Le nouveau format du double mixte de l’US Open n’a pas empêché les spécialistes italiens Sara Errani et Andrea Vavassori de s’imposer à nouveau. En finale, ils ont dominé un duo inédit composé d’Iga Swiatek et de Casper Ruud. Un triomphe qui confirme leur statut dans cette discipline trop souvent éclipsée par les tournois de simple.
Un format revisité, mais des vainqueurs immuables
L’édition 2024 de l’US Open a innové en bouleversant l’organisation de son double mixte. Habituellement disputée tout au long de la quinzaine, cette compétition a été condensée sur deux jours, placée avant le début des principaux tableaux de simple et intégrée à la semaine des qualifications. Une volonté claire de lui donner plus de visibilité, en attirant des stars du circuit masculin et féminin.
Seize équipes étaient engagées, dont certaines composées de figures majeures comme Novak Djokovic ou Carlos Alcaraz, venus tenter l’expérience d’un tableau plus léger mais spectaculaire. Pourtant, malgré l’effet d’annonce, les spécialistes de la discipline ont une nouvelle fois démontré leur supériorité. En finale, Sara Errani et Andrea Vavassori, tenants du titre, ont défendu leur couronne avec autorité face au duo glamour formé par la numéro un mondiale Iga Swiatek et le Norvégien Casper Ruud.
Une finale de haut vol
La rencontre, disputée mercredi soir sur le court Louis Armstrong, a tenu toutes ses promesses. Face à la puissance de frappe de Swiatek et à la régularité de Ruud, Errani et Vavassori ont su imposer leur science du double, avec des montées au filet chirurgicales et une complicité évidente.
Le premier set a tourné rapidement à l’avantage des Italiens, vainqueurs 6-3 grâce à leur expérience et à une meilleure cohésion. Mais le second acte a relancé le suspense : profitant d’un léger relâchement de Vavassori au service, Swiatek et Ruud ont arraché le set 7-5, galvanisant le public new-yorkais.
Tout s’est donc joué dans le super tie-break décisif, format habituel pour départager les équipes dans les doubles. Et là encore, l’expérience a parlé : Errani et Vavassori se sont montrés plus solides dans les moments clés, concluant la manche 10-6 après un échange final spectaculaire.
Errani et Vavassori, les maîtres du double
Si leur victoire peut surprendre au vu des noms prestigieux présents dans le tableau, elle s’inscrit pourtant dans la logique de la spécialité. Sara Errani, ancienne finaliste en simple à Roland-Garros, est depuis longtemps une référence en double, avec notamment cinq titres du Grand Chelem féminin à son actif. Andrea Vavassori, plus jeune, s’est construit une solide réputation en double masculin, où sa puissance et son service-volée font merveille.
En associant leurs forces, les deux Italiens forment une paire redoutable, capable d’exploiter chaque faille adverse. Leur entente sur le terrain et leur maîtrise tactique leur permettent de dominer des adversaires, même prestigieux, qui manquent parfois de repères dans ce format particulier.
Swiatek et Ruud : une association prometteuse mais limitée
L’affiche de la finale illustrait parfaitement l’ambition des organisateurs : mettre en avant des stars habituées au simple pour séduire un public plus large. En s’associant, Iga Swiatek, sextuple vainqueure en Grand Chelem, et Casper Ruud, finaliste malheureux en simple à New York en 2022, avaient tout pour attirer l’attention.
Leur parcours fut d’ailleurs impressionnant, avec notamment une victoire contre la paire composée d’Alcaraz et de la Tchèque Karolina Muchova. Mais en finale, leurs limites dans le jeu de double sont apparues. Manque de communication, hésitations dans les zones de couverture, et difficultés dans les échanges rapides au filet ont fait la différence face aux Italiens.
Une mise en lumière bienvenue pour le double
Au-delà du résultat, ce nouveau format de l’US Open marque une volonté claire : donner davantage d’exposition à une discipline trop souvent reléguée au second plan. Le double mixte, par ses spécificités, offre pourtant un spectacle unique, mélange de puissance et de finesse, où la stratégie prime souvent sur la force brute.
La présence de stars comme Djokovic, Alcaraz, Swiatek ou Ruud a permis de braquer les projecteurs sur cette épreuve, attirant des spectateurs qui, parfois, la négligeaient. Si le tournoi n’a duré que deux jours, il a concentré des affiches de prestige et montré l’intérêt croissant du public pour ce type de confrontation.
Une discipline à redynamiser
L’expérience menée à New York pourrait inspirer les autres tournois du Grand Chelem. En condensant le tableau, en y intégrant des têtes d’affiche et en multipliant la communication, les organisateurs ont réussi leur pari : le double mixte a occupé une place centrale dans l’actualité de la première semaine, alors qu’il est souvent éclipsé par les affiches du simple.
Reste désormais à savoir si cette formule sera reconduite, voire élargie. Car si les spécialistes comme Errani et Vavassori continueront sans doute à briller, l’arrivée régulière de stars du simple pourrait renforcer encore davantage l’attrait du tournoi.
La confirmation des Italiens
En dépit d’un format revisité et d’adversaires prestigieux, Sara Errani et Andrea Vavassori ont une nouvelle fois démontré leur maîtrise du double mixte. Leur victoire face à Swiatek et Ruud rappelle une vérité simple : dans cette discipline, l’expérience et la complémentarité priment sur la notoriété.
En conservant leur titre, les Italiens inscrivent un peu plus leur nom dans l’histoire du double mixte de l’US Open, tout en contribuant à redonner à cette épreuve la place qu’elle mérite dans le paysage tennistique.
