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Le PSG face au défi d’une reprise express

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Le PSG (Paris Saint-Germain) fait face à un défi logistique et physique de taille. Le club de la capitale retrouve le chemin de l’entraînement ce mercredi 6 août, avec en ligne de mire un match d’une importance capitale : la finale de la Supercoupe d’Europe face à Tottenham, prévue le mercredi 13 août à Varsovie. Une échéance qui arrive très tôt, trop tôt, pour un groupe encore en reprise, et dont la gestion s’annonce aussi minutieuse que risquée.

La période de préparation est exceptionnellement courte : sept jours entre le retour à l’entraînement et le premier match officiel. Si certains joueurs ont reçu des programmes individualisés dès la fin juillet, le PSG aborde tout de même cette finale avec un net désavantage par rapport à un Tottenham déjà bien avancé dans sa pré-saison. Pour Alexandre Marles, ancien préparateur physique du PSG, d’OL ou de l’équipe de France, la donne est claire : « En une semaine, tu ne peux pas être prêt, c’est sûr », tranche-t-il.

Une reprise millimétrée, pour le PSG, mais sans miracle

Les premières heures de la reprise seront consacrées à des tests médicaux, des évaluations physiques et un entraînement léger. L’objectif est de reprendre progressivement, sans brûler les étapes, pour éviter les blessures musculaires fréquentes en début de saison : « ischios, quadriceps, adducteurs… », énumère Marles. Selon lui, il faudra plusieurs semaines pour retrouver un niveau physique compétitif : « En quinze jours d’arrêt complet, tu perds presque tout. En quatre semaines, tu repars presque de zéro. Il faut six semaines pour retrouver une vraie condition. »

Mais Paris n’a pas ce luxe. La première moitié d’août sera donc gérée comme une pré-saison éclatée, où les entraînements devront cohabiter avec les matchs de compétition. L’alternance entre joueurs plus ou moins sollicités l’année précédente s’annonce comme une nécessité : « Ceux qui ont moins joué la saison passée auront plus de chances d’être alignés. »

Dellal tempère : « Ils ne repartent pas de zéro »

D’autres voix dans le monde de la préparation physique affichent davantage de sérénité. C’est le cas d’Alexandre Dellal, ex-préparateur de l’OGC Nice, qui estime que les conditions de reprise sont loin d’être dramatiques. Pour lui, il n’est pas question de reconstruire l’équipe à partir de rien : « Ils ont eu du repos physique et mental, mais ce n’est pas une pause totale. Depuis le 28 juillet, chacun suit un programme personnalisé. Ce n’est pas comme s’ils avaient coupé cinq semaines d’affilée. »

L’homogénéité du groupe, avec peu de mouvements cet été, facilite cette reprise express. « C’est le même staff, les mêmes méthodes, les mêmes exigences. Les joueurs savent ce que Luis Enrique et son équipe attendent. C’est une continuité. » Ce travail en amont permet au staff parisien de segmenter les charges d’entraînement selon le profil de chaque joueur. Un cadre comme Achraf Hakimi, fortement sollicité lors de la saison précédente, n’aura pas le même programme qu’un jeune comme Joane Mayulu.

Objectif : un premier trophée sans compromettre la saison du PSG

Si les avis divergent sur le niveau de préparation réel du PSG, une certitude demeure : cette finale de Supercoupe est un objectif affirmé. Le club souhaite démarrer sa saison par un trophée européen, un levier psychologique pour enclencher une dynamique positive. Pour autant, tout est fait pour éviter de compromettre la suite de la saison par un excès de zèle sur ce seul rendez-vous.

Alexandre Dellal résume bien cette philosophie : « En deux-trois semaines, tu ne perds pas une saison. Le but est de démarrer fort sans mettre en péril la suite. Les joueurs seront disponibles pour ce match, c’est une certitude. » La gestion des charges, l’expérience du groupe et l’approche individualisée doivent permettre d’éviter les pièges habituels du début de saison.

Tottenham en embuscade

De son côté, Tottenham a déjà entamé sa pré-saison depuis plusieurs semaines. Le club londonien a multiplié les matchs amicaux et s’est renforcé intelligemment durant l’été. Dans un état de forme plus avancé, les Spurs apparaissent comme légèrement favoris sur le plan physique, même si la qualité technique du PSG reste un atout de taille.

Ce déséquilibre dans la préparation ne signifie pas que Paris part battu, mais il impose une extrême prudence. À une semaine d’un choc européen, la maîtrise des corps devient aussi importante que celle du ballon. Luis Enrique et son staff devront composer avec ces contraintes inédites pour ne pas transformer cette reprise ambitieuse en faux départ.

Le PSG joue gros dès ses premiers pas en 2025-2026. Loin des tournées estivales d’antan, cette reprise condensée place le club sous tension. Le trophée est à portée, mais la prudence sera le mot d’ordre.