Icône atypique du MMA mondial, Sharaputdin Magomedov revient ce samedi à Abu Dhabi pour tenter de faire oublier sa première défaite. Handicapé par la perte d’un œil mais soutenu par une hype persistante, le Daghestanais affronte Marc-André Barriault avec l’intention de rappeler pourquoi il fascine autant.
Une défaite sans effondrement
En février dernier, la trajectoire parfaite de Sharaputdin Magomedov a connu un premier accroc. Battu nettement par l’Anglais Michael « Venom » Page, le Russe a vu son invincibilité s’effondrer. Pour d’autres, cela aurait été synonyme de chute brutale. Mais pas pour « Shara Bullet ». Ce samedi, il fait son retour dans l’octogone à Abu Dhabi, contre le solide Canadien Marc-André Barriault, dans une ambiance où l’enthousiasme autour de lui reste intact.
Toujours aussi charismatique avec sa barbe rousse, ses cheveux longs et son œil droit endommagé, Magomedov continue d’alimenter les réseaux sociaux et les conversations des fans de MMA. Placé en bonne position sur la carte principale, juste avant les combats phares de la soirée, il reste un aimant à buzz pour l’UFC.
Sharaputdin Magomedov, un guerrier au style inimitable
Sharaputdin Magomedov n’est pas un combattant comme les autres. Il est borgne depuis 2016, après une blessure mal soignée à l’œil droit lors d’un entraînement en Thaïlande. Huit opérations plus tard, il n’a jamais récupéré sa vision mais a refusé d’abandonner son rêve. Inspiré par l’ex-champion Michael Bisping, lui aussi gravement atteint à un œil, Magomedov a persévéré.
Ce handicap, loin de l’affaiblir, est devenu sa marque. Il l’assume avec fierté, l’intègre à son personnage de « pirate » et combat au plus haut niveau malgré la gêne visuelle. Une singularité qui le rend encore plus fascinant.
L’anti-Daghestanais
Originaire du Daghestan, Magomedov ne suit pourtant pas la voie tracée par ses illustres compatriotes comme Khabib Nurmagomedov ou Islam Makhachev. Là où eux dominent par la lutte, lui brille par son striking. Son style est explosif, porté par une garde basse, des coups imprévisibles et un background en muay thaï et lethwei.
Une anecdote illustre ce parcours à contre-courant : lorsqu’il tente jeune de rejoindre la salle du patriarche Abdulmanap Nurmagomedov, ce dernier lui conseille de se raser les cheveux. Magomedov, très attaché à sa longue crinière, quitte les lieux, fidèle à lui-même et à son image.
Une célébrité virale… et sulfureuse
Avec 1,8 million de fans sur Instagram, Sharaputdin Magomedov est un phénomène. Son apparence, son histoire et son aura en ont fait un personnage ultra-populaire bien avant son arrivée à l’UFC. Mais sa notoriété ne doit pas tout au sport : une altercation dans un centre commercial russe, captée par une caméra de vidéosurveillance, a également fait le tour du web. L’affaire a été classée, mais l’image du combattant agressif est restée. Loin de s’en offusquer, Magomedov y voit presque un coup de publicité involontaire.
Car dans l’univers de l’UFC, où la ligne entre héros et anti-héros est souvent floue, le bad buzz est une monnaie courante.
L’heure du rebond pour Sharaputdin Magomedov
Sportivement, ses débuts à l’UFC ont été mitigés. Malgré deux victoires aux points contre Bruno Silva et Michal Oleksiejczuk, puis un TKO contre Antonio Trocoli, Magomedov n’a pas encore livré le combat spectaculaire que l’on attend de lui. Sa première défaite contre Michael Page a soulevé des doutes. Était-il vraiment au niveau des top 10 ? Ou simplement une curiosité marketing ?
Le combat contre Marc-André Barriault est donc crucial. Le Canadien est robuste, expérimenté et moins flashy, mais représente un test révélateur. Pour Magomedov, c’est l’occasion de rappeler qu’il n’est pas qu’un physique ou une histoire singulière, mais bien un prétendant crédible dans la catégorie des -84kg.
