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Le tennis professionnel : une opportunité d’investissement globalisée

Sport mondial par excellence, le tennis professionnel est l’un des rares disciplines à générer une audience véritablement planétaire tout au long de l’année. De l’Open d’Australie en janvier au Masters en novembre, en passant par Wimbledon ou Roland-Garros, il enchaîne les rendez-vous majeurs dans des pays variés. Cette continuité et cette dispersion géographique en font un terrain attractif pour investir.

Mais investir dans le tennis implique une bonne compréhension de sa structure singulière : contrairement aux sports collectifs, il repose largement sur des acteurs individuels. Les joueuses et joueurs sont indépendants, gèrent leurs propres équipes (coach, kiné, agent) et sont rémunérés via les prize money et les sponsors. Les circuits eux-mêmes (ATP, WTA, ITF, etc.) sont indépendants, avec des logiques concurrentes.

Cela signifie que les opportunités d’investissement ne concernent pas un seul modèle économique global, mais plutôt une constellation d’acteurs : tournois, académies, marques, athlètes, équipementiers, plateformes de diffusion ou d’analyse de données.

Investir dans les tournois : la rentabilité des « événements premium »

Posséder ou co-organiser un tournoi professionnel est l’une des principales portes d’entrée pour les investisseurs institutionnels. En 2024, le groupe américain IMG a racheté de nouveaux ATP 250 et 500 pour les repositionner stratégiquement. Les tournois les plus rentables sont évidemment ceux du Grand Chelem, mais leur accès est verrouillé.

Cependant, des catégories intermédiaires comme les ATP 500, WTA 1000 ou certains Masters juniors deviennent de plus en plus attractives, notamment dans des villes émergentes (Abu Dhabi, Zhuhai, Guadalajara). Ces tournois peuvent générer des recettes importantes via :

  • les droits TV (revendus localement ou via des plateformes mondiales),

  • le sponsoring (banques, assurances, marques de luxe),

  • la billetterie et l’hospitalité,

  • la revente de naming ou d’actifs numériques (NFT, streaming propriétaire).

Les tournois sur sol européen ou asiatique, encore sous-exploités, peuvent représenter des actifs intéressants à moyen terme pour un investisseur audacieux.

Les académies privées : un modèle éducatif et lucratif

Autre piste stratégique : les centres de formation privés, ou académies de tennis. Le modèle a été largement développé par Nick Bollettieri dès les années 80 aux États-Unis (IMG Academy), puis imité en Espagne (Rafa Nadal Academy), en France (Mouratoglou), ou encore à Dubaï.

Ces structures combinent sport, éducation et marketing, et génèrent des revenus sur plusieurs volets :

  • frais de scolarité élevés (entre 40 000 et 100 000 € l’année),

  • stages grand public (amateurs ou enfants de haut niveau),

  • sponsoring et partenariats d’image,

  • intégration d’une marque ou d’un circuit junior,

  • revente de parts de propriété.

Les académies se positionnent comme des marques à part entière et peuvent constituer un actif immobilier et sportif valorisable.

Parier sur les joueurs : sponsoring ou gestion de carrière du tennis professionnel

Dans le tennis, certains investisseurs choisissent de miser sur un ou plusieurs talents prometteurs, en échange d’un pourcentage sur leurs futurs gains (modèle de type capital-risque). Cela peut passer par :

  • un contrat de soutien logistique (prise en charge des frais de déplacement, hébergement, staff),

  • un contrat d’image avec retour sur primes de tournois,

  • ou la création d’une structure d’accompagnement, comme Team 8 (société cofondée par Roger Federer).

C’est un pari risqué, mais avec une énorme plus-value possible. Un joueur du top 10 mondial peut générer plusieurs dizaines de millions d’euros annuels via ses primes et ses sponsors.

Investir dans les technologies liées au tennis professionnel

Autre piste à fort potentiel : les startups technologiques qui gravitent autour du tennis. Analyse de données, capteurs de raquettes, plateformes de coaching à distance, objets connectés, outils d’entraînement immersifs : la digitalisation du sport touche aussi le tennis.

Des acteurs comme SwingVision, Playsight ou Kitman Labs proposent des outils pour analyser les coups, optimiser les temps de réaction, prévenir les blessures. Ces technologies sont utilisées par les pros… mais aussi par les clubs, les fédérations et les passionnés. Investir dans ces entreprises, à l’instar de Serena Ventures ou du fonds 777 Partners, permet de miser sur la croissance globale du sport.

Les clubs et ligues privées : la future révolution du tennis ?

Enfin, un changement structurel pourrait offrir une nouvelle porte d’entrée massive pour les investisseurs : la création de ligues fermées ou semi-fermées, à l’image de l’UTS (Ultimate Tennis Showdown) ou du projet de Ligue Mondiale envisagé par des investisseurs saoudiens.

Ce type de ligue permettrait de centraliser les revenus, mieux coordonner les calendriers, améliorer la lisibilité pour les fans, et offrir des retours sur investissement plus prévisibles. Mais cela heurte la structure actuelle du tennis mondial et fait débat.

Quel avenir pour l’investissement dans le tennis professionnel ?

Le tennis est une terre d’investissement atypique, en raison de son éclatement structurel et de son ancrage individuel. Mais pour les investisseurs stratégiques, patients et innovants, il recèle des opportunités uniques, notamment sur les segments éducatifs, événementiels et technologiques.