Le rêve olympique de Lazizbek Mullojonov pourrait virer au cauchemar. L’International Testing Agency (ITA) a annoncé mardi que le boxeur ouzbek, titré chez les poids lourds (-92 kg) lors des Jeux olympiques de Paris 2024, a été contrôlé positif à la méthastérone, un stéroïde anabolisant interdit.
Un contrôle hors compétition
Selon le communiqué publié par l’ITA, l’échantillon ayant révélé la présence de métabolites de méthastérone a été prélevé le 11 juin 2025 dans le cadre d’un contrôle antidopage hors compétition. L’agence, en charge du programme indépendant de dépistage pour la boxe mondiale, précise que le combattant a été officiellement notifié d’un “résultat d’analyse anormal”.
La méthastérone est une substance interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA), classée dans la catégorie des agents anabolisants. Elle est réputée pour ses effets rapides sur l’augmentation de la masse musculaire et de la force physique, mais aussi pour ses risques importants pour la santé.
Vers une disqualification du titre olympique ?
Si la procédure suit son cours et que la contre-expertise confirme la présence de ce produit dans l’organisme de Mullojonov, ce dernier risque une lourde suspension. Plus encore, son titre olympique obtenu à Paris pourrait être annulé par le Comité international olympique (CIO), comme le prévoit le règlement en cas de dopage avéré.
À ce stade, l’ITA n’a pas indiqué si l’échantillon B avait été ouvert ou analysé. Mullojonov peut demander cette contre-analyse, et faire valoir sa défense devant une instance disciplinaire indépendante. En attendant, il est provisoirement suspendu de toute compétition.
Une affaire embarrassante pour l’Ouzbékistan
Ce contrôle positif vient ternir l’image du sport ouzbek, souvent mis en avant pour ses performances en boxe amateur. Le sacre de Mullojonov à Paris en 2024 avait été salué dans son pays comme une grande victoire nationale. Il avait notamment battu en finale le Cubain Alejandro Marrero au terme d’un combat très disputé, devenant ainsi l’un des visages du succès de la délégation ouzbèke.
Ce revers pourrait également relancer le débat sur les pratiques d’encadrement des sportifs dans certains pays, et sur l’efficacité des contrôles réalisés en amont des grandes compétitions. Le fait que ce dopage ait été détecté près d’un an après les Jeux interroge sur les limites du dispositif de prévention actuel.
L’ITA poursuit son offensive
Ce cas n’est pas isolé. Depuis les Jeux de Paris, l’ITA multiplie les contrôles ciblés sur les médaillés et les athlètes à fort potentiel. L’agence affirme vouloir renforcer la crédibilité des compétitions internationales et lutter contre les pratiques dopantes, notamment dans les disciplines historiquement touchées comme l’haltérophilie, la lutte ou la boxe.
Le communiqué de l’ITA rappelle que “tous les athlètes sont présumés innocents jusqu’à ce qu’une violation des règles antidopage soit établie”. Mais le simple fait que le nom de Mullojonov soit publiquement associé à une substance interdite constitue déjà un coup dur pour l’image du champion.
