Elle est montée sur la deuxième marche du podium, mais Demi Vollering repart du Tour de France féminin avec un discours qui pourrait bien marquer plus que sa place au classement. Arrivée juste derrière la Française Pauline Ferrand-Prévot, la leader de la FDJ-Suez a profité de la fin de la course pour s’exprimer sur un sujet sensible dans le peloton : la pression autour du poids des coureuses professionnelles.
« Je suis fière de mon poids », Demi Vollering se défend
À 27 ans, Demi Vollering est l’une des figures les plus respectées du peloton féminin. Vainqueure sortante du Tour en 2024, elle a cette fois dû s’incliner face à une Ferrand-Prévot étincelante, mais elle refuse de tirer des conclusions simplistes sur la performance. « Je pourrais aussi perdre du poids », admet-elle, « mais je ne veux pas être extrêmement maigre. »
« Je suis fière de mon poids et je veux montrer l’exemple. J’espère qu’à l’avenir, je pourrai à nouveau gagner grâce à mon poids et montrer aux filles qu’il n’est pas nécessaire d’avoir la peau sur les os pour gagner », a déclaré la Néerlandaise.
Une réponse claire à une tendance préoccupante
Les discussions autour de la minceur excessive dans le sport féminin de haut niveau ne sont pas nouvelles. Mais alors que certaines performances suscitent des débats sur l’extrême rigueur des régimes, Vollering prend le contrepied. « Je pense que j’ai le bon poids. Je suis juste plus grande que Pauline, je ne serai jamais aussi légère qu’elle ou qu’Amanda Spratt ou Sarah Gigante », ajoute-t-elle.
Avec ses 1,72 mètre, elle assume pleinement son gabarit face à Ferrand-Prévot, plus petite (1,65 m) et particulièrement affûtée sur cette édition du Tour. Une forme impressionnante, mais qui, de l’aveu même de la Française, n’est pas soutenable sur le long terme.
« Ce n’est pas 100 % sain » mais Demi Vollering s’en moque
Ferrand-Prévot ne s’en est d’ailleurs pas cachée à l’arrivée : « Je ne veux pas rester comme ça parce que je sais que ce n’est pas 100 % sain », a-t-elle expliqué, tout en soulignant qu’un travail précis avait été effectué avec un nutritionniste. « Je n’ai pas fait d’excès, et j’avais encore de l’énergie après neuf jours de course », a-t-elle tenu à rassurer.
Un équilibre difficile à atteindre dans un sport où chaque gramme peut compter, notamment en montagne. « Je sais que je ne peux pas être super mince toute la saison, et je ne trouve pas cela très sain », a-t-elle ajouté. « Alors je préfère, quand j’ai un objectif, perdre du poids lentement, pour être au bon poids au bon moment. »
Un message de santé et de confiance en soi
En revendiquant le droit à rester en bonne santé sans se soumettre à des régimes drastiques, Demi Vollering cherche surtout à préserver les jeunes coureuses qui arrivent sur le circuit. « Je veux leur montrer qu’on peut réussir sans s’affamer, qu’il faut croire en soi et s’entraîner dur », martèle-t-elle.
Ce message résonne particulièrement dans un contexte où de plus en plus d’athlètes, tous sports confondus, dénoncent la pression du « poids idéal » imposé par certaines structures ou par le regard du public. En cyclisme, où l’alimentation est devenue une science presque militaire, le discours de Vollering tranche avec les habitudes.
Demi Vollering, une influence à long terme
Demi Vollering n’a peut-être pas remporté le Tour cette année, mais elle a marqué les esprits autrement. Dans un sport où la performance est souvent vue sous l’angle du sacrifice physique, elle plaide pour une approche plus durable, plus équilibrée, et où la santé mentale et physique des athlètes compte autant que les résultats.
Un signal fort envoyé au peloton féminin… et bien au-delà.
