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Affaire Rabiot : Jérôme Alonzo se rebelle

Affaire Rabiot

Affaire Rabiot

Après l’altercation entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe, l’Olympique de Marseille a décidé de placer les deux joueurs sur la liste des transferts. Une décision qui fait polémique, notamment auprès de Jérôme Alonzo. L’ancien gardien, passé par l’OM et le PSG, estime que cette gestion ne fait « pas honneur » au club phocéen.

Une altercation qui fait basculer l’OM dans la crise

L’Olympique de Marseille n’a pas tardé à voir sa saison se compliquer. Au lendemain d’une défaite à Rennes pour la première journée de Ligue 1, un incident a éclaté dans le vestiaire. Adrien Rabiot, milieu de terrain international français recruté cet été, s’est accroché avec Jonathan Rowe, l’une des nouvelles recrues offensives. Selon plusieurs témoins, l’altercation a dépassé le simple échange verbal, allant jusqu’à des gestes physiques.

La réaction du club a été immédiate : ce mardi, les deux joueurs ont été officiellement placés sur la liste des transferts. Une décision forte, qui vise à sanctionner un comportement jugé inacceptable par la direction. Mais pour certains observateurs, cette fermeté ressemble davantage à une réaction précipitée qu’à une gestion sereine d’un incident interne.

Jérôme Alonzo : « Cela ne fait pas honneur au club »

Invité à réagir dans les colonnes de La Provence, Jérôme Alonzo n’a pas caché son incompréhension. L’ancien portier, formé à Marseille avant de rejoindre le PSG et aujourd’hui consultant, estime que l’OM envoie le mauvais signal.

« La situation autour de Rabiot ne fait pas honneur au club », a-t-il déclaré. Pour lui, une dispute ponctuelle, même musclée, ne justifie pas de se séparer d’un joueur de ce calibre. « Si ce n’est que ça, des mots et même une baffe ou deux, je pense que c’est une erreur de le placer sur la liste des transferts », poursuit-il.

Au-delà de l’incident lui-même, c’est le timing qui choque Alonzo. « Là, la mer est calme, on est seulement au début de saison. Si tu prends une ‘taule’ à Liverpool ou à Manchester City en Ligue des champions, ça veut dire qu’on ferme les bureaux dans deux mois ? » Une manière ironique de pointer du doigt une réaction qu’il juge disproportionnée.

L’image d’un club qui cède à la caricature

L’ancien gardien s’inquiète surtout de voir l’OM retomber dans des travers souvent reprochés au club : l’instabilité chronique et les décisions prises sous le coup de l’émotion. « Il ne faut pas devenir la caricature de l’OM. Là, ça ne fait pas honneur au club », insiste-t-il.

Selon Alonzo, l’OM s’expose à un double risque : affaiblir son effectif alors que la saison ne fait que commencer, et envoyer un signal négatif à ses supporters comme à ses futurs adversaires. Adrien Rabiot, malgré son caractère parfois clivant, reste un joueur d’expérience, habitué aux grandes compétitions et capable d’apporter une solidité précieuse dans l’entrejeu.

« Avec cet effectif et la Ligue des champions qui arrive, jamais je ne vire Rabiot, même s’il met un coup de boule à Rowe », lâche-t-il avec provocation. Une phrase qui illustre bien l’importance, selon lui, de privilégier la performance sportive à court terme plutôt qu’une démonstration d’autorité.

Une décision à double tranchant

En choisissant de placer Rabiot et Rowe sur la liste des transferts, l’OM envoie un message clair : l’indiscipline ne sera pas tolérée. Mais cette fermeté pourrait se retourner contre le club. D’abord parce que la valeur marchande d’un joueur mis publiquement à l’écart baisse mécaniquement. Ensuite parce que la confiance du vestiaire pourrait être ébranlée si d’autres cadres estiment que la direction agit de manière trop radicale.

Jérôme Alonzo ne s’y trompe pas : « Si tu vires Rabiot pour asseoir une autorité, alors je trouve ça ridicule mais aussi contre les intérêts du club. » Autrement dit, si cette mise à l’écart est une manière pour la direction d’affirmer son pouvoir, elle pourrait affaiblir plus qu’elle ne renforce l’institution.

Un début de saison déjà compliqué

Cette affaire survient alors que l’OM espérait entamer la saison sur des bases solides. Avec un recrutement ambitieux et l’objectif de briller en Ligue des champions, le club phocéen voulait afficher une image de sérénité. Au lieu de cela, la première journée se solde par une défaite et une polémique interne.

Pour les supporters, habitués aux turbulences, la situation n’est pas totalement surprenante. Mais elle interroge sur la capacité du club à gérer la pression et à maintenir une cohésion indispensable à haut niveau. La saison est encore longue, mais cette crise naissante rappelle que l’OM n’est jamais un club comme les autres.

Rabiot, symbole malgré lui

Au-delà du joueur, c’est toute une philosophie de gestion qui est questionnée. Adrien Rabiot, connu pour son caractère affirmé, est devenu le symbole d’une direction marseillaise en quête d’autorité mais peut-être trop prompte à sanctionner. Pour Jérôme Alonzo, l’affaire pourrait laisser des traces : « Sauf s’il y a des choses qu’on ne sait pas et qu’il veut s’en séparer pour d’autres raisons. » Une manière de suggérer que l’OM pourrait utiliser cet incident comme prétexte pour tourner la page avec Rabiot.

Quoi qu’il en soit, le club marseillais se retrouve déjà sous le feu des critiques après seulement une semaine de compétition. Et pour Alonzo, une chose est claire : « Cela ne fait pas honneur à l’OM ».