Originaire de San Candido, dans les Alpes italiennes, Jannik Sinner a connu un parcours singulier. Avant de choisir la raquette, il a longtemps été un skieur de haut niveau. Ce n’est qu’à 13 ans qu’il décide de se consacrer pleinement au tennis. Bien lui en a pris : à 22 ans, il fait désormais partie du top mondial, et a remporté l’Open d’Australie 2024, son premier tournoi du Grand Chelem, en battant Novak Djokovic en demi-finale puis Daniil Medvedev en finale.
Un tempérament glacial, une main de feu
Ce qui marque d’emblée chez Jannik Sinner, c’est son calme. Presque stoïque sur un court, il montre peu d’émotions. Pas d’excès, pas de cris, juste de la concentration, un regard d’acier et une détermination sans faille. Ce flegme n’est pas un désintérêt : il est l’arme d’un mental à toute épreuve.
Dans le jeu, Sinner se distingue par sa puissance et sa régularité. Son coup droit est une arme redoutable, capable de percer n’importe quelle défense, et son revers à deux mains est d’une précision chirurgicale. Il s’appuie sur un excellent jeu de jambes, fruit de ses années de ski, qui lui permet d’atteindre toutes les balles sans jamais donner l’impression de forcer.
Jannik Sinner, un travailleur acharné
Derrière cette montée en puissance, il y a un entraînement rigoureux. Depuis son adolescence, Sinner s’est entouré d’un staff exigeant, avec notamment Riccardo Piatti, l’un des entraîneurs les plus respectés du circuit, avant de confier les rênes à Simone Vagnozzi et Darren Cahill. Ensemble, ils ont mis en place un programme de progression millimétré, autant technique que mental.
Sinner ne brûle pas les étapes. Chaque saison, il ajoute une nouvelle corde à son arc : une meilleure première balle, un jeu vers l’avant plus assumé, une volée plus propre. C’est cette méthode patiente et sérieuse qui lui a permis d’atteindre un tel niveau de maturité à un si jeune âge.
La consécration à Melbourne
Le point d’orgue de cette progression reste bien sûr l’Open d’Australie 2024. Après une deuxième partie de saison 2023 impressionnante, marquée par une victoire en Coupe Davis avec l’Italie, Sinner a démarré l’année tambour battant. À Melbourne, il a signé une performance majuscule : aucun set perdu jusqu’à sa demi-finale contre Djokovic, puis un retour improbable face à Medvedev en finale après avoir été mené deux manches à rien.
Cette victoire a été saluée par l’ensemble du circuit. Non seulement parce qu’il est le premier Italien à remporter ce tournoi, mais aussi parce qu’il a battu deux membres du top 3 dans des matchs à haute intensité. La preuve qu’il n’est plus un simple outsider.
La popularité croissante de Jannik Sinner
Longtemps discret dans les médias, Sinner s’ouvre peu à peu. Il a su conquérir le cœur des fans italiens, mais aussi celui du grand public grâce à son humilité et à son fair-play. Il parle peu, mais bien. Jamais un mot de travers, toujours un mot pour son adversaire, et une volonté d’inspirer la jeunesse italienne.
Sa popularité dépasse même le cadre du tennis. En Italie, il est devenu une figure médiatique, invité dans des émissions, sollicité pour des campagnes de publicité. Pourtant, il garde la tête froide et continue de faire du terrain sa priorité absolue.
Un avenir encore plus grand ?
Avec déjà un Majeur à son actif, une place stable dans le top 5, et encore beaucoup de marge de progression, Jannik Sinner semble destiné à remporter d’autres grands titres. Sa prochaine cible ? Roland-Garros, où il devra faire parler sa régularité sur la terre battue. Wimbledon, avec sa capacité à frapper fort dès le retour, est aussi un terrain où il peut briller.
Sinner est l’un des rares joueurs de la nouvelle génération à pouvoir rivaliser avec les meilleurs sur toutes les surfaces. S’il reste épargné par les blessures, il pourrait s’installer durablement au sommet du tennis mondial et pourquoi pas, succéder à Djokovic et Nadal en tant que grand patron du circuit.
