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Droits TV : bouée financière vitale pour les clubs

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La Ligue 1+, la nouvelle plateforme de streaming de la LFP, a fait un démarrage remarqué avec plus de 600.000 abonnés dès sa première semaine. Mais derrière ce succès, la réalité économique des clubs de Ligue 1 reste fragile. Les droits TV traditionnels pour la saison 2025-2026 se révèlent insuffisants, rendant le succès de la chaîne essentielle pour la survie financière de l’élite française.

Des droits TV en net recul après le retrait de DAZN

La Ligue 1+ s’impose comme un enjeu stratégique pour les clubs français. Après la fin du contrat historique avec DAZN, la LFP a dévoilé ce mardi les montants que les clubs percevront pour la saison 2025-2026. Cette répartition, qui ne prend pas en compte les revenus éventuels de la nouvelle plateforme, illustre à quel point la situation reste tendue.

Le lancement de Ligue 1+ a été un succès retentissant : plus de 600.000 abonnés dès la première semaine ont rejoint la chaîne, apportant un souffle d’optimisme aux dirigeants. Mais malgré cette première performance spectaculaire, les 18 clubs de Ligue 1 se partagent encore un montant limité avant même d’intégrer les recettes de la plateforme. Selon L’Équipe, ce total net s’élève à 80,5 millions d’euros.

Le guide de répartition des droits TV remis aux clubs en août détaille les chiffres de la saison après le retrait de DAZN et son contrat de 400 millions d’euros par an. Les clubs doivent désormais composer avec des revenus bien plus modestes, mettant en lumière l’importance stratégique de la nouvelle plateforme.

Une manne de 334,6 millions d’euros… en théorie

Les droits TV bruts pour la saison 2025-2026 atteignent 334,6 millions d’euros. Ce total comprend plusieurs postes :

  • 85 millions d’euros versés par DAZN pour rompre le contrat un an plus tôt, montant que se partageront les 18 clubs.

  • 78,5 millions d’euros payés par beIN Sports pour l’affiche du samedi à 17h, malgré les tensions récurrentes entre la chaîne qatarienne et la LFP.

  • 129 millions d’euros issus des droits TV internationaux, presque exclusivement reversés aux clubs européens selon leur indice UEFA sur les trois dernières saisons, soit une dizaine de formations.

  • 40 millions d’euros provenant des droits de la Ligue 2, reversés par beIN Sports au pot commun de la LFP avant redistribution.

  • 1 million d’euros pour les résumés et magazines versés par TF1 et un autre million par France TV.

Sur le papier, ce total pourrait sembler confortable. Mais il s’agit de montants bruts, auxquels s’ajoutent des frais importants : taxe Buffet, versements aux syndicats, remboursement des prêts contractés par la LFP et LFP Media, ainsi que les coûts de fonctionnement des deux structures. Après ces ajustements, le total net réellement disponible tombe à 152 millions d’euros.

Une redistribution très inégalitaire

À ce montant net, il faut encore retrancher environ 54,5 millions d’euros destinés au fonds d’investissement CVC, qui continue de capter une part importante des revenus. Après toutes ces déductions, les 18 clubs se partageront finalement 80,5 millions d’euros, dont près de la moitié (35,6 millions) reviendra aux clubs engagés sur la scène européenne.

La répartition dépend également du classement de la saison, des performances sur les cinq derniers exercices et de la notoriété des clubs. Selon L’Équipe, un PSG champion percevrait ainsi 4,67 millions d’euros, tandis que le dernier du championnat se contenterait de 1,44 million. Une situation qui souligne à quel point les clubs sont désormais dépendants des recettes supplémentaires promises par Ligue 1+.

Ligue 1+ : un souffle d’oxygène indispensable

La nouvelle plateforme de streaming représente donc une véritable bouée financière. Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Media, a partagé au micro de RMC ses projections sur les revenus de la chaîne : « Nous avons estimé les revenus de la chaîne à environ 170 millions d’euros. Après déduction des coûts de production et de fonctionnement, il resterait environ 120 millions, ce qui représente une manne significative pour les clubs. »

Si ce chiffre reste loin du milliard espéré lors de l’accord avec Mediapro en 2018, il pourrait toutefois permettre aux formations françaises de respirer et d’assurer une stabilité financière indispensable, notamment pour les clubs moins riches et ceux en difficulté sportive. La réussite commerciale de Ligue 1+ devient ainsi un enjeu central pour l’avenir économique du championnat.

Une saison 2025-2026 sous haute tension

Entre droits TV traditionnels limités et recettes à confirmer de la plateforme, la saison 2025-2026 s’annonce délicate pour la plupart des clubs. Chaque abonnement supplémentaire sur Ligue 1+ sera scruté, chaque partenariat commercial pesé. La survie économique des clubs, de la tête au bas du classement, dépend désormais de cette nouvelle source de revenus, qui pourrait transformer l’équilibre du championnat sur le long terme.

La Ligue 1+, au-delà de son rôle de vitrine du football français à l’international, devient donc un outil vital pour la pérennité financière des clubs, et un test crucial pour la stratégie de la LFP.