La tournée nord-américaine sur dur se fera sans Loïs Boisson jusqu’à Cleveland. Touchée à l’adducteur gauche depuis sa victoire à Hambourg, la jeune joueuse française a confirmé ce samedi son forfait pour le WTA 1000 de Cincinnati, après avoir déjà renoncé à Montréal. Une décision prudente, prise en concertation avec son entourage médical, afin de revenir en pleine possession de ses moyens juste avant l’US Open.
Une reprise différée pour Loïs Boisson, mais maîtrisée
Sur Instagram, Loïs Boisson (47e mondiale) a officialisé son absence à Cincinnati, deuxième tournoi majeur de la tournée estivale américaine. “Reprise de la saison sur dur uniquement à Cleveland pour me laisser le temps d’être totalement à 100 % en vue de l’US Open », a-t-elle écrit en story, précisant que sa phase de réathlétisation se déroulait bien. “J’ai repris l’entraînement, mais cela représenterait un risque de reprendre trop tôt, notamment dès le tournoi de Cincinnati”, a-t-elle ajouté, en soulignant l’importance d’écouter son corps.
Cleveland, prévu du 17 au 23 août, sera donc son unique tournoi de préparation avant le début de l’US Open, où elle disputera le tableau principal pour la première fois de sa jeune carrière. Cette gestion du calendrier s’inscrit dans une volonté d’aborder le Grand Chelem new-yorkais avec les meilleures garanties physiques, sans précipitation.
Une blessure survenue au sommet
La blessure remonte à Hambourg, où Loïs Boisson a décroché son premier titre WTA sur terre battue, deux semaines seulement après avoir été propulsée sur le devant de la scène lors de Roland-Garros. C’est lors de cette semaine allemande, marquée par des enchaînements intenses, qu’elle a ressenti une gêne à l’adducteur gauche, qui s’est révélée suffisamment sérieuse pour la contraindre à faire l’impasse sur la première partie de la tournée US.
Un coup d’arrêt frustrant, mais logique. Le staff de la Française mise sur une reprise progressive, à la fois pour préserver l’intégrité physique de la joueuse et ne pas compromettre la suite d’une saison qui pourrait encore la faire grimper au classement WTA.
Une ascension fulgurante depuis Roland-Garros
Loïs Boisson ne cesse d’étonner depuis sa percée à Roland-Garros. Classée au-delà de la 360e place mondiale début mai, la Française avait bénéficié d’une invitation pour le tournoi parisien, avant de déjouer tous les pronostics en atteignant les demi-finales. Elle y a notamment battu deux membres du top 10 – Jessica Pegula et Mirra Andreeva – avant de s’incliner face à Coco Gauff, future vainqueure de l’épreuve.
Ce parcours exceptionnel lui a ouvert les portes du circuit principal, où elle tente depuis de consolider son nouveau statut. Même si son aventure sur gazon s’est soldée par une élimination dès les qualifications de Wimbledon, Boisson a rapidement rebondi sur sa surface fétiche, la terre battue, en s’imposant à Hambourg.
Ce titre, le premier pour une Française sur le circuit WTA depuis Caroline Garcia en 2022, a marqué un cap dans sa progression. Il symbolise également le renouveau du tennis féminin tricolore, à la recherche de figures de proue capables de briller dans les grandes compétitions.
L’US Open en ligne de mire
La suite de la saison s’annonce cruciale. À 22 ans, Boisson s’apprête à disputer son premier US Open, avec l’ambition de confirmer ses performances du printemps. Le tournoi de Cleveland, s’il n’a pas le prestige de Montréal ou Cincinnati, jouera le rôle de répétition générale. L’objectif est clair : retrouver du rythme sans prendre de risques, et entrer à Flushing Meadows avec le maximum de confiance.
La jeune Française a désormais un statut à assumer, mais aussi la fraîcheur mentale de celles qui n’ont rien à perdre. Sa faculté à créer l’événement face à des joueuses du top mondial lors de Roland-Garros laisse entrevoir un potentiel capable de s’exporter, y compris sur les surfaces plus rapides.
Une gestion exemplaire
En choisissant de retarder son retour à la compétition, Loïs Boisson et son entourage démontrent une gestion lucide des enjeux. Plutôt que de forcer une rentrée prématurée dans un calendrier déjà dense, ils privilégient la durabilité et la précision, une approche rarement adoptée à ce stade de la carrière chez les jeunes joueuses montantes.
Dans un circuit WTA où les blessures à répétition freinent souvent les progressions prometteuses, cette décision souligne une certaine maturité, renforcée par un staff médical à l’écoute. La suite dépendra bien sûr de son état physique, mais aussi de sa capacité à réintégrer le rythme de la compétition sans précipitation.
En attendant son retour sur les courts à Cleveland, les regards resteront tournés vers la numéro un française, dont l’étoile montante continue de fasciner.
