Carlos Alcaraz, l’imprévisibilité dont le tennis masculin avait besoin ?
Le jeune Espagnol éclot à un moment où le suspense était de plus en plus rare sur le circuit ATP.
Il l’a fait. À 20 ans, Carlos Alcaraz est devenu, le 16 juillet dernier grâce à son triomphe à Wimbledon, le premier homme à vaincre Novak Djokovic en Grand Chelem (GC) cette année.
Ramenée à la dimension du GC londonien, cette victoire est encore plus impressionnante. Elle met en effet fin à une domination de 10 ans de la part du Serbe sur le court central. Une période au cours de laquelle, le numéro deux mondial aura enquillé les victoires les unes après les autres.
Avec notamment, six des huit derniers titres. Cette série est d’autant plus exceptionnelle que Djoko combinait, au début du tournoi, plus de victoires à lui seul sur gazon que le reste des 20 meilleurs joueurs du monde combinés.
Carlos dans la mêlée
Et puis vint Carlos Alcaraz, avec sa précocité, sa magie et son insouciance sur le court. Professionnel depuis 2018 seulement, le natif d’El Palmar dans le sud-est de l’Espagne est manifestement venu tout chambouler sur le circuit ATP grâce à son jeu peu commun et plein de malice.
« Pour être honnête, je n’ai jamais joué contre un joueur comme lui », admettait notamment l’inusable Novak Djokovic face à la presse après avoir passé cinq tours d’horloge à batailler contre un joueur de 16 ans moins âgé que lui.
Une telle déclaration de la part d’un champion à l’image de « Nole », détenteur du record du plus grand nombre de GC – 23 titres – chez les hommes, a une résonnance particulière. D’autant qu’il a également indiqué qu’Alcaraz combine des facettes de jeu du Big 3 (Federer, Nadal et Djokovic lui-même).
Nouvelle rivalité ?
De quoi représenter un nouveau rival ? L’argument d’un passage de témoin entre le « vieux routier » Djokovic et le précoce Alcaraz est prématuré. Mais il n’en reste pas moins que le jeune espagnol a de solides points à faire valoir contre l’un des plus grands joueurs de l’histoire du tennis.
Il mène désormais en effet dans leur confrontation directe avec deux victoires contre un, dont une victoire partout en GC. Ce « match up » promet des étincelles pour le reste de la saison. Notamment à l’US Open auquel Nole n’avait pas pu participer il y a un an pour des raisons de restrictions anti-Covid.
« Pourquoi pas ? Ce serait bien pour notre sport », a répondu le Serbe à propos d’un potentiel nouvel affrontement avec Alcaraz. Avec un Federer retraité et un Nadal sur une jambe, quoi demander de mieux ?