L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a annoncé, mardi, la suspension provisoire de Fred Kerley. Âgé de 30 ans, l’Américain est accusé de « manquements à ses obligations de localisation » dans le cadre des contrôles antidopage. Ces règles imposent aux athlètes de haut niveau de fournir chaque jour un créneau horaire et un lieu précis afin de permettre des contrôles inopinés. Trois manquements en moins d’un an peuvent entraîner une sanction disciplinaire.
Une contestation immédiate
Par l’intermédiaire de son cabinet d’avocats, Howard L. Jacobs, spécialiste en droit antidopage, Kerley a indiqué son intention de contester ces accusations. Dans un communiqué relayé sur ses réseaux sociaux, il affirme que « l’un ou plusieurs des tests manqués peuvent être contestés », estimant ne pas avoir fait preuve de négligence et mettant en cause la rigueur des tentatives de localisation effectuées par les contrôleurs.
Un palmarès construit sur la vitesse
Initialement spécialiste du 400 m, Fred Kerley avait remporté le bronze mondial sur la distance en 2019, ainsi que l’argent mondial du relais 4×400 m en 2017, avant de se reconvertir sur le 100 m. Ce choix s’était avéré payant : médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021 derrière Marcell Jacobs, Kerley avait été sacré champion du monde à Eugene en 2022, en établissant son record personnel en 9’’76. L’été dernier, il avait ajouté une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris.
Une année marquée par les difficultés
Cette suspension provisoire vient s’ajouter à une série de contretemps pour le sprinteur en 2024-2025. Il avait déjà déclaré forfait pour les sélections américaines, ce qui l’excluait de la course à une qualification pour les Championnats du monde de Tokyo (13-21 septembre).
En dehors des pistes, Kerley a également connu plusieurs démêlés judiciaires. En janvier, il avait été accusé de violences conjugales envers la mère de ses enfants, affaire dans laquelle il a plaidé non coupable. Le même mois, il avait été impliqué dans une altercation avec la police à Miami. Plus récemment, en mai, il avait été arrêté à la suite d’un incident survenu dans l’hôtel officiel des athlètes lors du Grand Slam Track, un nouveau circuit fondé par Michael Johnson.
Un avenir incertain
La procédure disciplinaire engagée par l’AIU devra déterminer si les manquements reprochés à Fred Kerley sont avérés. En cas de confirmation, la sanction pourrait compromettre sa participation aux prochaines grandes compétitions internationales et ternir un parcours sportif jusque-là remarquable.
