Le Real Madrid ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur. Le juge unique de LaLiga a rejeté la demande formulée par le club madrilène, qui espérait obtenir le report de son match d’ouverture de la saison 2025-2026 contre Osasuna. La rencontre est donc maintenue au mardi 19 août, au stade Santiago Bernabéu, comme initialement prévu. Une décision ferme, justifiée par l’absence de “force majeure” et le respect de la trêve réglementaire, mais qui ne manque pas de faire grincer des dents du côté de la Maison Blanche.
Une préparation express pointée du doigt
À l’origine de cette requête, une situation bien particulière : la participation du Real Madrid à la Coupe du monde des clubs, achevée le 14 juillet. En atteignant la finale de la compétition, les hommes de Carlo Ancelotti ont vu leur intersaison drastiquement réduite. Le club madrilène estime qu’il ne disposera que de quinze jours de repos et de préparation avant la reprise de la Liga, soit bien en dessous des 21 jours requis par le règlement dans certaines situations exceptionnelles.
Selon les dirigeants merengues, ce délai raccourci ne permet ni une récupération suffisante des joueurs ayant participé à la Coupe du monde des clubs, ni une préparation digne de ce nom pour une saison où le Real ambitionne encore de jouer sur tous les tableaux. En conférence de presse, un membre du staff technique évoquait déjà cette contrainte : “On sait que les joueurs vont revenir fatigués, certains sont allés au bout de la compétition. C’est un effort considérable et un calendrier difficile à gérer.”
Une demande sèchement rejetée
Mais pour le juge unique de LaLiga, les conditions ne justifient en rien un report. Dans sa décision rendue publique ce vendredi, l’instance rappelle que la période de 21 jours de trêve, bien que recommandée, n’est pas obligatoire si aucun cas de force majeure n’est constaté. Or, selon la Liga, le calendrier serré lié aux compétitions internationales ne constitue pas un motif suffisant pour modifier le calendrier initial.
“La participation à une compétition officielle, même prolongée, ne constitue pas un élément imprévisible ou irrésistible relevant de la force majeure”, précise le communiqué. En d’autres termes, le Real savait à quoi s’attendre, et la programmation du 19 août est maintenue.
Le Real Madrid, entre colère et appel
Le club madrilène n’a pas tardé à réagir à ce revers administratif. En interne, cette décision est vécue comme une forme d’injustice, voire d’hostilité latente. Selon des sources proches du club, un appel de la décision est déjà en préparation, avec l’espoir d’un arbitrage plus favorable de la part du tribunal du sport espagnol (TAD).
Plusieurs joueurs cadres, eux aussi impactés par cette reprise accélérée, n’ont pas caché leur désarroi. “Ce n’est pas une question de caprice, mais de bon sens. On demande juste à pouvoir se préparer correctement”, a soufflé un cadre de l’effectif sous couvert d’anonymat. Certains s’inquiètent également des risques accrus de blessures en cas de reprise trop rapide.
Une tension récurrente autour du calendrier
Ce n’est pas la première fois que le Real Madrid entre en conflit avec LaLiga au sujet du calendrier. Ces dernières saisons, la gestion des dates de matches, des diffusions télévisées ou encore des compétitions internationales n’a cessé de faire l’objet de frictions entre les clubs engagés sur plusieurs fronts et les organisateurs du championnat.
La direction du Real, souvent critique à l’égard de Javier Tebas, président de la Liga, voit dans ce refus un nouvel exemple de rigidité. “LaLiga protège son produit, mais oublie parfois la réalité sportive et les joueurs eux-mêmes”, souffle un dirigeant madrilène.
Une reprise sous haute tension
Maintenu au 19 août, le match face à Osasuna ne sera donc pas simplement une rencontre d’ouverture, mais aussi le symbole d’un bras de fer entre un géant du football européen et l’organisateur de son championnat. Le Real, s’il est contraint de jouer, n’entend pas pour autant abandonner le débat. Il espère qu’en portant l’affaire devant d’autres instances, il pourra à l’avenir obtenir davantage de flexibilité.
En attendant, Carlo Ancelotti devra faire avec. La préparation express impose des choix drastiques, entre gestion physique et intégration de recrues estivales. Dans un été où l’ambition reste intacte à Madrid, le club démarre la saison sur fond de frustration. La balle est désormais dans le camp des joueurs… et peut-être encore un peu dans celui du tribunal administratif du sport.
