Rien n’arrête Conor McGregor. Pas même les obstacles juridiques ou institutionnels. Ce lundi, la superstar irlandaise de l’UFC a annoncé sur ses réseaux sociaux le lancement d’une pétition en ligne pour modifier la Constitution irlandaise et ainsi se porter candidat à la présidence du pays. L’élection, prévue le 11 novembre prochain, pourrait donc voir surgir un nom inattendu sur les bulletins de vote, à condition que l’initiative du combattant aboutisse.
Un système verrouillé
En l’état actuel du droit irlandais, pour prétendre à la présidence, un candidat doit être âgé d’au moins 35 ans (McGregor en a 36), mais surtout recueillir le soutien de 20 parlementaires ou de quatre conseils de comté. Une exigence qui semble inatteignable pour l’ancien combattant, tenu à l’écart de la vie politique et dont les démêlés judiciaires ont considérablement terni l’image.
Conor McGregor ne s’en cache pas : ce système électoral lui est défavorable. Il dénonce une démocratie verrouillée, dans laquelle l’expression directe du peuple est bridée. Dans un long message posté sur son compte X (anciennement Twitter), il explique : « Ce système, bien que destiné à garantir une certaine influence politique parmi les candidats, restreint involontairement la voix directe de l’électorat irlandais. »
Appel à une réforme du processus électoral
Pour contourner cet écueil, McGregor propose une solution radicale : modifier le processus de nomination des candidats à la présidence. Il appelle donc ses concitoyens à signer une pétition réclamant cette réforme, avec pour objectif affiché de faire figurer son nom sur le bulletin de vote.
« Je soutiens que les citoyens irlandais, tant sur le territoire national qu’à l’étranger, devraient avoir le droit absolu de choisir les candidats qui figureront sur le bulletin de vote présidentiel », écrit-il. « Je vous implore donc de vous joindre à moi dans cette démarche en signant cette pétition. »
Le message est clair : en appelant à une modification du cadre constitutionnel, McGregor espère faire pression sur les institutions pour permettre une candidature directe, appuyée par le soutien populaire plutôt que par des instances politiques.
Une démarche controversée
Ce coup d’éclat n’est pas sans soulever des critiques. D’autant plus que Conor McGregor, au-delà de son statut de célébrité sportive, traîne une image controversée. Fin novembre 2024, il a été condamné pour viol, une décision confirmée en appel récemment. Des affaires judiciaires qui pourraient lourdement peser dans le débat, même si elles n’empêchent pas légalement une candidature.
En parallèle, McGregor a multiplié les prises de position politiques ces derniers mois, adoptant un ton nationaliste assumé, et dénonçant à plusieurs reprises la classe politique irlandaise actuelle. Cette radicalité lui vaut un soutien certain sur les réseaux sociaux, où il conserve une importante base de fans, mais divise fortement l’opinion publique.
« Signez pour sauver l’Irlande »
La formule est choc. « Signez ma pétition maintenant pour sauver l’Irlande ! », lance McGregor en conclusion de son message. Fidèle à son style provocateur, il tente de mobiliser au-delà de ses partisans traditionnels et se présente comme l’initiateur d’un mouvement populaire visant à « reprendre le contrôle » des institutions.
Mais entre déclaration d’intention et possibilité réelle de figurer sur les bulletins, il y a encore un long chemin. La modification de la Constitution ne peut intervenir qu’après référendum, une procédure longue et complexe. Et dans un pays où la fonction présidentielle, bien que symbolique, est prise très au sérieux, la candidature d’un ancien champion de MMA au passé judiciaire chargé pourrait ne jamais dépasser le stade de la pétition.
Quoi qu’il en soit, Conor McGregor continue d’agiter l’actualité irlandaise. Après l’octogone, c’est désormais sur le terrain politique qu’il entend faire entendre sa voix.
