Vingt-sept ans après sa seule apparition en Supercoupe d’Europe, le Paris Saint-Germain s’apprête à retrouver cette compétition, mercredi, face à Tottenham. Mais difficile d’oublier l’humiliation subie contre la Juventus en 1997, un épisode qui reste comme l’un des pires souvenirs européens du club.
Un souvenir douloureux gravé dans l’histoire
Pour comprendre l’appréhension qui entoure le retour du PSG en Supercoupe d’Europe, il faut revenir à l’été 1997. À cette époque, le club parisien, fraîchement victorieux de la Coupe des coupes 1996 face au Rapid Vienne (1-0), se présente comme un acteur majeur du football européen. Face à lui, la Juventus, championne d’Europe en titre après sa victoire aux tirs au but contre l’Ajax (1-1, 4-2 tab), alignait une équipe impressionnante, dirigée par Marcello Lippi et composée de joueurs emblématiques comme Zinédine Zidane, Didier Deschamps, Alessandro Del Piero ou encore Filippo Inzaghi.
La Supercoupe d’Europe, alors disputée en match aller-retour, débutait par une rencontre au Parc des Princes. Le PSG, porté par un public bouillant, espérait réaliser un exploit. Mais ce soir-là, tout a basculé dans le cauchemar.
Le match aller : un naufrage du PSG au Parc des Princes
Dès les premières minutes, la Juventus impose son rythme et sa maîtrise technique. L’écart de niveau devient vite évident. Alessandro Del Piero et Filippo Inzaghi se jouent de la défense parisienne, Zidane orchestre le jeu avec élégance, et le PSG, dépassé, encaisse but sur but. Le score final — 6-1 en faveur des Italiens — résonne encore comme la plus lourde défaite européenne de l’histoire du club sur sa pelouse.
Ce soir-là, la Juventus ne s’est pas contentée de gagner, elle a donné une leçon de football. Les Parisiens, menés par Ricardo sur le banc, n’ont jamais semblé en mesure de rivaliser. La claque est d’autant plus marquante qu’elle se produit devant un Parc des Princes médusé, contraint d’assister à un effondrement collectif.
Un retour sans miracle
Une semaine plus tard, le PSG se rend à Turin pour le match retour. Si la mission relevait déjà de l’impossible, il s’agissait au moins de sauver l’honneur. Mais face à une Juve toujours aussi sûre de sa force, les Parisiens s’inclinent à nouveau, cette fois 3-1. Le score cumulé — 9-2 — reste à ce jour l’une des plus lourdes défaites infligées à un club français dans une compétition européenne majeure.
Cette double confrontation a laissé des traces durables dans l’histoire du PSG. Elle symbolise les difficultés rencontrées par le club, à l’époque, lorsqu’il se frottait aux cadors continentaux.
Une compétition au format différent
La Supercoupe d’Europe a depuis évolué. Jusqu’en 1998, elle opposait le vainqueur de la Ligue des champions au vainqueur de la Coupe des coupes, aujourd’hui disparue, et se jouait en deux manches. Désormais, il s’agit d’un match unique, disputé sur terrain neutre, entre le vainqueur de la Ligue des champions et celui de la Ligue Europa.
Le PSG, en 2024, revient donc dans cette compétition dans un contexte bien différent. Face à Tottenham, vainqueur de la Ligue Europa, les Parisiens aborderont une confrontation directe, sans possibilité de se rattraper sur un match retour.
Un PSG métamorphosé depuis
Entre 1997 et 2024, le PSG a changé de dimension. L’arrivée des investisseurs qataris en 2011 a transformé le club en puissance financière et sportive. Les Parisiens sont désormais habitués aux grands rendez-vous européens et ont atteint à deux reprises la finale de la Ligue des champions (2020, 2024). Les effectifs comptent désormais parmi les meilleurs joueurs du monde, et l’expérience accumulée sur la scène européenne est incomparable à celle des années 90.
Pourtant, malgré les titres nationaux à répétition et les parcours européens plus réguliers, le spectre de 1997 reste dans les mémoires. Les supporters les plus anciens n’ont pas oublié cette humiliation et espèrent que le match contre Tottenham permettra de tourner définitivement la page.
Tottenham, un adversaire à prendre au sérieux
Si le PSG part favori, Tottenham possède de solides arguments. Le club londonien, sacré en Ligue Europa, a développé un jeu dynamique et efficace sous la houlette de son entraîneur, et compte dans ses rangs des joueurs capables de surprendre à tout moment.
Pour le PSG, ce rendez-vous représente plus qu’un simple trophée à aller chercher : c’est l’occasion de montrer que le club a appris de ses erreurs passées et qu’il est capable d’aborder ce genre de match avec maturité et maîtrise.
Effacer le passé, écrire l’avenir
Mercredi, à l’heure du coup d’envoi, le Parc des Princes ne sera pas là pour exorciser ses vieux démons — la rencontre se joue sur terrain neutre — mais les pensées de nombreux supporters reviendront sans doute à ce fameux été 1997.
Une victoire face à Tottenham offrirait au PSG son premier succès en Supercoupe d’Europe et un symbole fort : celui d’un club capable de se réinventer, de dominer en France mais aussi de s’imposer dans les grands rendez-vous européens. Vingt-sept ans après, ce serait enfin l’occasion de refermer un chapitre douloureux pour en ouvrir un nouveau, celui d’un Paris qui gagne aussi quand le prestige est au rendez-vous.
