Dernière Française encore en lice au WTA 1000 de Cincinnati, Varvara Gracheva s’est qualifiée pour le troisième tour après une victoire en trois sets sur Sofia Kenin. Un succès obtenu dans un contexte inhabituel : la joueuse de 103e mondiale a changé d’entraîneur… en plein tournoi. Un pari risqué qui, pour l’instant, semble lui sourire.
Une décision inattendue à la veille d’un match crucial
Varvara Gracheva n’a pas l’habitude de faire les choses dans la demi-mesure. Alors qu’elle s’apprêtait à affronter Sofia Kenin, ancienne lauréate de l’Open d’Australie et 29e mondiale, la Française a pris une décision radicale : rompre avec son coach la veille du match. Une décision qu’elle a elle-même qualifiée de peu recommandable : « Changer de coach en plein tournoi, ce n’est pas quelque chose que je conseille », a-t-elle confié en souriant au micro de L’Équipe.
Cette rupture en pleine compétition est rare dans le tennis professionnel. Généralement, les joueuses préfèrent attendre la fin d’un tournoi pour procéder à de tels changements, afin de conserver un certain équilibre mental et tactique. Mais pour Gracheva, la situation semblait nécessiter un coup de barre immédiat.
Des mois compliqués avant Cincinnati
Il faut dire que la Française traversait une période délicate. Ex-numéro 1 française, elle avait glissé à la 103e place mondiale et peinait à retrouver la confiance. Depuis le mois de juin, elle n’avait pas réussi à enchaîner deux victoires consécutives.
Cette irrégularité pesait sur son jeu et son mental. Ses défaites, parfois serrées, montraient qu’elle restait capable de rivaliser avec des joueuses mieux classées, mais manquait de constance pour concrétiser. Dans ce contexte, le changement de coach pourrait être vu comme un électrochoc destiné à relancer sa saison.
Une victoire fondatrice contre Kenin
Face à Sofia Kenin, Gracheva a livré une performance solide et courageuse. Après un premier set disputé, elle a su élever son niveau de jeu dans les moments clés pour s’imposer en trois manches. Cette victoire n’a pas seulement une valeur sportive : elle prouve à la joueuse que son choix, aussi audacieux soit-il, peut avoir des effets immédiats.
Sur le court, la Française a affiché un état d’esprit conquérant. Moins hésitante dans ses choix tactiques, plus agressive sur les balles importantes, elle a semblé jouer avec une nouvelle liberté. « Je me suis concentrée sur chaque point, sans trop penser au contexte », a-t-elle expliqué après le match.
Le rôle du nouveau coach
Si l’identité de son nouveau coach n’a pas encore été détaillée en profondeur dans la presse, Gracheva a souligné l’importance d’avoir à ses côtés quelqu’un qui croit pleinement en ses capacités. Le changement a aussi apporté une dynamique différente à son équipe : nouvelles routines, nouvelles consignes, mais aussi un état d’esprit plus positif.
Dans le tennis féminin, où la dimension psychologique est primordiale, ce type de décision peut parfois débloquer des situations. En s’entourant d’un regard neuf, Gracheva espère retrouver le chemin du Top 50, objectif qu’elle s’était fixé en début de saison.
Dernière représentante française à Cincinnati
La victoire contre Kenin a une portée particulière : elle fait de Varvara Gracheva la dernière Française encore en lice dans ce WTA 1000. Les autres Tricolores ont été éliminées prématurément, ce qui place sur ses épaules la responsabilité de représenter le tennis féminin français dans ce tableau relevé.
À Cincinnati, les conditions de jeu – rapides et exigeantes physiquement – mettent à l’épreuve la capacité des joueuses à enchaîner les matchs. Pour Gracheva, la confiance accumulée grâce à ce succès pourrait être déterminante pour la suite.
Un parcours à construire pas à pas
Si ce changement de coach a pu surprendre, Gracheva sait que rien n’est encore acquis. Le troisième tour l’opposera probablement à une joueuse mieux classée et plus expérimentée. L’enjeu sera de confirmer cette dynamique, de maintenir l’intensité et la précision vues contre Kenin.
La joueuse a insisté sur la nécessité de « rester dans l’instant » et de ne pas se projeter trop loin. L’expérience lui a appris que, dans le tennis, tout peut basculer rapidement. Mais cette victoire pourrait bien être un tournant dans sa saison.
Une prise de risque assumée
Changer de coach en plein tournoi reste un pari. Cela peut déstabiliser une joueuse ou, au contraire, la libérer. Dans le cas de Gracheva, le résultat immédiat est positif, mais il faudra attendre les prochains matchs pour mesurer l’impact à long terme.
Pour l’heure, elle savoure le moment et avance sans se retourner. Dans un sport où chaque détail compte, la Française a choisi de miser sur un bouleversement immédiat plutôt que sur la continuité. Et à Cincinnati, ce choix semble lui donner raison.
