À quelques semaines de la cérémonie du Ballon d’Or 2025, le PSG semblait marcher d’un seul pas derrière Ousmane Dembélé. Mais la récente déclaration d’Achraf Hakimi, revendiquant lui aussi le trophée, introduit un élément de tension dans un vestiaire pourtant uni dans la victoire.
À l’approche du 22 septembre, date où sera décerné le Ballon d’Or 2025 à Paris, les débats se sont intensifiés dans le monde du football. Au PSG, qui compte neuf joueurs dans la liste des trente nommés, la question paraissait pourtant réglée : Ousmane Dembélé était l’élu. Depuis la finale de Ligue des champions remportée face à l’Inter Milan, les coéquipiers du Français avaient multiplié les déclarations pour soutenir sa candidature. Un discours uniforme, pensé pour éviter que les votes pro-parisiens ne se dispersent au profit d’un concurrent majeur comme Lamine Yamal.
Une unité affichée depuis le triomphe européen
Les images de la parade parisienne début juin en disaient long sur l’ambiance qui régnait dans le groupe. Sur le bus à impériale, Marquinhos, micro en main, scandait à plusieurs reprises « Ousmane Ballon d’Or » devant des milliers de supporters. Vitinha, dans une interview estivale, reprenait le même refrain : « Celui qui le mérite, c’est Ousmane. » L’idée était claire : montrer un front commun derrière l’attaquant, auteur d’une saison exceptionnelle ponctuée par le sacre continental.
Dembélé avait été le moteur offensif du PSG tout au long de l’exercice, enchaînant les prestations décisives et marquant les grands rendez-vous. Ses buts et passes en Ligue des champions, notamment lors de la demi-finale retour contre Manchester City, avaient renforcé l’idée qu’il incarnait le visage de cette saison historique.
Hakimi brise le consensus
Mais ce week-end, Achraf Hakimi a surpris en prenant publiquement position… pour lui-même. Interrogé sur ses chances, le latéral marocain a affirmé mériter aussi le Ballon d’Or « au vu de [sa] saison historique pour un défenseur ». Une sortie qui, si elle peut sembler légitime sportivement, vient contrarier la stratégie d’unité défendue jusqu’ici.
Hakimi a été l’un des artisans majeurs de la saison parisienne. Ses montées fulgurantes, ses passes décisives et son rendement défensif ont souvent fait la différence dans les matches à enjeu. Cependant, en plaçant son nom dans la course, il introduit une nuance dans un discours jusque-là exclusivement centré sur Dembélé.
Des tensions prévisibles ?
Pour le consultant RMC Kévin Diaz, cette situation était presque inévitable : « Moi, si j’avais été capitaine, j’aurais dit : ‘Dembélé Ballon d’Or’, puis ‘Hakimi Ballon d’Or’, ‘Vitinha Ballon d’Or’, ‘l’équipe Ballon d’Or’. Là, ils créent des tensions normales, parce qu’ils ont très mal communiqué là-dessus. »
En d’autres termes, le PSG aurait pu adopter une ligne plus inclusive, valorisant l’ensemble du groupe avant de soutenir un candidat en particulier. Dans une saison où le collectif a été glorifié comme rarement dans l’histoire du club, concentrer la lumière sur un seul joueur pourrait sembler contre-productif.
Une campagne stratégique mais risquée
L’objectif initial du PSG était clair : éviter que les voix se diluent. Avec neuf joueurs nommés, le risque de dispersion est réel. En choisissant Dembélé comme figure de proue, le club espérait capitaliser sur l’image d’un attaquant décisif, capable de concurrencer les stars étrangères.
Mais ce choix comporte un revers : il peut nourrir, chez d’autres membres de l’effectif, le sentiment d’être relégués au second plan malgré leurs performances. Pour Hakimi, dont la saison a été saluée dans toute l’Europe, l’envie de se positionner comme candidat n’est pas dénuée de logique.
L’ombre de Lamine Yamal
En toile de fond, un autre enjeu se dessine : la menace que représente Lamine Yamal. Le prodige du FC Barcelone, auteur d’une saison époustouflante malgré son jeune âge, pourrait profiter d’un éventuel éclatement du vote pro-PSG. Si certains coéquipiers de Dembélé décidaient de voter pour un autre Parisien, le Barcelonais en sortirait renforcé.
C’est précisément ce que craignent certains dirigeants et proches du vestiaire. La communication unifiée autour de Dembélé visait à contrer cette menace en envoyant un message clair aux journalistes et capitaines votants : le meilleur joueur du monde cette saison se trouve à Paris, et il s’appelle Ousmane.
Une fin de campagne sous tension
À un mois et demi de la cérémonie, il reste à voir si la sortie d’Hakimi restera un épisode isolé ou si elle marquera un tournant dans la dynamique interne. Dembélé, de son côté, n’a pas réagi publiquement, préférant se concentrer sur le début de saison avec le PSG. Hakimi, lui, continue de défendre sa position, convaincu que son impact sur le jeu parisien mérite reconnaissance.
L’histoire du Ballon d’Or regorge de campagnes marquées par des rivalités internes. Au PSG, l’enjeu est de préserver l’harmonie d’un groupe qui vient de connaître la saison la plus aboutie de son histoire. La gestion de cette fin de course pourrait bien déterminer non seulement l’attribution du trophée, mais aussi la sérénité d’un vestiaire lancé dans une nouvelle quête de titres.
