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Enhanced Games : ces jeux où le dopage est autorisé et encouragé

Du 21 au 24 mai 2026 auront lieu à Las Vegas, les premiers Enhanced Games, ces jeux où les athlètes seront autorisés  et encouragés à utiliser des produits dopants pour performer. Les organisateurs promettent des primes de 500 000 dollars aux vainqueurs des épreuves, et même 1 million de dollars en cas de « record » sur 100 m en athlétisme et 50 m nage libre. Si les gains sont alléchants, cet événement sportif soutenu par Donald Trump ne fait cependant pas l’unanimité.

Plus besoin de se cacher pour se doper ! Il y a désormais une compétition où les athlètes sont autorisés, voire encouragés, à prendre de la drogue avant de s’élancer. Cet événement sportif est baptisé « Enhanced Games ». Sa première édition se tiendra du 21 au 24 mai 2026 au Resorts World, sur le célèbre Strip de Las Vegas. Pendant quatre jours, les concurrents pourront prendre des médicaments et des produits dopants ou bénéficier de thérapies interdites dans la quasi-totalité des disciplines inscrites.

Un million de dollars de prime en cas de record en athlétisme et en natation 

Les Enhanced Games  proposeront des épreuves de natation (50 et 100 m nage libre, 50 et 100 m papillon), d’athlétisme (100 m, 100 et 110 m haies) et d‘haltérophilie. Les athlètes chercheront à pulvériser des records pour montrer les capacités humaines. En termes de récompense, des primes de 500 000 dollars sont prévues pour les vainqueurs des épreuves, et même 1 million de dollars en cas de « record » sur 100 m en athlétisme ou 50 m nage libre. Des sommes assez conséquentes qui tenteront forcément les professionnels du sport.

Les Enhanced Games, une révolution dans le sport et la science

Dans leur matériel promotionnel, les organisateurs de Enhanced Games présentent cette compétition comme une révolution dans le sport et la science. Selon eux, cet événement vise à embrasser la « surhumanité », c’est-à-dire un avenir où l’amélioration pharmaceutique et technologique booste les capacités de l’Homme. Ainsi, plutôt que de pénaliser les athlètes pour leur consommation de substances interdites, ils pensent qu’il faut normaliser et étudier cette utilisation dans un environnement médicalement supervisé. Le processus inclura des essais cliniques impliquant des traitements approuvés par la FDA et désignés comme médicaments expérimentaux.

Les Enhanced Games ne cherchent pas à discréditer les jeux traditionnels 

Aron D’Souza, le fondateur des Enhanced Games, juge les règles antidopage actuelles obsolètes et hypocrites. Selon lui, elles freinent non seulement les athlètes, mais aussi le progrès humain. Il croit que les avancées technologiques et les substances telles que les stéroïdes offriront une opportunité de libérer tout le potentiel humain ». Aron D’Souza assure ne pas chercher à écraser les records olympiques ni à discréditer le sport traditionnel, mais plutôt à faire de ces « jeux améliorés » une catégorie parallèle visant à explorer les limites du corps humain.

Les contrôles antidopage reposeront sur la bonne foi des athlètes

Les organisateurs des Enhanced Games jurent qu’ils ne toléreront pas l’abus de substances illicites et que les médicaments seront prescrits légalement. Ils promettent aussi de s’assurer que les athlètes soient médicalement aptes à concourir pour éviter tout drame. Par ailleurs, ils prévoient un examen médical approfondi, un profil de santé individualisé et une surveillance par des comités scientifiques et éthiques indépendants. Mais il y a un gros hic : les sportifs ne seront pas soumis aux contrôles antidopage traditionnels. Tout reposera sur la bonne foi. En d’autres termes, ils devront divulguer eux-mêmes les substances qu’ils utilisent ou les thérapies qu’ils suivent.

Un spectacle de clown dangereux

En dépit de ces précisions, le concept des jeux dopés ne passe pas auprès des instances traditionnels du sport et des autorités de contrôle. Celles-ci mettent en garde contre les risques d’une autorisation de drogues dans le sport. L’Agence mondiale antidopage (AMA) rappelle dans un communiqué que « les produits dopants ont eu de terribles conséquences physiques et mentales sur de nombreux athlètes » au cours de l’histoire, certains étant même décédés. Travis Tygart, PDG de l’Agence américaine antidopage, évoque lui « un spectacle de clown dangereux ».

Donald Trump soutient les Enhanced Games

Sarah Benson, directrice générale de l’agence antidopage australienne, souligne de son côté que son équipe travaille « pour garantir que le sport soit sûr et équitable pour tous », face à des « Enhanced Games (qui) promeuvent tout le contraire ». Pour sa part, l’Agence chinoise antidopage (Chinada) a appelé la communauté sportive mondiale à s’opposer collectivement à cette compétition qui cautionne l’usage de substances illégales. Mais pourra-t-on l’interdire quand le président Donald Trump se trouve parmi ses soutiens via sa société 1789 Capital ? L’actuel locataire de la Maison blanche a toujours cherché à court-circuiter les institutions traditionnelles pour imposer ses opinions.