Lassana Diarra, ancien international français, réclame 65 millions d’euros de dommages et intérêts à la FIFA suite à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne reconnaissant l’illégalité de certaines règles de transfert. Après avoir remporté sa bataille juridique, le joueur et son avocat dénoncent l’absence de solution à l’amiable et réclament une indemnisation pour les pertes subies tout au long de sa carrière.
L’affaire remonte à plusieurs années mais prend aujourd’hui une ampleur exceptionnelle. Lassana Diarra, ancien milieu de terrain de renom, poursuit la FIFA pour un montant record de 65 millions d’euros. Cette demande fait suite à un arrêt historique rendu par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui avait reconnu que certaines règles de transfert de l’instance dirigeante du football mondial étaient contraires au droit européen. La décision de la cour a bouleversé le cadre réglementaire en matière de transferts et de résiliation des contrats de travail, créant un précédent sans précédent dans l’histoire du football.
Des règles de transfert jugées illégales
Le 4 octobre 2024, la CJUE rendait un verdict retentissant : plusieurs règles imposées par la FIFA sur les transferts de joueurs enfreignaient les principes fondamentaux de l’Union européenne. La cour avait notamment constaté que ces règles limitaient la libre circulation des travailleurs et portaient atteinte au droit de concurrence. Pour Diarra, cette décision représente une victoire majeure, car elle reconnaît officiellement que le système de transfert empêchait les joueurs de résilier leur contrat sans motif valable, même si ces droits étaient théoriquement prévus par les règlements de la FIFA.
Cette reconnaissance légale a ouvert la voie à une demande d’indemnisation, initialement estimée à 10,5 millions d’euros pour compenser le préjudice subi par Diarra au fil de sa carrière. Mais le joueur et son équipe ont décidé d’aller plus loin, en évaluant les conséquences financières et professionnelles sur le long terme. Le montant réclamé atteint aujourd’hui 65 millions d’euros, soit six fois le préjudice initial, pour tenir compte des années d’attente et des opportunités perdues depuis août 2014.
Une absence de solution amiable
Selon l’avocat de Lassana Diarra, la FIFA n’a pas proposé de solution à l’amiable malgré l’injonction de la CJUE. « Nous avons tenté d’ouvrir un dialogue, mais aucune proposition sérieuse n’a été faite », explique-t-il. Cette situation met en lumière les difficultés rencontrées par les joueurs pour obtenir réparation dans un système dominé par des structures institutionnelles puissantes. La demande de Diarra est donc autant une question de compensation financière qu’un signal envoyé à la FIFA et au monde du football : les règles ne peuvent pas rester inchangées face au droit européen.
L’affaire soulève également des questions sur l’équité et la justice dans les transferts professionnels. Des milliers de joueurs à travers le monde pourraient se retrouver dans des situations similaires, où leurs droits contractuels sont limités par des réglementations jugées contraires à la législation européenne. Le verdict de la CJUE et la demande d’indemnisation de Diarra pourraient ainsi servir de précédent pour d’autres recours collectifs ou individuels.
L’impact sur la carrière de Diarra
Pour Lassana Diarra, les conséquences de ces règles restrictives ont été concrètes. Le milieu français a vu certaines opportunités de transfert lui échapper, et sa carrière professionnelle a été impactée par un système qui ne respectait pas pleinement ses droits. En réclamant 65 millions d’euros, Diarra cherche à compenser ces pertes et à obtenir une forme de réparation pour des années d’attente et de frustrations.
Cette demande record attire l’attention sur la nécessité de réformes dans le football professionnel. Les clubs, les fédérations et les instances dirigeantes doivent désormais prendre en compte la législation européenne et repenser leur approche des transferts, sous peine de faire face à d’autres recours juridiques.
Un précédent pour le football européen
L’arrêt de la CJUE marque un tournant dans le football européen. En reconnaissant l’illégalité des règles de transfert de la FIFA, la cour européenne a ouvert la voie à une revalorisation des droits des joueurs et à une remise en question du pouvoir centralisé des instances dirigeantes. La demande de Diarra, qui pourrait atteindre un montant record, confirme que cette affaire ne se limite pas à un simple litige individuel : elle concerne l’ensemble du football professionnel et pourrait avoir des répercussions durables sur la manière dont les transferts sont négociés à l’avenir.
Alors que la FIFA se retrouve désormais face à une exigence financière et juridique majeure, le monde du football suit de près l’évolution de ce dossier. Si la demande de Lassana Diarra est acceptée, elle pourrait établir un précédent historique en matière d’indemnisation des joueurs et influencer durablement les politiques de transfert et de résiliation de contrat à travers l’Europe.
