Alors que l’OL (Olympique Lyonnais) prépare la nouvelle saison, les enjeux sportifs ne sont pas les seuls à occuper les esprits. Confronté à une situation financière tendue, le club rhodanien, propriété de l’homme d’affaires américain John Textor, doit jongler entre dettes à honorer, manque de revenus européens et nécessité d’investir pour rester compétitif. Un défi aussi complexe que crucial.
Une dette qui pèse lourd
L’OL n’échappe pas à la dure réalité économique qui touche de nombreux clubs européens. Avec une dette estimée à près de 330 millions d’euros, le club est aujourd’hui contraint à des arbitrages délicats. Cette dette provient en grande partie de la construction du Groupama Stadium, financée en grande partie par l’emprunt, mais aussi d’un manque à gagner sur les transferts et les compétitions européennes.
En ne participant pas aux coupes d’Europe lors de la saison 2023-2024, le club s’est privé de recettes estimées à plus de 20 millions d’euros, un manque à gagner qui pèse lourdement dans un budget déjà comprimé. Ce contexte économique impose donc une gestion serrée et limite les marges de manœuvre sur le marché des transferts.
John Textor sous pression
Arrivé à la tête du club via Eagle Football, John Textor a rapidement compris que la gestion d’un club historique comme l’OL ne se limiterait pas à des considérations sportives. Confronté à l’urgence de redresser les finances, le dirigeant américain multiplie les pistes pour équilibrer les comptes : réduction de la masse salariale, vente de joueurs, recherche de nouveaux partenaires.
Mais ces choix sont parfois mal perçus en interne. Les supporters, déjà échaudés par les résultats sportifs irréguliers, s’inquiètent d’une perte d’identité et d’un club désormais dirigé selon une logique purement financière. La relation entre Textor et les supporters reste fragile, malgré quelques signaux positifs, comme le maintien de cadres importants ou les efforts pour professionnaliser davantage la structure.
Des contraintes sur le mercato
Le mercato estival 2025 le montre bien : l’OL ne peut pas se permettre toutes les folies. Chaque arrivée doit être financée par une ou plusieurs ventes, et les négociations traînent souvent en longueur. Des joueurs comme Rayan Cherki ou Jake O’Brien pourraient être sacrifiés pour soulager la trésorerie, tandis que les recrues visées restent souvent des paris sur l’avenir ou des prêts avec option d’achat.
Le club doit aussi composer avec les règles de la DNCG, le gendarme financier du football français, qui surveille de près la situation du club. Tout déséquilibre pourrait entraîner des restrictions sur le marché, voire des sanctions. Le recrutement doit donc être à la fois stratégique, raisonnable… et immédiatement performant.
L’espoir d’un retour en Europe
Malgré ces difficultés, le projet lyonnais n’est pas sans ambitions. En retrouvant une certaine stabilité sous la direction de Pierre Sage, l’OL vise un retour rapide dans les compétitions européennes, qui apporterait un souffle financier et sportif bienvenu. Le club compte sur l’éclosion de jeunes talents, sur des cadres expérimentés comme Lacazette, et sur l’adhésion totale d’un vestiaire mobilisé.
Mais le chemin est étroit. Dans un championnat de plus en plus compétitif, où des clubs comme Rennes, Nice ou Lens jouent les trouble-fêtes, le ticket pour l’Europe devient un combat annuel. Et sans résultats rapides, les difficultés économiques pourraient s’aggraver.
