La 10e édition de la Coupe du monde de rugby féminin s’ouvre vendredi 22 août en Angleterre. Seize nations sont engagées, avec les Red Roses en favorites sur leurs terres, la Nouvelle-Zélande en tenante du titre et la France en outsider ambitieuse. Calendrier, enjeux et forces en présence : tout ce qu’il faut savoir avant le coup d’envoi.
Une compétition décisive pour l’avenir du rugby féminin
« Il va y avoir du monde, ça va être un événement qui, je pense, va faire basculer le rugby féminin », annonçait en mars dernier la demi de mêlée tricolore Pauline Bourdon-Sansus. Ses mots résonnent désormais comme une prophétie tant cette Coupe du monde 2025 revêt une importance capitale. L’Angleterre accueille le tournoi avec l’ambition de donner une visibilité inédite au rugby féminin. Les stades emblématiques, dont Twickenham pour la grande finale, devraient faire le plein et offrir un cadre majestueux à la discipline.
Avec seize nations engagées – un record – et une diffusion mondiale élargie, cette 10e édition se veut historique. Pour World Rugby, il s’agit d’un tournant stratégique : consolider la place du rugby féminin dans le paysage sportif international.
L’Angleterre et la Nouvelle-Zélande, duels annoncés
Difficile d’évoquer cette Coupe du monde sans rappeler la domination récente des deux géants : l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande. Lors des deux dernières finales, en 2017 et 2022, les Black Ferns avaient pris le dessus sur les Red Roses, confirmant leur statut de référence. Mais en 2025, le scénario pourrait bien s’inverser.
Premières au classement World Rugby, les Anglaises restent invaincues depuis leur défaite en finale en 2021. Devant leur public, elles apparaissent plus déterminées que jamais à soulever enfin le trophée. La puissance de leur pack, la discipline tactique et l’expérience accumulée lors des Six Nations leur offrent une longueur d’avance.
Face à elles, les Néo-Zélandaises, quintuple championnes du monde, entendent bien défendre leur héritage. Redoutables dans le jeu de mouvement, capables d’exploiter chaque espace, elles seront une fois encore les grandes rivales. Tout porte à croire que l’affiche Angleterre–Nouvelle-Zélande pourrait se répéter pour une troisième fois consécutive en finale.
La France en outsider crédible
Et si une surprise venait de la France ? Battues sèchement par l’Angleterre (6-40) lors d’un match de préparation début août, les Bleues ont tout de même montré lors du dernier Tournoi des Six Nations qu’elles pouvaient rivaliser. Leur défaite d’un seul point en finale (42-43) face aux Red Roses a marqué les esprits et prouvé que l’écart se réduisait.
Tête de série numéro 4, la France a bénéficié d’un tirage plutôt clément, évitant les trois cadors que sont l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Cette configuration leur offre une réelle opportunité d’atteindre le dernier carré, voire de viser une première finale mondiale. Guidées par des cadres expérimentées et une nouvelle génération talentueuse, les Bleues abordent ce tournoi avec une ambition affichée : bousculer la hiérarchie.
Un format élargi et des nations émergentes
Grande nouveauté de cette édition : le passage de 12 à 16 équipes. Cette évolution traduit la volonté d’ouvrir davantage la compétition et de donner leur chance à des nations en pleine progression.
La répartition en quatre groupes de quatre permet une meilleure lisibilité et assure que chaque équipe dispute au minimum trois matchs. Les deux premiers de chaque poule accéderont aux quarts de finale, garantissant un plateau relevé dès les phases à élimination directe.
Cette ouverture bénéficie notamment à des nations comme l’Afrique du Sud, le Japon ou encore le Brésil, qui continuent de développer leurs structures. Pour elles, l’objectif est double : engranger de l’expérience et prouver qu’elles peuvent rivaliser avec les meilleures.
Où et quand suivre la compétition ?
Le coup d’envoi sera donné vendredi 22 août à 20h30 (heure française) avec le match entre l’Angleterre et les États-Unis, disputé au Stadium of Light de Sunderland. La finale, quant à elle, se tiendra le 27 septembre dans l’enceinte mythique de Twickenham, véritable temple du rugby avec ses 82 000 places.
La compétition se déroulera dans huit villes anglaises, offrant une véritable tournée du rugby féminin à travers le pays :
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Sunderland (Stadium of Light)
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Londres (Twickenham et Allianz Stadium)
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Bristol (Ashton Gate Stadium)
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Exeter (Sandy Park)
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Northampton (Franklin’s Gardens)
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Manchester (Salford Community Stadium)
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York (York Community Stadium)
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Brighton & Hove (Albion Stadium)
Cette répartition géographique illustre l’ambition d’impliquer tout le territoire britannique et de rapprocher le rugby féminin du grand public.
Une visibilité médiatique renforcée
Autre atout majeur de cette édition : la diffusion. En France, les rencontres des Bleues seront retransmises en clair, une première qui témoigne de l’intérêt croissant du public et des médias pour le rugby féminin. À l’international, les principales chaînes sportives ont également acquis les droits, garantissant une audience mondiale.
Cette exposition représente une chance unique pour les joueuses : inspirer une nouvelle génération et donner à leur discipline l’aura qu’elle mérite.
Vers une Coupe du monde fondatrice ?
Tout semble réuni pour que cette Coupe du monde 2025 marque un tournant. Des stades pleins, des affiches de prestige, un format élargi et des retransmissions massives : le rugby féminin n’a jamais été autant mis en avant.
Reste désormais aux actrices de ce spectacle à tenir leurs promesses. Entre l’Angleterre en quête de consécration, la Nouvelle-Zélande qui défend son trône, la France prête à créer la surprise et les nations émergentes désireuses de prouver leur valeur, les enjeux sportifs sont immenses.
Pauline Bourdon-Sansus avait annoncé une bascule pour le rugby féminin. Dès vendredi soir, avec Angleterre–États-Unis, le compte à rebours sera lancé.
