La Coupe Davis direction Abu Dhabi ?
Le Saladier d’argent pourrait se dérouler pour les cinq prochaines années sur les terres émiraties. De quoi contribuer à ternir davantage l’image de cette compétition autrefois marquée par la ferveur populaire, aux yeux de plusieurs acteurs.
Les détracteurs de la Coupe Davis version Gerard Pique risque de moins l’aimer encore, au regard des dernières informations du Telegraph. Le média britannique révèle en effet que la compétition de tennis par équipes désormais gérée par le footballeur espagnol du FC Barcelone devrait se dérouler à Abu Dhabi lors des cinq prochaines années. Kosmos Global Holding, entreprise appartenant à Pique, désormais détentrice des droits du tournoi aurait, selon le Telegraph, convenu d’un accord lucratif à cet effet avec les Émirats arabes unis.
Les récentes rumeurs évoquaient une délocalisation en Arabie Saoudite. Ce que redoutaient nombre d’acteurs et de fans de la compétition centenaire. Son organisation dans les Émirats voisins ne devrait pas les rassurer. Au contraire, les craintes d’un tournoi organisé dans un pays dont la seule légitimité réside dans la consistance du chéquier demeurent. À savoir, une Coupe Davis sans saveur, dans des enceintes plutôt clairsemées. À l’image du non-spectacle offert par la compétition depuis 2018 et son basculement sous le pavillon de Kosmos contre la promesse de trois milliards de dollars sur 25 ans à la Fédération internationale de tennis.
Tout pour la bourse
Le réaménagement né de cette opération alors assimilée par Yannick Noah, ancien vainqueur de la compétition pour la France, à une vente de l’âme de la Coupe Davis au diable, n’a jamais convaincu grand-monde sur le circuit. Notamment à cause du nouveau format supprimant les si intenses rencontres domicile-extérieur entre les équipes au profit des matchs éclatés dans plusieurs pays à chaque tournoi, dans le seul but de grappiller toujours plus d’argent auprès des sponsors et autres partenaires.
L’édition 2022 a ainsi couronné le 5 décembre, la Russie de Daniil Medvedev et autres Andrey Rublev après des rencontres disputées à Madrid, Turin et Innsbruck en Autriche dans un contexte de retour des restrictions sanitaires dues à la pandémie du Covid-19.
Sauver la Coupe Davis
De fait, le sentiment général traduit une Coupe Davis dénaturée et complètement dépouillée de ses attraits depuis 2018. Gerard Pique avait pourtant promis une meilleure compétition. Seul le retour à l’ancien format même avec quelques ajustements notamment à propos du calendrier, pourrait redonner à la plus prestigieuse des compétitions internationales annuelles de tennis masculin par équipes, son lustre d’antan, à en croire de nombreux acteurs.