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Super League : Joan Laporta s’approche de l’UEFA et l’A22

Ligue des champions

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Le président du FC Barcelone, Joan Laporta, affirme qu’un accord de principe est en discussion entre l’UEFA et les promoteurs de la Super League. Après des mois de tensions et d’opposition frontale, un virage diplomatique s’opère en coulisses.

Un président en mission d’équilibre

Toujours aussi influent, Joan Laporta a réaffirmé ce jeudi, dans un entretien au Mundo Deportivo, son ambition de jouer un rôle de médiateur dans la crise ouverte entre l’UEFA et la Super League. Le président du FC Barcelone, club fondateur du projet controversé lancé en 2021, affirme que les lignes sont en train de bouger et qu’un dialogue a été amorcé entre les deux camps.

Malgré la tourmente financière du club catalan, qui a obligé le Barça à se rapprocher ces derniers mois de l’UEFA pour éviter des sanctions, Laporta n’a pas rompu les ponts avec A22 Sports Management, la société qui pilote toujours la Super League. Et il s’efforce désormais de rapprocher les deux entités. « J’ai toujours essayé d’établir des liens entre la Super League et l’UEFA », explique-t-il. « Aujourd’hui, il y a des discussions en cours. Aleksander Ceferin a mandaté des représentants de l’UEFA pour dialoguer avec Bernd Reichart et ses équipes. »

Une tentative d’apaisement après les conflits

Ce changement de ton contraste avec l’affrontement frontal qui avait marqué la naissance du projet en 2021. À l’époque, la Super League — soutenue par le Real Madrid, la Juventus et le FC Barcelone — voulait concurrencer frontalement la Ligue des champions. L’UEFA, de son côté, avait menacé de sanctions drastiques les clubs dissidents. Trois ans plus tard, les tensions semblent s’apaiser.

« Je connais Ceferin depuis des années », souligne Laporta, « c’est une personne compétente, qui connaît parfaitement le football et qui fait un excellent travail pour que le football européen reste le meilleur au monde. » Des propos inattendus à l’égard d’un président longtemps vilipendé par les partisans de la Super League, et qui traduisent un changement de stratégie : négocier au lieu d’affronter.

Vers une collaboration technologique

Selon Joan Laporta, l’accord en discussion porterait sur trois grands blocs, dont le plus prometteur concerne le volet technologique. « C’est le domaine qui pourrait susciter le plus d’adhésion et de collaboration. Il y a une bonne volonté des deux côtés », insiste-t-il. L’idée : trouver un terrain d’entente, peut-être sur des aspects techniques liés à la diffusion des matchs, aux plateformes numériques ou à la gestion des données.

Cela ne signifie pas pour autant que la Super League, dans son format initial, verra le jour à court terme. Le rejet populaire massif qu’elle avait suscité, notamment en Angleterre, a considérablement affaibli le projet. La Juventus s’est désengagée, d’autres clubs l’ont enterré en coulisses, et seule une poignée de dirigeants — dont Laporta — maintiennent encore une position ouverte.

Une posture stratégique pour Barcelone

En évoquant publiquement cette « bonne volonté » de l’UEFA, Laporta joue aussi une carte personnelle. Barcelone a besoin de restaurer son image, d’apaiser ses relations avec les instances et de garantir sa présence dans les compétitions européennes malgré ses déboires économiques. Tout en laissant la porte entrouverte à un modèle alternatif de gouvernance, qui séduirait davantage les grands clubs.

Le président catalan, coutumier des jeux d’équilibriste, tente donc une synthèse : conserver la flamme d’une Super League réformée, sans s’aliéner l’UEFA. Une posture qui reflète les incertitudes actuelles du football européen, pris entre la tradition des compétitions historiques et la tentation de réformes plus lucratives, portées par les géants du continent.