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Lewis Hamilton : un passage à vide prolongé chez Ferrari

Lewis Hamilton

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La lune de miel entre Lewis Hamilton et Ferrari tarde à démarrer. Attendue comme un tournant dans la carrière du septuple champion du monde, sa première saison chez la Scuderia vire au cauchemar. Le Grand Prix de Hongrie, couru ce week-end, en a apporté une nouvelle preuve douloureuse : douzième sur la grille, douzième à l’arrivée, Hamilton n’a jamais pesé sur la course. Et plus que jamais, le Britannique de 40 ans semble à la peine.

Une saison bien loin des promesses

Quand Frédéric Vasseur, patron de Ferrari, annonçait en début d’année « la saison la plus incroyable des 30 dernières années », il ne s’attendait sans doute pas à voir son équipe distancée par McLaren et son pilote star bloqué au sixième rang du championnat, sans podium à mi-parcours. Hamilton, 42 points derrière son coéquipier Charles Leclerc, peine à trouver le bon rythme dans une monoplace pourtant compétitive, mais capricieuse.

En Hongrie, ses problèmes ont commencé dès les qualifications : une modeste 12e place, synonyme d’envol dans le peloton, sans espoir de remontée. Et la course n’a fait que confirmer ce marasme. Aucun rythme, aucune attaque marquante, et surtout, aucun sourire. Interrogé après la séance du samedi, Hamilton n’a pas mâché ses mots :

« Je suis inutile, absolument inutile. L’équipe n’a aucun problème. Ils devraient probablement changer de pilote. »

Les propos de Lewis Hamilton traduisent un malaise profond

Cette autocritique brutale n’est pas une première. Depuis le début de la saison, Hamilton alterne entre regrets, lucidité et pessimisme. « Je suis lent », lâchait-il déjà en avril, au sortir d’un triptyque asiatique raté. Dimanche, après une nouvelle course sans saveur, il a reconnu « ne pas avoir eu d’attentes », avant de glisser une phrase inquiétante :

« Ce qui se passe en coulisses n’est pas terrible. »

De quoi alimenter les interrogations sur l’ambiance chez Ferrari, mais aussi sur la capacité du Britannique à rebondir dans une structure où l’ombre de Charles Leclerc reste prégnante. Lui-même l’admet : sa série en cours de 16 Grands Prix sans podium – la plus longue de sa carrière – commence à peser lourd.

« J’ai vraiment besoin de m’évader et de me ressourcer. Il y aura des larmes, et c’est très sain. »

Ferrari fait front, Vasseur garde la foi, Lewis Hamilton faiblit

Malgré ce passage à vide, la Scuderia reste derrière son pilote star. Frédéric Vasseur, récemment prolongé, a tenu à le rappeler après le Grand Prix de Hongrie.

« Je peux comprendre la frustration de Lewis, mais il reviendra. Il est exigeant, c’est pour cela qu’il est septuple champion du monde. »
Le patron français assume les critiques et reconnaît que Hamilton ne se ménage pas, ni lui-même, ni son entourage technique.

Le soutien est précieux pour le pilote britannique, qui, malgré les déclarations alarmantes, assure ne pas avoir perdu l’essentiel : l’envie.

« Non, je n’ai pas perdu l’amour de la course. J’aime toujours ce que je fais, j’aime travailler avec cette équipe. Je vois encore des choses que je peux améliorer. »

Trois semaines pour souffler et rebondir

La trêve estivale tombe à point nommé pour Hamilton, usé par cette spirale négative mais déterminé à ne pas baisser les bras. Il reste dix Grands Prix pour sauver une saison mal embarquée, et éviter que cette première année chez Ferrari ne se termine sans podium – une perspective qui aurait semblé inconcevable en début d’année.

D’ici le retour à Zandvoort, le 31 août prochain pour le Grand Prix des Pays-Bas, Hamilton veut couper, se recentrer et repartir sur d’autres bases.

« Je suis excité par cette pause. Elle va me faire du bien. »

Un répit nécessaire pour un champion en quête de sens, d’efficacité, et d’un retour sur le devant de la scène. Car même à 40 ans, Lewis Hamilton ne se résout pas à jouer les figurant.