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Judo : la FIJ réintègre pleinement les athlètes russes 

La Fédération internationale de judo (IJF) a annoncé, jeudi 27 novembre, la pleine réintégration des athlètes russes dès le Grand Slam d’Abu Dhabi ce vendredi. L’instance estime que les judokas russes ne sont pas responsables des décisions de leur gouvernement, en l’occurrence ici le régime de Vladimir Poutine, sanctionné pour avoir envahi l’Ukraine à grande échelle en février 2022. Cette décision, qui va forcément faire débats, pourrait pousser d’autres fédérations sportives à faire de même.

Une bonne nouvelle pour le judo russe. La Fédération internationale de judo (FIJ) a annoncé, le jeudi 27 novembre dans un communiqué, la pleine réintégration des athlètes russes, impliquant leur hymne et leur drapeau national. Cette mesure prend effet à compter du Grand Slam d’Abu Dhabi 2025, qui démarre ce vendredi.

« Les athlètes ne sont pas responsables des décisions prises par les gouvernements »

Selon la FIJ, « les athlètes ne sont pas responsables des décisions prises par les gouvernements ou d’autres institutions nationales » et qu’il est du devoir de la fédération de protéger le sport et ses athlètes. L’instance dit s’être appuyée sur ses « valeurs de paix, d’unité et d’amitié » pour prendre sa décision.

Cette réintégration pleine réaffirmerait son rôle en tant que fédération véritablement mondiale et renforcerait son engagement en faveur d’une gouvernance équitable, transparente et fondée sur des valeurs. « Le judo est un sport qui promeut toujours l’amitié, le respect, la solidarité et la paix », souligne la FIJ. En dernier argument, l’organisation ajoute : « le sport est le dernier pont qui unit les peuples et les nations dans des situations et des environnements conflictuels très difficiles ».

La Fédération russe de judo parle d’une « décision historique »

Dans la suite de son communiqué, la FIJ affirme que « la Russie a toujours été une nation de premier plan dans le monde du judo » et que « son retour complet devrait enrichir la compétition à tous les niveaux tout en respectant les principes d’équité, d’inclusion et de respect de l’IJF ». La fédération estime d’ailleurs qu’il était devenu inapproprié d’interdire le drapeau et l’hymne russe alors que les athlètes biélorusses ont déjà été autorisés à participer pleinement aux compétitions. Pour sa part, la Fédération russe a salué une « décision historique » de la FIJ. « Nous remercions l’IJF pour cette décision si longtemps attendue, juste et courageuse », a réagi son président, Sergueï Soloveïtchik.

La Russie a boycotté les JO de Paris 

Ramant à contre courant de la tendance à l’époque, la FIJ avait refusé en février 2022 de bannir les athlètes russes comme le recommandait le CIO, suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Elle ne les avait exclus qu’à partir de septembre 2022. Mais en 2023, l’instance avait été l’une des premières à admettre de nouveau – sous bannière neutre  – les athlètes russes et biélorusses, provoquant le boycott de la délégation ukrainienne lors des Championnats du monde de Doha.

En juin dernier, les Biélorusses ont été pleinement ré-autorisés aux Mondiaux de Budapest, malgré là encore les réticences de l’Ukraine qui s’était retirée de la compétition. Les judokas russes n’avaient pas  participé aux JO de Paris 2024 sous bannière neutre. Leur fédération avait boycotté cet événement, jugeant les conditions « humiliantes ».

D’autres sports pourraient s’inspirer du judo

Sur le réseau social Telegram, le ministre russe des Sports, Mikhaïl Degtiariov, a également bien accueilli la décision de la FIJ. Il a surtout rappelé que le judo était « l’un des sports préférés des Russes » et qu’« environ un demi-million de citoyens le pratiquent régulièrement ». Selon lui, c’était important pour le pays, le judo étant « un sport présidentiel » en Russie.

En effet, Vladimir Poutine est un judoka accompli. Le maître du Kremlin a même fait longtemps office de « président honoraire » de la Fédération russe de judo. Ceci explique peut-être cela…Qu’importe, la décision de la FIJ pourrait pousser d’autres fédérations internationales à réintégrer pleinement la Russie, comme le tennis. Pour ce qui concerne les sports collectifs, ce sera en revanche difficile. La Russie a notamment été bannie par la FIFA (football) et la FIBBA (basketball).