La saison 2024-2025 a laissé un goût amer au Real Madrid sur un aspect bien précis : la finition sur penalty. Si les hommes de Carlo Ancelotti — puis de Xabi Alonso en fin d’exercice — ont brillé sur le plan collectif, ils ont aussi affiché une étonnante fébrilité dans cet exercice pourtant fondamental. Avec 19 penalties obtenus, le Real a été le club européen le plus souvent récompensé dans la surface. Mais il est aussi celui qui a le plus échoué, avec plus d’un tiers des tentatives ratées. Une anomalie pour un effectif qui regorge de talents offensifs.
Une inefficacité préoccupante pour le Real Madrid
Selon les chiffres relayés par Marca, ce sont 7 penalties sur 19 qui n’ont pas été convertis par le Real Madrid la saison dernière, soit un taux de réussite de seulement 63 %, bien en dessous des standards européens. À titre de comparaison, le Bayern Munich, Manchester City ou encore le PSG tournent régulièrement au-delà de 80 % de réussite sur l’exercice. À l’approche du début de saison 2025-2026, cette statistique pose question.
Les échecs se répartissent entre plusieurs joueurs. Kylian Mbappé, Vinicius Junior, Jude Bellingham et Federico Valverde ont chacun connu l’échec depuis les onze mètres. Lors de la Coupe du monde des clubs, Valverde a manqué une tentative décisive contre Al-Hilal. Et même si Mbappé a fini par marquer face à la Real Sociedad après un rebond favorable, sa tentative initiale avait été arrêtée.
Le nouveau défi de Xabi Alonso
Arrivé au printemps pour prendre le relais de Carlo Ancelotti, Xabi Alonso hérite donc d’un casse-tête. En conférence de presse comme dans les coulisses, la question du tireur attitré fait débat. En tant qu’ancien milieu réputé pour sa précision, le Basque est bien placé pour savoir à quel point une équipe a besoin de fiabilité sur cet exercice.
Pour l’instant, aucun nom n’est officiellement désigné. Mais selon les informations du Marca, tout porte à croire que Kylian Mbappé part favori. Le Français, qui portera le numéro 10 cette saison, jouit d’un nouveau statut au sein de l’effectif. Leader d’attaque et figure de proue du projet merengue, il pourrait logiquement se voir confier cette responsabilité.
Mbappé, le plus expérimenté… mais pas infaillible
Avec 63 penalties tirés en carrière et 50 transformés, Mbappé affiche un taux de réussite de 79,3 %. Un ratio largement supérieur à celui de ses coéquipiers. Vinicius, notamment, ne réussit ses tentatives que dans 66 % des cas, et ses erreurs en sélection comme en club n’ont pas rassuré.
Pour autant, Mbappé n’est pas irréprochable. Ses échecs face à Liverpool à Anfield ou contre Bilbao la saison dernière ont été largement commentés, tout comme son choix surprenant de ne pas tirer un penalty qu’il avait lui-même provoqué contre l’Atlético de Madrid, en huitième de finale de Ligue des champions. Ce jour-là, il avait préféré laisser Vinicius s’en charger, avec le résultat que l’on connaît : une frappe largement au-dessus de la barre.
Malgré cela, Mbappé avait repris la main dans la séance de tirs au but qui avait suivi, marquant le premier penalty et montrant qu’il savait répondre présent dans les moments-clés. Ce geste avait été perçu comme une reprise de leadership au sein du groupe.
Une saison décisive pour l’équilibre offensif du Real Madrid
Avec une concurrence toujours plus féroce en Liga et en Ligue des champions, le Real Madrid ne peut plus se permettre d’approximation sur des phases arrêtées aussi cruciales. Chaque point comptera dans la course au titre, et les penalties peuvent faire la différence entre un nul frustrant et une victoire précieuse.
Xabi Alonso devra donc trancher rapidement. Et ce choix aura aussi une portée psychologique. Confier les penalties à Mbappé, c’est lui donner encore plus de responsabilités dans l’animation offensive. À l’inverse, miser sur Bellingham, Valverde ou Vinicius enverrait un autre signal, celui d’un partage des rôles plus collectif.
Une préparation décisive
La pré-saison qui débute permettra d’y voir plus clair. Les premières séances de tirs aux buts à l’entraînement et les matchs amicaux pourraient permettre à Alonso d’observer les attitudes, la confiance et la précision de ses tireurs potentiels. Car si l’efficacité technique est essentielle, la psychologie compte tout autant.
À l’approche de la reprise de la Liga, le 19 août face à Osasuna, une décision devra être prise. Pour éviter que le scénario de la saison dernière ne se reproduise, le Real Madrid n’a plus le droit à l’erreur. À onze mètres, la confiance et la constance font les champions.
