Il y a un an, la France vibrait au rythme des JO de Paris. Alors que la capitale célèbre le premier anniversaire de cet événement jusqu’en fin d’année, la question de l’héritage se pose avec acuité. Quel legs sportif et infrastructurel ces Jeux ont-ils laissé dans la région parisienne, en particulier dans le département sous-doté de la Seine-Saint-Denis ?
Depuis le samedi 26 juillet, Paris célèbre le premier anniversaire de ses Jeux olympiques et paralympiques 2024. Prévue se dérouler jusqu’en fin d’année, avec des moments phares en septembre, cette célébration rassemblera les collectivités, les préfectures et l’ensemble des acteurs du mouvement sportif tricolore. Ce sera l’occasion d’honorer une nouvelle fois les athlètes et les équipes, mais aussi de faire un bilan de ces Jeux parisiens.
Les JO de Paris se voulaient durables et utiles aux territoires
Si on s’en tient aux discours des organisateurs et des autorités, les JO de Paris devaient laisser une trace durable et être utiles aux territoires et à leurs habitants, en particulier au niveau des sites. Le ministère des Sports ne voulaient pas que les infrastructures finissent comme des « éléphants blancs », c’est-à-dire des sites laissés à l’abandon une fois les lampions éteints. Comme ce fut le cas ailleurs dans le monde pour de précédents jeux olympiques et même pour d’autres compétitions comme la Coupe du monde de football. Ainsi, pour Paris 2024, il fallait non seulement construire des infrastructures, mais également prévoir des mécanismes pour assurer leur entretien et leur bon fonctionnement dans la durée.
Quel bilan matériel en Seine-Saint-Denis ?
Pour la construction d’infrastructures, le ministère des Sports a priorisé le département de Seine-Saint-Denis, le plus sous-doté de France métropolitaine. Il espérait dynamiser le territoire avec de nouveaux espaces sportifs, dont des terrains de jeux et des bassins de natation. Un an après les promesses, quel bilan matériel en Seine-Saint-Denis ? Le département peut éprouver un certain contentement. En effet, il a gagné quelques équipements et piscines, contrairement à la plupart des autres départements.
Un centre aquatique et sept piscines neuves comme héritage des JO de Paris
Parmi ces infrastructures hérités des jeux olympiques figurent le centre aquatique olympique, qui a ouvert au public le 2 juin dernier. Ce site a accueilli des épreuves des JO. On compte également sept piscines construites ou rénovées en Seine-Saint-Denis à l’occasion des JO 2024. Ces installations ont contribué à combler le déficit d’équipements du département. Des formateurs y encadrent déjà des élèves de sixième, dont ceux du collège Federico Garcia Lorca de Saint-Denis, qui y prennent des cours de natation. Et c’est tant mieux.
Le taux d’apprentissage de la natation pourrait évoluer en Seine-Saint-Denis
D’après la dernière enquête « Savoir nager », un adolescent sur deux en classe de sixième en Seine-Saint-Denis ne sait pas nager. La territoire a aussi le taux d’apprentissage de la natation le plus bas par rapport à la moyenne nationale. D’où la nécessité d’y déployer les installations nécessaires. La ministre des Sports Marie Barsacq croit qu’avec ce centre aquatique et les autres bassins, le taux d’apprentissage évoluera. « On aura peut-être des petits champions dans les années à venir qui auront commencé ici, à la piscine, à Saint-Denis, dans le centre aquatique », se projette -t-elle auprès de Ouest-France.
Les bénéfices sociaux et économiques des JO de Paris ne se voient pas
À Bobigny, les JO ont permis la construction du Prisme. Cet imposant bâtiment drapé de dentelle blanche a ouvert il y a quatre mois. Et il accueille déjà un évènement, la Coupe du monde des clubs de foot fauteuil. Le Prisme comprend notamment un dojo, une salle d’armes, une salle de musculation, une salle de danse et un espace de balnéothérapie. À tout ceci s’ajoutent des terrains de sport de proximité.
Le bilan au niveau des infrastructures sportives n’est donc pas mal. Mais le compte ne se limite pas au sport. Il concerne aussi l’urbain, l’environnement, et surtout l’économie et le social, domaines vers lesquels la plupart des critiques se dirigent. On note par exemple le retour des sans abris sous les ponts et dans les rues, faute de logements, tandis que plusieurs communes franciliennes ne voient aucune retombée financière.
