Malakoff Humanis continue de gérer les retraites complémentaires
Malakoff Humanis et onze autres groupes paritaires de protection sociale continueront de collecter les cotisations des retraites complémentaires au sein de l’Agirc-Arrco. L’exécutif ayant renoncé à transférer ces recouvrements aux Urssaf. Cette mesure avait été dénoncée par les syndicats, le patronat et des élus.
Lors de la présentation de la réforme des retraites, le 10 janvier, le gouvernement a annoncé la fin du projet du transfert des cotisations Agirc-Arrco, retraite complémentaire des salariés, vers les Urssaf. En prenant cette décision, il souhaite sans doute s’assurer le soutien des syndicats, du patronat et des députés de droite sur la très controversée réforme des retraites contre lequel les Français manifestent depuis le jeudi 19 janvier. En effet, les élus Les Républicains (LR) et les partenaires sociaux – du Medef à la CGT – rejettent unanimement ce transfert des cotisations Agirc-Arrco au réseau des Urssaf.
Une mesure plusieurs fois reportée
Cette mesure avait été annoncée au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron dans le cadre du projet de fusion des 42 régimes de retraite en un seul dispositif piloté par l’État. Elle visait à simplifier la vie des entreprises, à réduire les coûts de gestion, et à accroître le rendement de la ponction. D’abord programmée au 1er janvier 2022, la passation de charge a été repoussée au 1er janvier 2023 puis au 1er janvier 2024 sous la pression des organisations qui pilotent l’Agirc-Arrco.
Les partenaires sociaux ont expliqué qu’il était impossible pour les éditeurs de logiciels de paye de procéder aux modifications informatiques dans les délais impartis. Ils ont également accusé les pouvoirs publics de vouloir mettre la main sur les réserves financières du régime, environ 60 milliards d’euros, et prendre le contrôle sur les flux de cotisations.
Malakoff Humanis en interlocuteur dédié
A ce jour, 12 institutions de retraite complémentaires (IRC) gèrent les cotisations retraites dans le privé. Parmi elles figure Malakoff Humanis, deuxième groupe de protection sociale (derrière AG2R La Mondiale) et première institution de prévoyance en France. La mutuelle accompagne les entreprises dans leurs démarches en retraite complémentaire.
Concrètement, elle intervient pour garantir une gestion efficiente de l’ensemble des déclarations et du recouvrement des cotisations sociales des salariés. Elle pilote aussi leurs opérations juridiques en servant par exemple d’interlocuteur dédié ou en informant et conseillant les salariés sur leurs droits tout au long de leur parcours professionnel.
Une hausse des tarifs en 2022
Comme la plupart des institutions de prévoyance et des groupes de protection sociale, Malakoff Humanis attend les évolutions législatives pour fournir des informations définitives sur les impacts de la réforme. En attendant, l’assureur rappelle que l’âge légal de départ à la retraite est toujours de 62 ans, car la réglementation actuelle reste en vigueur.
Mais la réforme des retraites pourrait avoir un impact sur les mutuelles, en particulier une augmentation des tarifs. Chez Malakoff Humanis, les hausses médianes de prix ont atteint 7,2 % en 2022. Cette année, les cotisations devraient augmenter de 4,7%, en deçà de l’inflation. Les groupes paritaires remboursent d’ailleurs plus de soins. En 2022, les remboursements ont crû de 10% par rapport à 2019. Ce qui représente 49 euros en plus par chaque cotisant.