Athlètes transgenres : une menace pour le sport féminin ?
La performance réalisée par la nageuse transgenre Lia Thomas aux Championnats universitaires américains la semaine dernière a ravivé le débat sur la participation de cette catégorie de personnes dans les compétitions féminines. Pour Sébastian Coe, président de World Athletics, leur présence pourrait menacer l’intégrité et même l’avenir du sport féminin.
Dans une interview accordée au quotidien britannique The Times, mardi 22 mars, Sébastian Coe a exprimé sa crainte sur la participation de transgenres aux compétitions féminines. Selon le président de World Athletics, cette présence pourrait menacer l’équité sportive et l’avenir même du sport féminin. «
L’intégrité du sport féminin, si nous ne prenons pas les choses en mains, et en réalité son avenir, est fragilisée », a-t-il affirmé. Le patron de l’athlétisme mondial pense sérieusement que la recherche de l’inclusion ne doit pas sacrifier l’esprit du sport et les questions d’éthique. Car pour lui, la testostérone reste le déterminant clé de la performance sportive quoi qu’on dise.
Un avantage physiologique certain
« Le genre ne peut pas l’emporter sur la biologie (…) Nous devons vraiment faire le plus possible confiance à la science », a exhorté l’ancien coureur de demi-fond. Cette interview de Sébastien Coe intervient moins d’une semaine après la performance remarquable de Lia Thomas aux Championnats universitaires américains à Atlanta (Georgie).
En effet, le jeudi 17 juin, la nageuse transgenre a remporté le titre universitaire dans le 500 yards nage libre en 4 min 33 sec et 24 centième. Dans cette discipline, elle a devancé de plus d’une seconde et demie Emma Weyant (4 min 34 sec 99). Cette victoire a suscité une vague de dénonciation. Les détracteurs e Lia Thomas estiment qu’elle bénéficie d’un avantage physiologique injuste dû à son passé d’homme.
Pas d’incidence après la réduction du taux de testostérone
Parmi ces opposants figure le gouverneur de la Floride Ron DeSantis, qui accuse l’athlète de porter atteinte à l’intégrité de la compétition. « C’est ma détermination que les hommes ne devraient pas être en compétition avec des femmes comme Emma Wayant », a-t-il laissé entendre avant de fustiger l’attitude de la NCAA (National Collegiate Athletic Association) qui laisserait prospérer la fraude. DeSantis a d’ailleurs refusé de reconnaitre la victoire de Lia Thomas. Il a préféré féliciter la seconde au classement pour sa performance.
La position du gouverneur est largement partagée par les internautes pour qui seule la biologie de naissance compte. Ils balaient donc du revers de la main les règles du Comité international olympique (CIO). Celui-ci accepte la participation des transgenres aux compétitions féminines à condition qu’ils réduisent leur taux de testostérone maximal par litre de sang à 5 nanomoles par an.
Mieux vaut créer une compétition à part pour les transgenres
En moyenne, le taux normal de testostéronémie s’établit entre 10 et 30 nanomoles par litre de sang chez les hommes de 20 à 45 ans. Chez la femme, ce seuil varie entre 0,5 et 3,5 nmol/l dans la même tranche d’âge. Pour les uns et les autres, la valeur peut aller au-delà ou en deçà de l’intervalle. Mais cela relève de l’exception. Les hommes développeraient donc une masse musculaire et une densité osseuse plus importantes, ainsi qu’un état d’esprit plus compétitif.
Par conséquent, on pense qu’ils ont l’avantage dans certains sports comme l’athlétisme, le cyclisme, l’haltérophilie et la boxe. Ainsi, même si certaines femmes performent que les hommes, l’opinion commune voudrait qu’on cloisonne les genres. Et surtout qu’on organise des compétitions pour transgenres, avec la possibilité d’y ajouter des personnes hyperandrogènes comme la Sud-africaine Caster Semenya. Cette dernière est interdite de course depuis 2009 en raison de son taux de testostérone.