épaisseur. Par ailleurs, elle a statué que la semelle ne devrait plus compter plus d’une plaque rigide.
Un besoin de préserver l’intégrité des compétitions
Ces nouvelles règles viseraient à mettre un terme à la surenchère technologique. « Il est de notre devoir de préserver l’intégrité des compétitions d’élite en s’assurant que les chaussures portées par les meilleurs athlètes ne confère pas une aide ou un avantage injustes », avait expliqué la World Athletics, qui veut aussi s’attaquer au problème du dopage.
Malgré ses efforts, les suspicions demeurent après chaque course. En août dernier, le sprinter italien Marcell Jacobs était sorti de nulle part pour remporter le 100 m des JO de Tokyo en 9,80 secondes. Sa performance avait surpris les observateurs d’autant qu’il n’avait jamais couru sous la barre des 10,03 secondes à cette distance. Certains médias ont évoqué, à demi-mot, l’hypothèse d’un dopage et même de l’utilisation de chaussures avantageuses.