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Jean-Bouin, un tournant pour le club de la capitale

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Le jour J approche pour le Paris FC. Après des années passées à Charléty, dans une relative indifférence, le club va enfin découvrir sa nouvelle maison. Jean-Bouin, stade mythique du rugby parisien, réaménagé et adapté pour la Ligue 1, s’apprête à accueillir son premier match de football dans une ambiance annoncée comme électrique. Les 20.000 places ont trouvé preneurs pour cette rencontre inaugurale face au FC Metz, preuve que l’événement dépasse largement le cercle des supporters historiques.

Une effervescence inédite autour du club

« Il y a une grosse effervescence autour du club, c’est certain », savoure Pierre Ferracci, président du Paris FC depuis 2012. Lui qui a connu les froides soirées de Ligue 2 à Déjerine ou Charléty, avec moins d’un millier de spectateurs, voit désormais son projet prendre une nouvelle dimension. Le Paris FC tutoie les 7.000 abonnés, un chiffre très éloigné des mastodontes comme l’OM et ses 49.000 fidèles, mais supérieur à des clubs bien installés de Ligue 1 comme Angers ou Montpellier.

À l’occasion de ce match, 11.000 billets ont été vendus en plus des abonnements et de 2.000 places offertes à des associations partenaires. Les salons VIP affichent quasiment complet, et 25 loges sur 30 ont déjà trouvé preneur. « On se les arrache ! » s’amuse Ferracci, conscient que le club vient de franchir un cap symbolique.

Les Ultras impatients de s’installer

Ce changement d’écrin marque également un tournant pour les Ultras Lutetia, groupe de supporters principaux du PFC. « On va enfin pouvoir mettre nos installations en place, prendre nos habitudes », confie Maxence, leur porte-parole. Après des années passées dans l’ombre de Charléty, les UL s’installent désormais dans la tribune Capitale, autrefois dédiée au rugby, et seront plus de 900 à pousser leur équipe, un record.

Pour préserver cette ambiance, le groupe a dû faire le tri dans ses rangs, notamment vis-à-vis de certains supporters venus plus pour profiter des tarifs que pour encourager réellement le Paris FC. « On a voulu éviter de voir débarquer des profils trop politisés ou des supporters du PSG venus faire de la revente », précise Maxence. Une étape nécessaire pour construire une identité propre et crédible.

Une pelouse hybride flambant neuve

L’autre grande nouveauté de Jean-Bouin réside dans sa pelouse. Le précédent revêtement synthétique n’étant pas homologué pour la Ligue 1, le club a investi dans une pelouse hybride, installée cet été après deux mois de travaux intensifs. « Depuis le 1er juillet, on y travaille d’arrache-pied », souligne Ferracci. Les fortes chaleurs du mois d’août ont retardé la pose, mais depuis le 22 août, le terrain est prêt. « On était attentifs et parfois inquiets, mais le résultat est parfait », se réjouit le président.

Ce choix stratégique a conduit le club à jouer ses deux premières rencontres à l’extérieur, face à Angers et Marseille, afin de laisser le temps nécessaire aux ouvriers et aux jardiniers de préparer le terrain. Désormais, Jean-Bouin est homologué et prêt à devenir un atout pour l’équipe.

Une cohabitation avec le Stade Français à gérer

Si la fête de dimanche s’annonce belle, le quotidien du Paris FC pourrait vite se compliquer avec le retour du Top 14. Le Stade Français, club résident historique de Jean-Bouin, commencera sa saison le 6 septembre. La cohabitation football-rugby impliquera un changement de traçage régulier et des contraintes liées à l’entretien de la pelouse.

La direction du PFC souhaite prioriser ses matchs avant ceux du Stade Français pour limiter les risques de dégradation du terrain. La première cohabitation délicate interviendra le week-end du 25 octobre, quand les deux clubs recevront à domicile. Néanmoins, les relations entre le PFC, le Stade Français et la mairie de Paris restent fluides, chacun ayant conscience de l’importance de ce partenariat inédit.

Un projet qui dépasse le sportif

L’investissement dans Jean-Bouin a représenté plusieurs millions d’euros, assumés directement par le Paris FC. Outre la pelouse, le club a modernisé la vidéosurveillance, le PC sécurité et les espaces réservés aux visiteurs pour se conformer aux normes de la Ligue de football professionnel. Ces efforts témoignent de la volonté de s’ancrer durablement dans l’élite et de se présenter comme un club moderne et structuré.

Au-delà du terrain, cette inauguration est un levier pour renforcer l’image du PFC dans la capitale, souvent éclipsée par l’omniprésence du PSG. La stratégie est claire : s’affirmer comme une alternative crédible, populaire et familiale, capable d’attirer de nouveaux publics et de séduire un territoire encore largement sous-exploité.

Un moment fondateur

Pour le Paris FC, cette soirée du 31 août ne sera pas seulement une fête. Elle représentera un test grandeur nature pour son organisation, son public et son équipe. Battu lors de ses deux premiers déplacements, le club espère enfin décrocher ses premiers points en Ligue 1 dans ce contexte idéal. Un succès viendrait donner encore plus de relief à cette inauguration et lancer la saison sous les meilleurs auspices.

Quoi qu’il arrive, l’entrée du PFC à Jean-Bouin marque un avant et un après dans son histoire. Longtemps dans l’ombre, le club parisien a désormais une vitrine digne de ses ambitions. Reste à transformer l’essai sur le terrain, car seule la régularité sportive permettra de pérenniser cette effervescence.