Dimanche soir, le court new-yorkais a vécu une scène totalement improbable. Alors que Benjamin Bonzi s’apprêtait à conclure son exploit contre Daniil Medvedev, ancien vainqueur de l’US Open, l’irruption inattendue d’un photographe a stoppé net l’action et déclenché une chaîne d’événements qui fait encore parler. Défait en trois sets (6-4, 7-6, 6-4), le Russe a quitté le tournoi dès son entrée en lice, mais c’est surtout sa réaction explosive face à la situation qui occupe désormais les débats.
Une balle de match interrompue par l’irruption d’un photographe
Le scénario semblait écrit : Bonzi, dominateur, s’approchait de la victoire avec une balle de match en poche. Sur sa première tentative, son service est annoncé faute, l’obligeant à jouer une deuxième balle. Mais c’est à ce moment précis qu’un photographe surgit sur le court, provoquant la stupéfaction générale.
L’arbitre Greg Allensworth, estimant que le Français avait été perturbé par l’incident, décide alors de lui accorder une nouvelle première balle. Une décision rarissime, qui déclenche immédiatement la colère de Daniil Medvedev. Le Russe interrompt le jeu, proteste vivement et interpelle la foule, galvanisant un public déjà médusé par l’épisode.
La fureur de Medvedev
Daniil Medvedev, connu pour son caractère entier et ses réactions parfois volcaniques, a laissé exploser sa frustration. Estimant que la décision de l’arbitre faussait l’équité du moment, il a refusé dans un premier temps de reprendre le jeu. Geste inhabituel à ce niveau, le Russe a transformé l’épisode en bras de fer verbal, dénonçant un traitement injuste.
Cette colère s’est prolongée bien après la balle de match finalement convertie par Benjamin Bonzi. Le Russe, éliminé, a quitté le court furieux, refusant de minimiser l’incident dans ses déclarations. Pour lui, l’irruption du photographe et la décision arbitrale qui a suivi constituent un événement intolérable dans un tournoi du prestige de l’US Open.
Le photographe mis en cause
L’homme au cœur de la tempête s’appelle Selcuk Acar. Photographe expérimenté, habitué des grands événements sportifs, il s’est retrouvé propulsé au rang de coupable idéal. Retiré immédiatement de l’événement et privé de son accréditation, il a pourtant tenu à livrer sa version des faits au Daily Mail.
« Je suis une victime, et je suis totalement innocent », a-t-il affirmé. Selon lui, son intrusion n’était en rien intentionnelle ni perturbatrice. « Cet incident a déjà viré au lynchage, et même si je suis innocent, je souffre beaucoup », a-t-il ajouté, expliquant être pris dans une polémique mondiale qu’il juge disproportionnée.
Un incident à la portée médiatique mondiale
Dans un tournoi aussi exposé que l’US Open, la scène n’est évidemment pas passée inaperçue. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, alimentant commentaires et débats. Certains soutiennent Medvedev, dénonçant une décision arbitrale qui aurait altéré la dramaturgie de la balle de match. D’autres relativisent, estimant que l’incident n’a pas changé l’issue inéluctable de la rencontre, Bonzi semblant nettement supérieur sur l’ensemble du match.
L’épisode interroge néanmoins sur la gestion sécuritaire autour des courts. Comment un photographe a-t-il pu s’approcher si près de l’aire de jeu au moment le plus crucial du match ? Et surtout, quelle est la frontière entre la nécessaire présence médiatique et le respect absolu de l’intégrité du jeu ?
Et maintenant ?
Pour Daniil Medvedev, cette élimination restera un souvenir amer, marqué par une scène dont il se serait volontiers passé. Quant à Benjamin Bonzi, il a su garder son calme et convertir sa chance, entrant par la grande porte dans cet US Open 2025.
Du côté du photographe Selcuk Acar, la sanction immédiate de l’organisation risque d’avoir des conséquences durables sur sa carrière, malgré ses protestations d’innocence. L’affaire, déjà surmédiatisée, illustre à quel point le tennis moderne, sport d’images et de symboles, peut basculer en quelques secondes d’un simple match à une polémique mondiale.
