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Islam Makhachev, le nouveau roi du MMA mondial

Kevin Jousset

Kevin Jousset

Champion incontesté des poids légers à l’UFC, Islam Makhachev incarne l’efficacité du système de formation daghestanais, combinant rigueur, stratégie et puissance. Son parcours, marqué par une discipline sans faille et une domination tactique dans l’octogone, en fait aujourd’hui l’un des combattants les plus redoutés de la planète.

La formation d’Islam Makhachev forgée dans la tradition du Daghestan

Né à Makhatchkala en 1991, Islam Makhachev a grandi dans une région où le sport, notamment la lutte, est une valeur cardinale. Très tôt, il rejoint le circuit du sambo, sport de combat russe combinant judo, grappling et techniques de soumission. Dès ses débuts, il se distingue par sa discipline et sa capacité à neutraliser ses adversaires sans fioritures. En 2016, il devient champion du monde de sambo, ajoutant ainsi une ligne de prestige à son palmarès et attirant l’attention de l’UFC.

Mais plus que les titres, c’est la méthode de formation qui frappe les observateurs. Entraîné par Abdulmanap Nurmagomedov, père de Khabib, Islam est le fruit d’un système rigoureux basé sur l’endurance, la maitrise technique et la lecture tactique du combat. À l’instar de son mentor, il adopte un style de lutte contrôlé, qui vise à dominer l’adversaire au sol tout en minimisant les risques.

Une montée patiente et stratégique à l’UFC

Makhachev débute à l’UFC en 2015. Après une victoire prometteuse pour ses débuts, il connaît un léger revers en s’inclinant contre Adriano Martins par KO. Une défaite qui servira de leçon. Dès lors, il s’impose une ligne de conduite stricte : ne jamais sous-estimer un adversaire et toujours imposer son rythme au combat. Entre 2016 et 2021, il aligne une série de victoires impressionnantes face à des vétérans comme Gleison Tibau, Davi Ramos ou encore Dan Hooker.

La consécration arrive en octobre 2022, lorsqu’il affronte Charles Oliveira, alors champion intérimaire, lors de l’UFC 280. Survolant le combat avec une démonstration tactique et physique, Makhachev soumet le Brésilien au deuxième round et s’empare du titre de champion des poids légers. Dans la foulée, il défend victorieusement sa ceinture contre Alexander Volkanovski dans un combat d’anthologie à Perth, consolidant son statut de numéro 1.

La domination d’Islam Makhachev qui interroge sur l’avenir de la catégorie

Depuis sa prise de pouvoir, Islam Makhachev est devenu un problème insoluble pour la division. Aucun adversaire n’est parvenu à briser son jeu au sol, ni à imposer un rythme qui le déstabiliserait. Sa capacité à étouffer ses opposants, à contrôler l’espace et à éviter les échanges inutiles en fait un maître tacticien. Son style n’est peut-être pas le plus spectaculaire, mais son efficacité est redoutable.

La question se pose désormais : qui pourra renverser le roi ? Arman Tsarukyan, prometteur combattant arménien, est souvent cité comme le plus sérieux rival. Leur première confrontation en 2019, remportée par Makhachev aux points, fut l’un des combats les plus techniques de la décennie. Une revanche pourrait redéfinir la hiérarchie.

Hors de la cage, une figure humble et engagée

À l’image de Khabib, Islam cultive un profil discret et une communication mesurée. Il évite les provocations, refuse les clashs médiatiques et reste fidèle à ses principes. Très impliqué dans le développement du MMA en Russie, il finance des académies et participe à des stages pour les jeunes, avec la volonté de transmettre une certaine éthique du sport.

Cette humilité, couplée à une domination implacable, lui vaut le respect d’une grande partie du public, même en dehors de sa sphère culturelle. Il est aujourd’hui perçu comme un champion complet, tant par ses compétences que par son attitude.