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Ronaldinho : le magicien du football qui a redonné le sourire au jeu

Brésil

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Il a enchanté les stades du monde entier par ses dribbles chaloupés, ses passes géniales et son sourire indélébile. Ronaldinho, c’est l’histoire d’un artiste brésilien devenu légende en jouant au football comme d’autres dansent. Retour sur le parcours unique d’un homme qui a réconcilié le beau et l’efficacité.

Le génie précoce de Porto Alegre

Né en 1980 à Porto Alegre, Ronaldo de Assis Moreira, dit Ronaldinho, grandit dans une famille modeste où le football est une seconde langue. Son père, ancien joueur semi-professionnel, lui transmet très tôt l’amour du ballon. Le jeune Ronaldinho, surnommé ainsi pour le distinguer d’un autre Ronaldo déjà célèbre, se fait remarquer dès l’enfance pour sa technique prodigieuse. À 13 ans, il inscrit 23 buts dans un match de jeunes, un exploit qui attire l’attention nationale.

Formé au Grêmio, il fait ses débuts professionnels à 17 ans. Très vite, ses dribbles déroutants et son toucher de balle magique captivent les spectateurs brésiliens. En 1999, il intègre la sélection nationale et brille lors de la Copa América, annonçant au monde l’arrivée d’un phénomène.

Le PSG, tremplin européen d’un joueur pas comme les autres

En 2001, Ronaldinho franchit l’Atlantique pour rejoindre le Paris Saint-Germain. Le club parisien mise gros sur ce jeune talent brésilien. Mais son passage en France, s’il est parsemé de gestes de génie, reste irrégulier. Entre éclats de génie et tensions avec l’encadrement, notamment avec l’entraîneur Luis Fernandez, Ronaldinho peine à trouver la stabilité. Pourtant, ses buts spectaculaires, comme celui inscrit contre Guingamp après un slalom de 50 mètres, marquent les esprits.

Malgré les hauts et les bas, sa magie est incontestable. Et en 2003, le FC Barcelone décide de miser sur lui pour reconstruire un club en perte d’identité. Ce transfert va tout changer.

Barcelone : l’apogée du sourire et du talent

Dès son arrivée en Catalogne, Ronaldinho électrise le Camp Nou. Avec son style inimitable, il redonne vie au Barça. Sa capacité à faire lever les foules, à inventer des gestes jamais vus, et à jouer avec une joie communicative en fait une icône immédiate. En 2004 et 2005, il est élu meilleur joueur FIFA de l’année. En 2006, il remporte la Ligue des champions, sommet de sa carrière européenne, après avoir conquis deux titres de champion d’Espagne.

Son apogée est aussi symbolisée par un moment rare : en novembre 2005, après une démonstration de classe au Santiago Bernabéu contre le Real Madrid, le public madrilène se lève pour l’applaudir. Peu de joueurs dans l’histoire peuvent se targuer d’un tel hommage de la part de rivaux historiques.

Un style inimitable, entre samba et street football

Ce qui a toujours distingué Ronaldinho, c’est sa manière de jouer. Plus qu’un simple joueur, il était un créateur. Contrôles orientés improbables, passements de jambes à la vitesse de l’éclair, « elastico », « sombrero », coups francs millimétrés… Tout semblait facile pour lui. Son style, inspiré du futsal et des rues brésiliennes, a influencé toute une génération.

Mais au-delà de la technique, Ronaldinho incarnait une philosophie du football : celle du plaisir, du jeu pour le jeu, de la joie pure. Son éternel sourire, même dans les moments tendus, faisait de lui un joueur à part, adoré même par ses adversaires.

Une fin de carrière en pente douce mais festive

Après cinq années fabuleuses à Barcelone, Ronaldinho quitte le club en 2008 pour rejoindre l’AC Milan. Il y montre encore de belles choses, mais le rythme intense de la Serie A et les exigences du très haut niveau commencent à peser. Ses nuits festives et son hygiène de vie parfois laxiste ternissent quelque peu sa régularité.

Il retourne ensuite au Brésil, au Flamengo puis à l’Atlético Mineiro, où il remporte la Copa Libertadores en 2013. Ce titre continental, le plus prestigieux en Amérique du Sud, vient compléter un palmarès déjà impressionnant, avec une Coupe du monde remportée avec le Brésil en 2002, un Ballon d’Or en 2005, et des titres majeurs dans trois continents différents.

Une icône culturelle planétaire

Ronaldinho n’est pas seulement un joueur légendaire, c’est une figure culturelle. Sa popularité dépasse les frontières du football. Il a été ambassadeur de marques mondiales, protagoniste de jeux vidéo, star de publicités mémorables. Il a influencé des générations de joueurs, de Neymar à Vinícius Jr., en passant par Pogba ou Mbappé, tous fascinés par sa manière de jouer « libérée ».

Même après sa retraite en 2018, il continue de faire parler de lui, parfois pour ses frasques, comme sa détention temporaire au Paraguay pour usage de faux papiers en 2020. Mais sa popularité reste intacte. À chaque apparition, les fans se pressent pour l’apercevoir, comme s’ils retrouvaient une part de leur jeunesse.

L’héritage d’un joueur inclassable

Ronaldinho a marqué son époque d’une empreinte unique. Il n’a pas été le plus constant, ni le plus discipliné. Mais il a été le plus joyeux, le plus créatif, le plus instinctif. Il a joué comme un enfant dans la cour des grands, avec un plaisir contagieux qui a changé la perception du football.

Son nom est aujourd’hui synonyme de liberté sur le terrain, de magie sans calcul, de génie sans artifice. Il reste l’incarnation d’un football pur, celui qui fait rêver, sourire, vibrer. En cela, Ronaldinho n’est pas seulement un ancien joueur : il est, à jamais, une source d’inspiration.