Il s’en est fallu de peu. À l’été 2022, alors qu’il vient de quitter Manchester United, Edinson Cavani cherche un nouveau défi pour relancer une fin de carrière déjà bien remplie. Et parmi les destinations envisagées, l’OGC Nice tient la corde. Deux ans plus tard, le président du club, Jean-Pierre Rivère, révèle dans L’Équipe les coulisses de ce transfert avorté, qui aurait pu faire date sur la Côte d’Azur.
Une piste sérieusement étudiée
« C’est une piste qu’on a explorée, on va assez loin », explique Rivère, qui raconte avoir rencontré le frère de Cavani – également son représentant – au club, et s’être entretenu en visioconférence avec le joueur, alors basé à Valence. L’affaire semblait bien engagée, jusqu’à ce qu’un différend financier mette fin aux négociations.
« Si on avait mis un million de plus sur la prime, ce qui était ma demande, on aurait pu le faire venir. Mais on m’a dit non, du coup j’ai arrêté là », confie l’homme fort du Gym. Un choix rationnel, mais non sans regrets, tant la venue de Cavani aurait pu constituer un coup médiatique et sportif pour le club azuréen.
Finalement, l’Uruguayen de 35 ans s’engage avec le FC Valence, où il ne s’imposera pas. En Liga, Cavani ne marquera que cinq buts en 25 matchs avant de s’envoler pour l’Argentine, direction Boca Juniors, où il évolue encore aujourd’hui.
Nice et les coups de poker
Ce n’est pas la première fois que l’OGC Nice tente de relancer une star mondiale. Sous la présidence Rivère, le club a connu plusieurs recrutements audacieux. Hatem Ben Arfa avait ainsi explosé à nouveau sous le maillot niçois en 2015, après une expérience compliquée à Hull City. Un an plus tard, c’est Mario Balotelli qui débarquait de Liverpool : un pari fou, mais concluant sur le plan sportif.
Wesley Sneijder, Ballon d’Or 2010 manqué, avait lui aussi tenté l’aventure en 2017. Une arrivée plus médiatique que réussie, mais qui avait contribué à faire de Nice un club attractif et ambitieux. Cavani aurait donc pu s’inscrire dans cette continuité, à la croisée entre prestige et prise de risque.
Le président s’apprête à tourner la page
Jean-Pierre Rivère quittera la présidence de l’OGC Nice le 20 août prochain, après quatorze années passées à la tête du club. Dans un entretien croisé avec L’Équipe, il partage ses réflexions sur la gouvernance dans le football et les contraintes qu’implique le rôle de président dans une structure où toutes les décisions doivent passer par plusieurs strates.
« On ne peut plus gérer ce type de dossiers si on n’est pas le seul décideur », tranche-t-il en évoquant notamment l’épisode Cavani. Une forme d’amertume, peut-être, mais aussi un constat sur l’évolution des clubs dans l’ère du football business.
L’histoire retiendra que Cavani n’est jamais revenu en Ligue 1 après son départ du PSG. Mais pendant quelques jours, l’OGC Nice a bien cru faire revivre à ses supporters la magie d’un grand nom sur la Promenade des Anglais. Un rendez-vous manqué… à un million près.
