Exaspérés par la gestion du club azuréen, des supporters de l’OGC Nice ont initié une pétition en ligne pour réclamer le départ d’Ineos et de son patron Jim Ratcliffe. Ils dénoncent un manque d’investissement et d’intérêt pour le Gym, éclipsé par les autres projets sportifs du milliardaire britannique.
La colère monte sur la Côte d’Azur
Rien ne va plus entre une partie des supporters niçois et le propriétaire du club. Ce dimanche, un groupe de fans du Gym a décidé de passer à l’action en lançant une pétition en ligne réclamant le départ d’Ineos, la société chimique britannique, ainsi que de son patron Jim Ratcliffe. Une initiative qui traduit le malaise grandissant autour de la gestion du club azuréen.
Depuis plusieurs mois, les tribunes grondent face au manque de résultats sportifs et à l’absence de projet clair. L’OGC Nice, qui nourrit des ambitions européennes depuis son rachat par Ineos en 2019, peine à franchir un cap. Entre changements d’entraîneurs à répétition, recrutement jugé incohérent et communication distante de la direction, la fracture avec les supporters n’a cessé de se creuser.
Une pétition aux accents de révolte
La pétition, publiée sur la plateforme change.org, affiche d’emblée un ton vindicatif. Son titre, « Le sketch a assez duré Jim Ratcliffe ! », résume la lassitude de ses initiateurs. Le texte reproche au milliardaire britannique son désintérêt pour le club, illustré par une déclaration en mars dernier où il affirmait ne pas regarder les matchs de l’OGC Nice en raison de leur « trop faible niveau ».
Pour de nombreux supporters, ces propos ont été la goutte de trop. Comment un propriétaire peut-il espérer mobiliser une ville et un public s’il confesse publiquement ne pas suivre son équipe ? Cette remarque, perçue comme un manque de respect, a ravivé le sentiment d’abandon chez une partie des fans.
Manchester United dans le viseur
Le cœur du reproche porte sur la priorité accordée à Manchester United. En décembre 2023, Jim Ratcliffe a racheté 25 % du club mancunien, prenant la main sur la gestion sportive des Red Devils. Depuis, les Niçois ont l’impression que leur club est devenu secondaire, sacrifié sur l’autel d’un projet plus prestigieux et médiatique.
Les supporters redoutent que l’OGC Nice ne serve plus qu’à former ou préparer certains joueurs avant de les transférer vers Manchester. Déjà, l’attention médiatique d’Ineos semble concentrée sur Old Trafford, laissant le Gym orphelin d’un véritable patron. Pour un club qui rêve d’Europe et qui aspire à exister sur la scène nationale, cette situation alimente un profond sentiment d’injustice.
Un investissement jugé insuffisant
Au-delà des choix stratégiques, c’est aussi l’investissement global d’Ineos qui est remis en cause. Si la société a massivement injecté de l’argent dans d’autres sports — cyclisme avec l’équipe Ineos Grenadiers, Formule 1 avec Mercedes, voile avec la Coupe de l’America — le Gym n’a jamais semblé bénéficier du même niveau de considération.
Les moyens financiers existent pourtant. Ratcliffe est l’un des hommes les plus riches du Royaume-Uni, avec une fortune estimée à plusieurs dizaines de milliards. Mais sur la Côte d’Azur, on lui reproche de gérer le club comme un simple actif parmi d’autres, sans passion ni vision à long terme.
Un climat délétère autour de l’équipe
Cette contestation intervient dans un contexte sportif fragile. L’OGC Nice a alterné coups d’éclat et désillusions ces dernières saisons, sans parvenir à s’installer durablement dans le haut du classement. Les promesses de jouer les premiers rôles en Ligue 1 et de s’affirmer sur la scène européenne peinent à se concrétiser.
Les supporters estiment que le club est à la croisée des chemins : soit il bénéficie d’un véritable projet porté par une direction impliquée, soit il risque de stagner dans un entre-deux frustrant. La pétition symbolise cette volonté d’alerter avant qu’il ne soit trop tard.
Une mobilisation qui pourrait grandir
Si, pour l’heure, cette pétition ne représente qu’une partie de la base de supporters, elle pourrait gagner en ampleur si la situation sportive ne s’améliore pas. À Nice, la ferveur populaire existe, mais elle exige du respect et de la considération. Voir leur club relégué au second plan derrière Manchester United est insupportable pour une grande partie des fans.
Certains observateurs estiment toutefois que ce mouvement de contestation pourrait avoir du mal à obtenir gain de cause. Jim Ratcliffe reste un propriétaire puissant, peu habitué à céder à la pression populaire. Mais la colère grandissante pourrait compliquer son image en France, et inciter Ineos à revoir sa stratégie de communication et de gestion.
Quel avenir pour le Gym ?
Le lancement de cette pétition soulève une question de fond : quel est l’avenir de l’OGC Nice sous l’ère Ineos ? Les supporters veulent croire en un projet ambitieux et structuré, mais pour l’instant, ils ont surtout le sentiment d’un désengagement progressif.
Le club azuréen, qui dispose pourtant d’un centre de formation reconnu, d’un stade moderne et d’un public fidèle, mérite mieux que d’être considéré comme une simple vitrine secondaire. Les fans envoient un message clair : ils ne veulent pas être les oubliés de l’empire sportif de Jim Ratcliffe.
