À 35 ans, le colosse du judo français surprend encore. Alors qu’il prépare son retour sur les tatamis, Teddy Riner n’exclut pas une reconversion politique et vise, pourquoi pas, la présidence de la République.
Un champion qui voit plus loin que le sport
Teddy Riner n’a plus rien à prouver dans l’arène sportive. Avec cinq titres olympiques, dont trois en individuel et deux en équipe, le judoka du PSG Judo s’est hissé au rang de légende vivante. Mais l’homme aux multiples couronnes envisage déjà l’après. Interrogé par l’AFP, il a lâché une phrase qui a fait l’effet d’une onde de choc : « Pour moi, le meilleur rôle, ce serait président. » Un mot lâché sans détour, qui a immédiatement nourri les débats et fait réagir bien au-delà du monde du sport.
La voix d’un citoyen engagé
Pour Riner, la réflexion n’a rien d’un caprice de star. « Je suis sportif de haut niveau, et on a tendance à nous dire qu’on n’a pas à prendre la parole. Mais je suis citoyen avant tout », affirme-t-il. Derrière cette déclaration se dessine une volonté claire : participer activement à la vie démocratique, non pas pour occuper un poste honorifique, mais pour avoir une véritable capacité de transformation. « Si demain je rentre en politique, ce n’est pas pour être ministre, c’est pour avoir un rôle qui fait changer des choses », insiste-t-il. Ses mots traduisent une ambition qui dépasse le simple coup médiatique.
La politique comme un nouveau combat
Riner n’hésite pas à faire le parallèle entre une éventuelle carrière politique et sa trajectoire sportive. Dans le judo, rappelle-t-il, rien ne s’est fait seul : « Quand je suis arrivé dans le judo, j’ai pris un excellent préparateur physique, un psychologue, un excellent entraîneur. Si demain je devais faire une carrière en politique, je ferais pareil. » Le champion sait que son succès est né d’un collectif d’experts et de soutiens solides. Cette conception d’un leadership partagé, axé sur la confiance et l’entourage, il l’imagine transposable au sommet de l’État.
Le retour aux fondamentaux du judo
Mais avant de parler d’Élysée, Teddy Riner garde un pied bien ancré sur les tatamis. Après avoir marqué les Jeux olympiques de Paris en portant la flamme aux côtés de Marie-José Pérec, il a annoncé un retour à la compétition dans les « deux à trois mois ». À 35 ans, il ne veut pas tourner la page trop vite. Ses ambitions restent sportives, et son nom continue de faire trembler ses futurs adversaires. Le défi est double : prolonger sa carrière au plus haut niveau et préparer sereinement une reconversion qui pourrait bouleverser son image publique.
Une popularité hors normes
La force de Riner réside dans un capital sympathie rare. Héros tricolore, respecté pour sa carrière exemplaire, il bénéficie d’une aura qui dépasse les frontières du sport. Son imposante stature, sa gentillesse assumée et son goût du défi en font une personnalité inspirante. Dans un pays où les athlètes de haut niveau suscitent une immense admiration, son éventuelle entrée en politique aurait toutes les chances de bousculer le jeu. Ses paroles rappellent que les sportifs, longtemps tenus à l’écart des débats publics, revendiquent désormais un droit de cité et une légitimité à intervenir sur les grandes questions nationales.
L’exemple des sportifs devenus politiques
Riner ne serait pas le premier à tenter l’aventure. De Michel Platini, longtemps pressenti pour un rôle au sommet de l’UEFA, à Lilian Thuram, engagé dans la lutte contre le racisme, en passant par David Douillet, devenu ministre des Sports, l’histoire regorge de champions qui ont pris part à la vie politique. Mais le judoka place la barre plus haut : il ne parle pas d’un rôle secondaire, mais directement de la présidence. Un pari audacieux, qui semble pourtant cohérent au regard de son tempérament.
Une déclaration à prendre au sérieux ?
Reste à savoir si l’annonce relève de la boutade ou d’un projet réfléchi. Riner aime surprendre et ne cache pas ses ambitions. Sa carrière sportive démontre qu’il sait se donner les moyens d’atteindre des objectifs apparemment inaccessibles. « Avec Teddy, rien n’est jamais impossible », confient souvent ses proches. Sa parole, même hypothétique, pèse lourd dans le débat public, et révèle le désir croissant de voir émerger des figures issues de la société civile, loin des parcours politiques traditionnels.
Le judoka, futur président ?
L’image de Teddy Riner à l’Élysée peut sembler improbable. Mais elle illustre une aspiration plus large : celle de voir des personnalités populaires, compétentes et proches du peuple incarner le pouvoir. Pour l’heure, Riner reste un athlète concentré sur ses prochains combats. Mais dans un futur pas si lointain, son nom pourrait bien apparaître dans une autre arène, celle de la politique française. Et si l’histoire du sport a prouvé une chose, c’est que Teddy Riner sait toujours trouver la clé pour surprendre.
