Actualités Football Une

PSG : un supporter ukrainien raconte expulsé

PSG

PSG

Lors du match PSG-Angers, un soldat ukrainien en permission affirme avoir été contraint de quitter le Parc des Princes parce qu’il arborait un drapeau de son pays. Son témoignage, relayé par une chaîne Telegram, interroge sur la gestion des symboles politiques et identitaires dans les stades européens.

Un voyage pour découvrir les grands stades européens

Le récit est celui d’un soldat ukrainien, actuellement en permission annuelle et autorisé à voyager à l’étranger en raison de son service. Désireux de profiter de ce répit pour assister à des rencontres de prestige, il a choisi Paris comme première étape, et le Parc des Princes comme premier stade.

Pour témoigner de son respect envers le club, il explique avoir acheté une écharpe du PSG dès son arrivée, pour la somme de 25 euros. Son intention n’était pas de provoquer ni d’afficher une revendication politique, mais simplement de partager son identité nationale dans le cadre d’un match de football.

Mais son expérience s’est rapidement transformée en une succession d’incidents qui l’ont conduit à quitter le stade avant la mi-temps.

Le drapeau ukrainien au centre des tensions

L’homme affirme avoir sorti son drapeau dans les tribunes, en s’en enveloppant avec fierté. Quelques minutes plus tard, des stewards se seraient approchés pour lui demander de quitter les tribunes. Après un échange, il aurait pu réintégrer son siège, mais les rappels à l’ordre se sont multipliés tout au long de la première mi-temps.

Selon son témoignage, les agents de sécurité l’ont interpellé à plusieurs reprises, exigeant qu’il explique la signification du drapeau et du trident (tryzub), symbole officiel des armoiries de l’Ukraine et devenu emblème de la résistance nationale depuis le début de la guerre. Ne parlant pas suffisamment français, le soldat a tenté d’expliquer la symbolique via son téléphone.

Un moment de répit lui a été accordé lorsqu’un agent d’origine ukrainienne, travaillant au Parc des Princes, serait intervenu pour convaincre ses collègues de le laisser regagner les tribunes. Mais cette trêve fut de courte durée.

Des interventions répétées des stewards

Le soldat raconte avoir été interpellé une deuxième, puis une troisième fois, avant qu’une délégation plus importante n’arrive à son encontre, comprenant même une personne en costume. À ce moment-là, il lui aurait été clairement indiqué que la direction du PSG ne souhaitait pas voir son drapeau dans les tribunes.

« La direction a appelé et insiste pour que vous retiriez le drapeau », lui aurait soufflé l’agent de sécurité d’origine ukrainienne, visiblement embarrassé. Ce dernier, bien que solidaire, n’a pas pu s’opposer à la consigne officielle.

Face à cette pression, le supporter a refusé d’obtempérer, affirmant son identité et rappelant son statut de soldat. Devant l’insistance des agents, il a préféré quitter les lieux. Avant de partir, il dit avoir retiré l’écharpe du PSG qu’il venait d’acheter et l’avoir lancée à un steward, comme un geste de protestation.

Une expérience amère au goût de symbole

Ce témoignage, relayé par la chaîne Telegram Dnipryanyn, met en lumière la frustration du supporter, qui n’a pas pu profiter du match. Il déplore l’attitude de la sécurité du stade, évoquant un « mépris » ressenti dans les regards, même si certains agents ont tenté de le soutenir.

« Les Ukrainiens n’abandonnent jamais », conclut-il, expliquant avoir quitté le stade avant la mi-temps, amer et déçu. Il rappelle que le défenseur ukrainien Ilya Zabarnyi était aligné ce soir-là, et regrette que la présence d’un joueur de son pays n’ait pas suffi à normaliser la visibilité du drapeau.

Entre neutralité politique et liberté d’expression

Cet incident pose une question sensible : quelle est la place des symboles nationaux et politiques dans les stades de football ? L’UEFA, comme la FIFA, interdit généralement les messages politiques, mais le cas d’un drapeau national soulève un débat différent. Faut-il considérer ce type d’affichage comme une provocation ou comme une simple expression d’identité ?

Dans le contexte particulier de la guerre en Ukraine, la présence d’un drapeau bleu et jaune revêt inévitablement une dimension politique. Les organisateurs d’événements sportifs cherchent souvent à éviter toute polémique, préférant une neutralité stricte dans les tribunes. Mais cette neutralité peut être perçue comme une forme de censure, notamment lorsque le symbole contesté est celui d’un État reconnu.

Une polémique qui interroge le PSG

Pour l’instant, le PSG n’a pas commenté cette affaire. Le club, habitué à gérer des rencontres de haute sécurité et à accueillir des supporters venus du monde entier, pourrait être amené à clarifier sa position. L’incident survient alors que le Parc des Princes se prépare à vivre une saison marquée par de nombreux matchs de gala, notamment en Ligue des champions.

L’épisode du drapeau ukrainien risque toutefois de laisser des traces. Il illustre la difficulté pour les clubs et les organisateurs de concilier liberté des supporters, sécurité dans les stades et neutralité face aux tensions internationales.

Une histoire qui résonne au-delà du football

Au-delà du simple cadre sportif, cette expulsion résonne comme un rappel de la guerre en Ukraine, qui se poursuit malgré la relative distance géographique. Le témoignage de ce soldat, en quête de répit dans un stade de football, témoigne de la persistance des fractures géopolitiques jusque dans les arènes sportives.

Alors que le football se veut un lieu de partage et de communion entre peuples, cette histoire rappelle combien le sport reste poreux aux enjeux politiques. Un simple drapeau, dans un stade, peut devenir un objet de controverse, entre symbolique nationale, identité et diplomatie implicite.