Duje Caleta-Car ne portera plus le maillot de l’OL (Olympique Lyonnais). Le défenseur croate, arrivé en provenance de Southampton à l’été 2023, a officialisé ce samedi son départ du club rhodanien à travers un message publié sur ses réseaux sociaux. Désormais prêté avec option d’achat à la Real Sociedad, l’ancien Marseillais a tenu à remercier les supporters lyonnais pour leur soutien, dans un message d’adieux classique dans la forme, mais qui n’a pas convaincu tout le monde.
« Ce fut un plaisir et un privilège de porter ce maillot », a-t-il écrit. « Dès le premier jour, vous m’avez réservé un accueil formidable, à moi et à ma famille. Nous avons connu des hauts et des bas, mais nous n’avons jamais baissé les bras. Je n’oublierai jamais certains moments, comme la finale de la Coupe de France et notre qualification pour l’Europa League alors que nous étions derniers du championnat. »
Un discours convenu, chaleureux, sans aspérités. Mais c’est justement ce ton lisse qui a fait tiquer une légende du club.
Govou fustige une communication « fausse » et « stéréotypée »
Sidney Govou, figure emblématique de l’OL des années 2000, n’a pas tardé à réagir. Fidèle à son franc-parler, l’ancien ailier n’a pas mâché ses mots sur la plateforme X (ex-Twitter). Selon lui, le message de Caleta-Car manque cruellement de sincérité et ne reflète en rien la réalité de son passage à Lyon.
« Il faut arrêter avec ces messages écrits par un community manager qui fait juste de la com », a-t-il lancé. « Il a essayé de faire le taf, point. Pas besoin de tout ce cirque. Merci, au revoir et à bientôt ! Tu ne reviendras plus à Lyon pour te balader. Tes enfants ne porteront pas le maillot à l’école. »
Derrière l’ironie mordante de Govou, c’est une critique claire de la professionnalisation des discours de départ, désormais aseptisés et rédigés sous contrôle. Pour lui, Caleta-Car ne mérite pas un au revoir aussi appuyé, et sa contribution à l’OL ne justifie pas un message d’adieu aussi émotionnel.
Un passage contrasté à Lyon
Recruté pour stabiliser une défense lyonnaise en perdition à l’été 2023, Duje Caleta-Car n’a jamais véritablement convaincu. Malgré un temps de jeu conséquent (57 matchs toutes compétitions confondues), son apport sur le terrain n’a pas été à la hauteur des attentes, en particulier lors d’une première moitié de saison catastrophique pour les Gones.
Pour autant, son rôle dans le redressement du club à partir de janvier 2024 n’a pas été négligeable. Aux côtés de Jake O’Brien, il a contribué à donner un peu plus de solidité à l’arrière-garde lyonnaise, permettant à l’OL de remonter en championnat et d’atteindre la finale de la Coupe de France, finalement perdue contre le PSG.
Son départ, officialisé en même temps que celui de plusieurs autres éléments, s’inscrit dans une volonté de renouvellement de l’effectif du côté de Lyon. À 28 ans, Caleta-Car tentera de relancer sa carrière du côté de la Liga, dans un club qui jouera la Ligue Europa cette saison.
Une tension révélatrice d’un contexte plus large
Au-delà de la sortie polémique de Sidney Govou, ce clash met en lumière une tension récurrente autour de la communication des joueurs dans le football moderne. Les messages d’adieux se sont standardisés, souvent rédigés par des attachés de presse ou des community managers, au point d’en perdre leur authenticité.
Dans un club comme l’OL, marqué par une forte identité locale et un attachement aux valeurs historiques, les discours perçus comme « formatés » ne passent pas toujours bien auprès des anciens, qui défendent une certaine idée du rapport au maillot.
Ce désaccord autour du message de Caleta-Car, aussi anecdotique soit-il, révèle un fossé générationnel entre l’ère des réseaux sociaux et celle des vestiaires où la parole se gagnait sur le terrain. Pour Govou, porter le maillot de l’OL ne se résume pas à une belle photo et un paragraphe bien calibré.
Caleta-Car part vers de nouveaux horizons
Caleta-Car débute une nouvelle aventure en Espagne, tandis que Lyon continue de reconstruire. Dans ce contexte, les adieux parfois maladroits de certains joueurs ne sont que des épisodes passagers. Mais pour les anciens du club comme Sidney Govou, ces moments restent des symboles. Symboles d’un attachement, ou d’un désengagement.
Dans un football où la communication pèse autant que les performances, il n’est plus rare que les mots prononcés à l’heure du départ soient plus analysés que les matchs disputés. Et à Lyon, visiblement, certains ne sont pas prêts à faire semblant.
