La guerre des mots s’intensifie après la chute de Cecilie Uttrup Ludwig. Alors que la FDJ-Suez pointait du doigt la leader néerlandaise Demi Vollering, l’équipe Visma Lease a Bike a contre-attaqué sèchement, accusant Stephen Delcourt d’alimenter des polémiques inutiles.
La tension est montée d’un cran sur les routes du Tour de France Femmes. Lundi soir, après une chute spectaculaire impliquant Cecilie Uttrup Ludwig, Stephen Delcourt, directeur sportif de la FDJ-Suez, avait vivement critiqué le comportement de Demi Vollering, leader de l’équipe Visma Lease a Bike. Selon lui, la Néerlandaise aurait joué un rôle déterminant dans l’accrochage, pointant un « manque de respect du peloton ».
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue dans les rangs adverses. Ce mardi matin, Jos van Emden, directeur sportif chez Visma Lease a Bike, a pris la parole pour défendre sa coureuse et recadrer la FDJ-Suez, dans des termes pour le moins directs.
« Delcourt cherche à faire diversion », Visma Lease a Bike pète un câble
« Stephen Delcourt ferait mieux de se concentrer sur la course de son équipe plutôt que de chercher des excuses ailleurs », a lancé van Emden dans une déclaration relayée par plusieurs médias néerlandais. « Vollering se croit dans une cage dorée ? Peut-être, mais au moins elle pédale pour gagner, pas pour se plaindre. »
Le ton est donné. Visma n’entend pas laisser planer le doute sur la responsabilité de Vollering dans la chute survenue lors de l’étape piégeuse de lundi, marquée par des rafales de vent et un peloton particulièrement nerveux. Selon la formation néerlandaise, l’incident relève davantage d’un enchaînement malheureux que d’un comportement dangereux de leur leader.
« C’est une course, pas une sortie dominicale, poursuit van Emden. On ne peut pas pointer du doigt une coureuse chaque fois qu’il y a une chute. Vollering a l’habitude d’être ciblée dès qu’elle est en forme. Ce n’est pas nouveau. »
Un Tour sous haute tension
Derrière cet échange de piques se cache un enjeu plus large : le Tour de France Femmes 2025 est l’un des plus disputés de ces dernières années. Demi Vollering, vainqueure sortante et grande favorite, voit chaque étape comme un terrain miné, entre les attaques tactiques de ses adversaires et la pression croissante de l’environnement médiatique.
Chez FDJ-Suez, l’amertume est palpable. Après la lourde chute de Cecilie Uttrup Ludwig, contrainte à l’abandon, l’équipe française a perdu son atout principal dans la course au classement général. Pour Stephen Delcourt, ce déséquilibre créé dès la première semaine reflète aussi une forme de désorganisation dans le peloton : « Certains jouent leur carte sans se soucier du collectif. C’est dangereux, et on le paie cher. »
Le duel FDJ – Visma Lease a Bike relancé
Ce n’est pas la première fois que les deux formations se trouvent au cœur d’une polémique. En 2023 déjà, lors de la Vuelta féminine, des tensions similaires étaient apparues entre les deux directions sportives à propos de stratégies jugées trop agressives ou non fair-play. Cette nouvelle altercation vient donc raviver une rivalité qui dépasse le cadre strictement sportif.
Et pendant ce temps, sur la route, Demi Vollering garde le cap. Bien que marquée par les événements, la Néerlandaise continue de faire la course en tête, épaulée par une équipe qui maîtrise parfaitement le tempo. Elle n’a pour l’heure pas réagi publiquement aux propos de Delcourt, préférant sans doute répondre par les jambes.
Une pression à gérer jusqu’au bout
Cette passe d’armes médiatique vient rappeler que le Tour de France Femmes, au-delà du sport, est aussi un théâtre de tensions, d’enjeux et d’ego. Pour Vollering et Visma Lease a Bike, il faudra désormais gérer la pression tout autant que les attaques sur la route.
La suite de la course promet donc d’être électrique. Et si les écarts au classement sont encore faibles, les fractures entre équipes, elles, semblent bien plus marquées.
