Ecarté après les polémiques liées aux déclarations de son entourage, Adrien Rabiot pourrait être réintégré à l’OM. Mais Roberto De Zerbi et la direction attendent de lui plus qu’un simple mea culpa : des regrets clairs et une prise de distance ferme vis-à-vis des propos de sa mère.
Une ouverture sous conditions
Depuis plusieurs jours, l’avenir d’Adrien Rabiot à l’Olympique de Marseille suscite débats et incertitudes. Écarté de l’effectif professionnel après les tensions nées autour de son entourage, le milieu de terrain entrevoit une possible réintégration. Roberto De Zerbi, nouvel entraîneur de l’OM, n’a pas fermé la porte à son retour. Mais il a clairement posé ses conditions : Rabiot devra exprimer publiquement ou en interne des regrets, et surtout se dissocier des déclarations de sa mère et conseillère, Véronique Rabiot.
Lors d’un entretien d’environ une demi-heure vendredi, à la veille du match face au Paris FC, De Zerbi aurait délivré ce message sans ambiguïté. Selon plusieurs sources proches du club, l’Italien a insisté sur la nécessité pour son joueur de rétablir une relation de confiance, non seulement avec le staff, mais aussi avec la direction et ses coéquipiers.
Le passif des déclarations de Véronique Rabiot
Si le joueur a déjà présenté ses excuses après l’incident de la bagarre qui avait terni son image, l’affaire ne s’arrête pas là. Le problème se situe désormais dans les mots de son entourage, et plus précisément de sa mère. Connue pour son rôle très actif dans la carrière de son fils, Véronique Rabiot a multiplié les interventions médiatiques ces dernières semaines, s’en prenant directement aux dirigeants de l’OM et à l’entraîneur italien.
Ces critiques, jugées déplacées et contre-productives par la direction, ont fragilisé la position du joueur, alors même qu’il restait sur de bonnes performances sportives. De Zerbi, lui, aurait mal vécu ces attaques, considérant qu’elles minaient son autorité auprès du groupe et compromettaient l’équilibre fragile de son vestiaire.
C’est donc sur ce terrain précis que le club attend désormais un geste fort de la part du milieu international français : condamner, ou au moins désavouer, les propos tenus par son entourage.
Une question d’ego et de crédibilité
Au-delà de la relation personnelle entre le joueur et son entraîneur, c’est bien l’image institutionnelle de l’OM qui est en jeu. Après un été marqué par les turbulences, la direction souhaite affirmer son autorité et sa cohérence. Réintégrer Rabiot sans contrepartie risquerait d’envoyer un signal de faiblesse, donnant l’impression que les joueurs ou leurs proches peuvent dicter leur loi.
De Zerbi, reconnu pour son exigence et sa rigueur, voit dans cette situation un test de loyauté. Le technicien italien estime que Rabiot doit prouver, par des paroles et par des actes, qu’il est prêt à se fondre dans le collectif et à mettre de côté les interférences extérieures. C’est une manière aussi de réaffirmer que, dans son projet, l’intérêt du groupe prime toujours sur les individualités.
Le vestiaire favorable à son retour
Pourtant, malgré cette crise, Adrien Rabiot conserve de solides soutiens dans le vestiaire. Plusieurs leaders de l’équipe auraient fait part à De Zerbi de leur souhait de le voir réintégré. Le milieu de terrain, fort de son expérience internationale et de son profil technique, reste une pièce précieuse dans l’effectif olympien.
Ce soutien interne constitue un atout pour le joueur, qui sait qu’il n’est pas isolé. Mais il ne suffira pas, sans un geste clair de sa part. Les coéquipiers eux-mêmes attendent qu’il clarifie sa position, afin d’éviter que les tensions extérieures ne rejaillissent sur la dynamique collective.
La balle dans le camp de Rabiot
En définitive, le sort d’Adrien Rabiot dépend désormais de lui seul. Le club ne demande pas un mea culpa éternel, mais un signe clair de sa volonté de tourner la page. Rabiot doit choisir entre deux options : accepter d’exprimer publiquement ses regrets et condamner les propos de son entourage, ou persister dans le silence et risquer une mise à l’écart prolongée.
Ce dilemme prend d’autant plus de relief que le joueur dispose d’offres de clubs étrangers, qui pourraient lui permettre de rebondir loin de Marseille. Mais selon plusieurs sources proches du dossier, il ne serait pas opposé à l’idée de poursuivre l’aventure à l’OM, à condition que les relations avec le staff soient clarifiées.
Une décision lourde de conséquences
Le feuilleton Rabiot illustre une problématique récurrente dans le football moderne : la place de l’entourage dans la carrière des joueurs. Quand les proches s’expriment publiquement, leurs propos peuvent avoir un impact direct sur la trajectoire sportive. Pour l’OM, le cas Rabiot est aussi une occasion de réaffirmer son autorité et de rappeler que la discipline collective prime sur les individualités.
Dans les prochains jours, le milieu international devra trancher. Ses excuses, si elles viennent, pourraient rouvrir la porte à une réintégration rapide, alors que l’OM a besoin de toutes ses forces pour aborder une saison exigeante. Mais son refus ou son silence prolongé signifierait probablement un départ.
