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Les pires cartons rouges de l’histoire du football

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Le football est un sport de passion, de finesse… mais aussi parfois d’excès. Dans l’histoire de ce jeu mondial, certains cartons rouges ont marqué les esprits non par leur justice, mais par leur absurdité, leur sévérité ou encore leur impact disproportionné. Entre décisions arbitrales douteuses, gestes incontrôlés ou contextes démesurément tendus, retour sur ces exclusions qui ont laissé des traces indélébiles.

Zinedine Zidane, 2006 : l’exclusion la plus célèbre du XXIe siècle

Il est sans doute le carton rouge le plus iconique de l’histoire moderne. Le 9 juillet 2006, en finale de la Coupe du monde entre la France et l’Italie, Zinedine Zidane envoie un coup de tête dans la poitrine de Marco Materazzi. Le geste est violent, l’expulsion immédiate. La France, privée de son capitaine en prolongation, perd aux tirs au but.
Ce carton rouge, survenu dans le dernier match professionnel de Zidane, dépasse le cadre du football : il devient un symbole culturel, analysé, disséqué, parodié. Si la provocation de Materazzi n’a jamais été complètement élucidée, le geste de Zidane a scellé une légende dans l’ambivalence.

David Beckham, 1998 : l’Angleterre crucifiée

Autre exclusion historique : David Beckham en 8e de finale de la Coupe du monde 1998 face à l’Argentine. Le jeune Anglais réagit à une provocation de Diego Simeone par une petite balayette du pied. Geste dérisoire ? Peut-être. Mais l’arbitre danois Peter Mikkelsen sort le rouge.
L’Angleterre, pourtant bien en place, finira par être éliminée aux tirs au but. Beckham devient bouc émissaire dans son pays, copieusement hué dans les stades pendant des mois. Ce carton rouge fut sans doute plus coûteux en symbolique que sur le terrain, mais il illustre à quel point une expulsion peut redessiner un destin.

Josip Šimunić, 2006 : trois cartons pour une expulsion

L’un des cartons rouges les plus absurdes est sans conteste celui de Josip Šimunić lors du match Croatie-Australie au Mondial 2006. En toute fin de rencontre, l’arbitre anglais Graham Poll lui inflige… trois cartons jaunes avant de l’expulser.
Poll, dans un moment de confusion rare à ce niveau, oublie de sortir le rouge au deuxième avertissement. Ce n’est qu’après un troisième jaune, alors que le match touche à sa fin, qu’il corrige son erreur. L’épisode a entraîné la fin de carrière internationale de l’arbitre, dans une ambiance de consternation généralisée.

Robin van Persie, 2011 : un rouge à une seconde près

En huitièmes de finale de la Ligue des champions, le FC Barcelone reçoit Arsenal. L’enjeu est immense, l’intensité au maximum. Robin van Persie, attaquant des Gunners, est averti une première fois, puis exclu quelques minutes plus tard pour avoir frappé le ballon après un coup de sifflet pour hors-jeu.
Le problème ? Entre le sifflet et le tir, une seconde à peine s’écoule. Dans l’ambiance surchauffée du Camp Nou, il est impensable que le joueur ait pu entendre. L’expulsion choque jusqu’aux observateurs neutres. Le Barça finira par se qualifier, mais la controverse reste entière sur un arbitrage jugé disproportionné.

Éric Cantona, 1995 : la violence et la légende noire

Le carton rouge d’Éric Cantona contre Crystal Palace en janvier 1995 aurait pu être banal. Une faute un peu trop appuyée sur un défenseur. Mais l’événement bascule dans l’histoire lorsque, expulsé, Cantona assène un coup de pied sauté à un supporter qui l’insulte depuis les tribunes.
La scène fait le tour du monde. Manchester United suspend son joueur pour huit mois. Cantona entre dans la légende… à sa manière. Ce carton rouge dépasse le terrain : c’est un moment de bascule pour l’image du football anglais, entre fascination et scandale.

Cartons rouges ridicules : quand l’arbitre déraille

Certains cartons rouges, enfin, sont restés dans les mémoires non pas pour la faute… mais pour leur incompréhensible sévérité. En 2016, Leandro Damião, joueur de l’Internacional, est exclu pour avoir fait un petit pont trop spectaculaire. En 2014, un gardien tunisien est expulsé pour avoir bu de l’eau en plein match, en plein ramadan, provoquant l’ire de l’arbitre.
Et que dire du carton rouge infligé à Luis Suárez en 2010, non pour une faute violente, mais pour un arrêt de la main sur sa ligne contre le Ghana en quart de finale de Coupe du monde ? Si la sanction était logique selon le règlement, elle a fait de Suárez un antihéros controversé, voire un génie cynique pour certains.

Un carton rouge peut tout changer

Qu’il soit justifié ou injuste, spectaculaire ou absurde, un carton rouge a ce pouvoir unique de tout renverser : l’issue d’un match, la carrière d’un joueur, la perception d’un arbitre. Ces exclusions ont souvent valeur de symboles, rappelant que dans le football, les émotions sont toujours à la surface. Et que le rouge, parfois, marque bien plus qu’une simple expulsion.