Ce mardi matin, la direction de l’arbitrage a convié les journalistes pour dévoiler les grandes lignes de la saison 2024-2025. Autour d’Antony Gautier, directeur de l’arbitrage, Romain Delpech, responsable de la VAR, a présenté les évolutions prévues pour l’assistance vidéo en Ligue 1. Un sujet sensible, qui cristallise depuis plusieurs années débats et polémiques. Si l’outil a indéniablement modifié le visage du football professionnel, il reste encore perçu par beaucoup comme une source de coupures et de frustrations.
Réduire les temps morts, un objectif prioritaire
« Il y a des efforts à faire, pour optimiser ce temps de jeu », a admis d’entrée Romain Delpech. Le responsable de la VAR a rappelé que l’assistance vidéo ne devait pas devenir un frein à la fluidité du match. Vidéo à l’appui, il a pris l’exemple d’Angers-Le Havre, où il avait fallu plus de trois minutes pour rendre une décision finale. « Trop long », selon lui.
L’objectif est donc clair : réduire au maximum le délai entre l’action litigieuse et la décision arbitrale. « L’arbitre vidéo doit proposer les meilleurs angles possibles pour le terrain », a insisté Delpech. Plus question de multiplier les échanges pour convaincre l’arbitre central. « On ne veut plus voir un arbitre vidéo qui essaye de convaincre. » Autrement dit, l’assistance doit être un outil de clarification, pas un contre-pouvoir.
La VAR, un appui et non un substitut
L’un des axes majeurs de la réforme vise à replacer l’arbitre central au cœur du processus décisionnel. « Les arbitres peuvent solliciter la VAR pour consulter des images bord terrain, notamment en fin de match », a expliqué Delpech. Mais cette démarche reste une aide, et non une délégation de pouvoir.
Point important : un recours à la VAR ne pèsera pas sur la notation des arbitres. La hiérarchie souhaite ainsi dédramatiser le processus et rappeler que l’outil n’est là que pour corriger les erreurs manifestes. « L’arbitre est un acteur du jeu, mais pas l’acteur principal. Notre rôle, c’est de permettre aux joueurs de s’exprimer dans les meilleures conditions », souligne Delpech.
Une évolution continue de l’outil
L’utilisation de la VAR est encore relativement récente dans le football. Chaque saison apporte son lot d’enseignements. « Il y a toujours des petites améliorations, l’idée c’est de voir comment utiliser l’outil à bon escient », poursuit Delpech. Pour lui, la clé réside dans la communication entre le terrain et l’assistance vidéo.
L’enjeu est double : fournir les images les plus pertinentes en un temps réduit, et instaurer un dialogue clair avec l’arbitre central. Cette relation de confiance doit permettre d’apaiser les tensions et de désamorcer certains moments conflictuels, notamment lors des matchs à haute intensité.
Vers une véritable plus-value pour la Ligue 1
L’ambition affichée est de transformer la VAR en une véritable plus-value pour le spectacle. « Ce que j’ai demandé aux arbitres, c’est qu’il y ait une réelle communication qui puisse s’établir, pour devenir un véritable appui », confie Delpech. Autrement dit, il ne s’agit plus seulement de trancher les litiges, mais aussi de fluidifier le jeu et d’offrir aux spectateurs une expérience plus sereine.
En filigrane, la Ligue 1 espère améliorer son image. Trop souvent critiquée pour ses interruptions interminables, elle souhaite montrer un visage plus moderne, capable d’intégrer la technologie sans sacrifier l’essence du football.
Un premier bilan encourageant
Même si la saison vient à peine de commencer, les premiers retours sont jugés positifs. « Sur ces deux premières journées, nous sommes dans la continuité de la fin de saison dernière, qui avait été satisfaisante », explique Delpech. Pour lui, l’évolution est nette depuis un an et demi. La VAR est désormais mieux intégrée, mieux acceptée, et utilisée avec davantage de discernement.
Le chantier reste vaste, mais la direction de l’arbitrage veut croire que les ajustements porteront leurs fruits. Entre rapidité de décision, pertinence des images et confiance renforcée entre arbitres, la VAR pourrait enfin passer du statut de source de controverse à celui de véritable outil au service du jeu.
