Damian Penaud est un joueur à part. Capable de renverser le cours d’un match sur une accélération, l’ailier de l’Union Bordeaux-Bègles s’impose comme l’un des meilleurs finisseurs du rugby mondial. Avec son style chaloupé, son flair hors norme et une capacité à surgir là où on ne l’attend pas, il est devenu une pièce maîtresse du XV de France. Pourtant, son parcours a été tout sauf linéaire.
La filiation rugbystique assumée de Damian Penaud
Né en 1996 à Brive, Damian Penaud est le fils d’un international tricolore : Alain Penaud. Très vite, il baigne dans l’univers du rugby et intègre les structures de formation de l’ASM Clermont, où il progresse à une vitesse impressionnante. Initialement formé au poste de centre, c’est à l’aile qu’il révèle tout son potentiel destructeur.
À Clermont, il devient titulaire à seulement 21 ans et participe activement au titre de champion de France en 2017. Mais c’est surtout en bleu qu’il va se métamorphoser.
Une ascension en bleu sans fausse note
Appelé pour la première fois en équipe de France en 2017, Penaud connaît des débuts discrets. Mais dès le Tournoi des Six Nations 2019, il devient incontournable. Match après match, essai après essai, il s’impose comme l’un des meilleurs marqueurs de la sélection tricolore.
Son registre est complet : vitesse, appuis, sens de l’anticipation, gestion des duels en un contre un. Mais ce qui fascine surtout chez lui, c’est sa manière presque instinctive d’évoluer sur le terrain. Il lit les actions comme un ouvreur, sent les coups comme un numéro 9, et finit comme un vrai chasseur d’essai.
Bordeaux-Bègles, un nouveau défi pour Damian Penaud
Après avoir tout connu à Clermont, Damian Penaud fait le pari de rejoindre l’Union Bordeaux-Bègles en 2023. Un choix mûri, motivé autant par le projet sportif que par l’envie de sortir de sa zone de confort. À Bordeaux, sous les ordres de Yannick Bru, il continue de briller, portant les Girondins jusqu’en demi-finales du Top 14.
Il s’y impose comme un leader offensif, tout en conservant cette liberté de mouvement qui fait sa force. À l’UBB, il joue un rugby plus ouvert, plus délié, et peut exploiter à fond sa vision du jeu et ses qualités naturelles.
Un mondial frustrant mais révélateur
Lors de la Coupe du monde 2023, organisée en France, Damian Penaud arrive avec le statut de star offensive. Il est attendu, scruté, ciblé. Malgré l’élimination cruelle en quart de finale face à l’Afrique du Sud, il réussit une belle campagne avec plusieurs essais importants.
Mais ce Mondial a aussi montré une autre facette de son jeu : sa capacité à défendre, à se sacrifier pour le collectif, à rester dangereux même quand il touche peu de ballons. Cette maturité nouvelle est un signal fort : Penaud n’est plus seulement un soliste, c’est un homme de collectif.
Un statut de leader offensif affirmé
Aujourd’hui, Damian Penaud n’a plus rien à prouver. Il est le meilleur marqueur d’essais en activité avec le XV de France, devant des légendes comme Vincent Clerc ou Serge Blanco. À chaque sortie, il fait peser une menace permanente sur les défenses adverses. Sa gestuelle, son relâchement, sa capacité à trouver les intervalles et à éliminer en un éclair font de lui une arme redoutable.
Mais ce qui frappe le plus, c’est sa régularité : rarement blessé, toujours impliqué, jamais dépassé par les enjeux. Il ne joue pas pour la galerie, il joue pour faire gagner.
Et après ?
À seulement 28 ans, Damian Penaud est encore dans ses meilleures années. Le XV de France aura besoin de lui pour les grandes échéances à venir, que ce soit les prochains Six Nations ou la Coupe du monde 2027 en Australie. Avec des automatismes toujours plus rodés, et une entente remarquable avec Antoine Dupont ou Matthieu Jalibert, il peut continuer à faire des ravages.
Son avenir semble solidement ancré à Bordeaux, mais dans un rugby en pleine évolution, rien n’est figé. Une chose est sûre : où qu’il joue, Penaud continuera de fasciner.
