Auteur d’une course inoubliable dans les rues escarpées de Montmartre, Wout van Aert a remporté dimanche la dernière étape du Tour de France 2025 avec panache. Une performance exceptionnelle, fruit d’une préparation millimétrée et d’une ambition intacte.
Une idée fixe : triompher à Paris
Tout au long de ce Tour de France 2025, Wout van Aert a montré qu’il n’était pas seulement un homme d’équipe ou un chasseur d’étapes opportuniste. Le Belge de la formation Visma-Lease a Bike avait un objectif bien précis en tête : remporter la dernière étape, celle de Paris. Pas pour la beauté du geste ou la simple photo souvenir sur les Champs-Élysées, mais pour laisser une empreinte durable sur cette édition et sur sa propre carrière.
La veille encore, à Pontarlier, Van Aert annonçait la couleur. « Montmartre se rapproche d’une classique », affirmait-il avec lucidité. « Je m’attends à une course explosive qui devrait me convenir. » Une déclaration qui en disait long sur sa préparation mentale et son analyse du parcours. Cette 21e étape, redessinée pour l’occasion avec une arrivée inédite au sommet de la butte Montmartre, rompait avec la traditionnelle parade des Champs-Élysées. Et elle ouvrait une opportunité en or pour les puncheurs complets comme lui.
Une démonstration de puissance et d’intelligence
Dès les premiers tours de roue dans Paris, le ton était donné. Exit les traditionnelles flâneries, place à une véritable bataille tactique entre les meilleurs coureurs du peloton. La tension montait à mesure que les rues de la capitale se faisaient plus étroites et sinueuses. Dans ce décor unique, entre pavés, virages serrés et montées brutales, Van Aert a très vite compris qu’il pouvait faire la différence.
Quand Tadej Pogacar a tenté de dynamiter la course dans les derniers kilomètres, comme souvent, Van Aert a su rester dans la roue, vigilant mais patient. Il connaissait son terrain, ses limites et ses forces. À 1,2 kilomètre du sommet, il a placé une attaque tranchante dans une rampe à 12%, laissant tout le monde sur place, y compris le Slovène, pourtant habitué à des exploits en haute montagne.
C’est seul qu’il a gravi les derniers hectomètres de la rue Lepic, porté par une foule en liesse et l’écho de ses propres ambitions. Un final d’anthologie, salué par tout le peloton et même par Pogacar lui-même, qui n’a pas hésité à qualifier la performance de « chef-d’œuvre ». L’image de Van Aert franchissant la ligne, les bras levés sous la lumière dorée du soir parisien, restera comme l’une des plus belles de cette édition.
Le fruit d’une stratégie parfaitement exécutée
Ce succès n’est pas le fruit du hasard. À 29 ans, Van Aert est un coureur d’expérience, capable de briller sur tous les terrains. Mais s’il y a une chose qu’il maîtrise à la perfection, c’est la planification. « Depuis quelques jours j’y pense à cette étape », confiait-il dimanche soir, le regard encore embué. « J’avais tout le soutien de mon équipe. On a répété les scénarios, étudié chaque virage. »
Chez Visma-Lease a Bike, on ne laisse rien au hasard, et le staff technique a tout mis en œuvre pour maximiser les chances de leur leader sur cette ultime étape. Reconnaissances vidéos, tests en conditions réelles, gestion de l’effort sur les dernières étapes… Tout a été calibré pour qu’il arrive avec des jambes fraîches et une motivation décuplée.
Son manager sportif, Marc Madiot, n’a pas tari d’éloges : « Wout, c’est le must du coureur. Il peut tout faire. Mais ce qu’il a fait aujourd’hui, c’est un coup de maître. Il a transformé une dernière étape en terrain d’expression artistique. »
Une victoire qui redéfinit les standards
En remportant cette dernière étape avec panache, Van Aert n’a pas seulement offert un nouveau trophée à son palmarès déjà impressionnant. Il a aussi contribué à redéfinir la perception de ce que peut être un final de Tour de France. Loin des sprints massifs et des trains de sprinteurs, cette édition 2025 a proposé un scénario à la fois technique, spectaculaire et imprévisible.
Cette victoire s’inscrit également dans la lignée des exploits qui forgent une légende. Elle rappelle qu’un grand champion ne brille pas uniquement par ses résultats, mais aussi par sa capacité à créer des émotions, à écrire une histoire. Van Aert, dans les rues de Paris, a raconté l’une des plus belles de sa carrière.
Un futur toujours plus prometteur
Alors que certains le disaient sur la pente descendante après une saison 2024 mitigée, le Belge vient de rappeler avec éclat qu’il reste un coureur majeur du peloton international. Son ambition, sa rigueur et son instinct de la course font de lui un prétendant crédible à tous les grands rendez-vous, des classiques aux Jeux olympiques, en passant par les Mondiaux.
En triomphant à Montmartre, Van Aert n’a pas seulement gagné une étape. Il a conquis Paris. Et peut-être, une nouvelle place dans la légende du Tour.
