Manchester United a entamé sa saison par une défaite contre Arsenal (0-1) à Old Trafford. Si le revers reste court, il met déjà en lumière les difficultés de Ruben Amorim, dont le bilan en Premier League interroge. Avec 15 défaites en seulement 28 rencontres, l’entraîneur portugais voit sa marge de manœuvre se réduire dangereusement.
Une reprise sous tension
L’ouverture de la saison de Premier League offrait un choc attendu entre Manchester United et Arsenal. Dans un Old Trafford plein à craquer, les supporters espéraient voir leur équipe débuter sous de meilleurs auspices, avec une prestation convaincante pour lancer la saison. Pourtant, malgré une combativité certaine et quelques opportunités, les Red Devils se sont inclinés (0-1), confirmant un problème récurrent : l’incapacité à se montrer décisifs dans les grands rendez-vous.
Ruben Amorim, nommé entraîneur pour redonner une identité claire au club et ramener une stabilité perdue depuis le départ de Sir Alex Ferguson, a dû une nouvelle fois se contenter de discours positifs malgré le résultat. « Je suis vraiment fier des gars », a-t-il déclaré après le match, soulignant l’engagement de ses joueurs, mais sans pouvoir masquer une réalité inquiétante.
Un bilan déjà alarmant
Depuis son arrivée en Angleterre, le technicien portugais affiche un bilan préoccupant : 15 défaites en seulement 28 matchs de Premier League. Ce chiffre en dit long sur les difficultés qu’il rencontre pour imposer son style et obtenir des résultats réguliers. Jamais un entraîneur de Premier League, hors clubs promus, n’avait atteint la barre des 15 revers aussi vite. La comparaison avec Paul Hart, ancien entraîneur de Portsmouth en 2009, est révélatrice : il avait fallu 27 matchs au coach anglais pour atteindre un tel total.
Ce record négatif illustre une spirale délicate. Si Amorim a pu séduire par son approche offensive et ses idées au Sporting Portugal, force est de constater que l’adaptation à la Premier League reste compliquée. L’intensité, la densité physique et le rythme effréné des rencontres semblent mettre en difficulté ses principes de jeu.
Des joueurs encore en rodage
Face à Arsenal, Manchester United n’a pas démérité. L’équipe a montré de l’envie, a tenté d’imposer son pressing et de jouer haut, mais les imprécisions techniques et le manque de tranchant offensif ont plombé les efforts collectifs. Plusieurs recrues estivales, alignées pour l’occasion, n’ont pas encore trouvé leurs automatismes.
Le problème se situe surtout dans la finition. Les Red Devils peinent à se créer de véritables occasions franches, et quand elles se présentent, elles ne sont pas converties. L’absence d’un buteur capable de porter l’équipe dans les moments clés devient criante. Amorim, qui privilégie un jeu collectif basé sur la circulation rapide du ballon, doit trouver des solutions pour rendre son attaque plus efficace.
Le spectre de la pression
À Manchester United, la patience est un luxe rare. Les supporters, habitués aux succès d’antan, tolèrent difficilement les saisons en demi-teinte. Les dirigeants, eux aussi, savent que la Premier League est un environnement où les résultats immédiats comptent plus que les promesses à long terme.
Ruben Amorim, malgré son discours positif, ne peut ignorer que ses statistiques alimentent les critiques. Les comparaisons avec d’autres entraîneurs qui n’ont pas résisté à la pression d’Old Trafford commencent déjà à circuler. Certains analystes estiment que, sans une amélioration rapide, son avenir pourrait s’écrire en pointillés.
Un calendrier qui n’aide pas
Comme si la situation n’était pas assez délicate, le calendrier ne joue pas en faveur de Manchester United. Après Arsenal, d’autres affrontements difficiles attendent les Red Devils, notamment face à Liverpool et Manchester City dans les semaines à venir. Chaque contre-performance supplémentaire renforcerait la fragilité du projet Amorim et mettrait davantage en lumière ses limites.
Une philosophie encore en construction
Il serait toutefois prématuré de condamner l’entraîneur portugais. Amorim tente d’implanter une philosophie claire : pressing haut, transitions rapides, jeu basé sur la possession mais également sur l’agressivité défensive. Ses principes, qui avaient séduit au Sporting, nécessitent du temps pour être assimilés par un effectif en partie remodelé.
Le défi consiste à convaincre des joueurs stars, habitués à un style différent, d’adhérer pleinement à ses idées. Pour l’instant, l’équipe donne l’impression d’être entre deux modèles : celui qu’Amorim veut imposer et celui hérité de ses prédécesseurs. Cette phase de transition explique en partie les résultats mitigés.
Entre inquiétude et espoir
La défaite contre Arsenal ne condamne évidemment pas la saison de Manchester United. Mais elle révèle les failles d’un projet encore fragile et met en évidence la pression qui pèse sur Ruben Amorim. Pour inverser la tendance, le technicien portugais devra rapidement transformer les bonnes intentions en victoires concrètes, faute de quoi la confiance des supporters et de ses dirigeants pourrait s’éroder.
En attendant, Amorim continue d’afficher un discours positif et protecteur envers ses joueurs. Mais derrière les mots, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 15 défaites en 28 matchs, un record qui rappelle à quel point la Premier League ne laisse que peu de répit aux entraîneurs étrangers, même les plus prometteurs.
